Politique

Vice-ministre des congolais de l’étranger, Antoine Boyamba tient à la participation de la Diaspora au dialogue

«Nous avons une banque de données afin qu’on puisse puiser là-dedans pour savoir quelle catégorie d’individus est censée venir ici pour participer au dialogue. Il ne suffit pas de prendre des gens à qui on croit rendre le service. Mais une fois qu’ils rentrent là-bas, ils deviennent des proies des combattants…», a-t-il confié à la presse
L’organisation du dialogue national inclusif en RD-Congo, c’est le vœu de tout le monde. Même le Conseil de sécurité de l’ONU l’a réaffirmé dans sa Résolution 2277 publiée le 30 mars dernier. Pendant que l’ancien Premier ministre togolais, Edem Kodjo, désigné facilitateur international, séjourne à Kinshasa en vue de la convocation dudit dialogue, tous les états-majors sont en alerte. Et au niveau du Gouvernement central, Antoine Boyamba, vice-ministre des Congolais de l’étranger, veille au grain. Voulant jouer sa carte et faire entendre sa voix en rapport avec la mission qui lui est confiée, il attire l’attention des décideurs politiques sur le fait que les compatriotes de l’étranger ne doivent être oubliés parmi les délégués au dialogue qui profile à l’horizon. «Vous savez, on ne va pas inventer la roue. La nature peut faire sa propre sélection. Mais jusque-là, on connait qui et qui sont dans la Diaspora. Il y a ceux qui sont de l’Opposition et qui sont prêts pour l’intérêt du pays à venir au dialogue et ceux qui ont toujours été avec nous. Ceux-là aussi ont droit de venir au dialogue», a-t-il martelé.
Se confiant à la presse, Antoine Boyamba, vice-ministre des Congolais de l’étranger, a insisté sur le fait que le Chef de l’Etat Joseph Kabila en appelant au dialogue, reste conforme aux prescrits de la Constitution, parce que c’est lui le garant de l’unité nationale. «Depuis que le Président Kabila est au pouvoir, il fait la promotion de la démocratie. C’est le cadre idéal qui permettra à notre pays de garder la paix. Voulez-vous des mauvaises élections qui créeront la guerre? On ne va pas imposer un point de vue, on va échanger entre RD-Congolais», a-t-il dit. En ce moment où Edem Kodjo, médiateur international, est à Kinshasa en vue de la convocation du dialogue, le n°2 de la diplomatie RD-congolaise souhaite que les RD-Congolais de l’étranger, pour lesquels il est vice-ministre, puissent jouir de leurs droits tant civiques que politiques.
Selon lui, la plus grande attente des RD-Congolais de l’étranger consiste au fait qu’ils puissent s’exprimer et exercer leurs droits civiques à travers le vote. «Nous avons obtenu cela moins d’un mois après notre prise de fonctions. Au niveau du Gouvernement, nous avons adopté le 25 janvier 2015 la loi électorale dans laquelle les RD-Congolais de l’étranger sont désormais électeurs et éligibles dans leur pays de résidence. Nous sommes en train de travailler sur la loi sur l’enrôlement afin de définir les modalités pratiques pour que cela devienne réellement effectif», a-t-il rappelé. Et d’ajouter: «il y a d’autres actions que nous menons qui ne sont pas assez médiatiques. A titre exemplatif, lors de ma première sortie entant que membre du Gouvernement, je suis allé au Maroc où j’ai obtenu près de 70% de régularisation des papiers de nos compatriotes. Les différentes interventions que nous menons dans les pays où vivent nos compatriotes font que la Convention de Vienne, qui impose aux pays signataires de garantir les droits et liberté des étrangers, soit respectée. Ce qui fait que chaque fois que j’entends qu’il y a un problème, je convoque les ambassadeurs des pays en question pour trouver une solution».
Puisqu’ils ont des droits, ils doivent participer au dialogue national inclusif. Boyamba ne tergiverse pas. «En tout cas, cela ne dépend pas d’eux, parce qu’ils ont déjà donné leur accord. Je les ai rencontrés à Paris, Rome, Washington, Kampala, Rabat, à New Delhi, etc. Ils ont dit que non seulement ils soutiennent le dialogue, mais qu’ils sont prêts à y participer. Nous avons une banque de données où nous avons répertorié tous ces mouvements. La balle est dans le camp des organisateurs pour qu’on ne tombe pas dans la complaisance qui nous arrive souvent, où on fait venir les copains, la famille, les nièces. Sinon, l’objectif que le Chef de l’Etat a fixé, risque de n’être pas rencontré et nous n’avons pas l’intention qu’il en soit ainsi», a-t-il estimé. Et de conclure: «nous avons une banque de données afin qu’on puisse puiser là-dedans pour savoir quelle catégorie d’individus est censée venir ici pour participer au dialogue. Il ne suffit pas de prendre des gens à qui on croit rendre le service. Mais une fois qu’ils rentrent là-bas, ils deviennent des proies des combattants».
Octave MUKENDI

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