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Envol: «La CENI publie un non-calendrier»

Le parti politique cher à Delly Sesanga note que «les délais fantaisistes indiqués dans le calendrier électoral, publié samedi 26 novembre, notamment en ce qui concerne le dédoublonnage du fichier électoral ainsi que l’audit du fichier réduit en un expédient administratif interne de la Centrale électorale»

La Commission électorale nationale indépendante -CENI- a publié, samedi 26 novembre 2022, le calendrier électoral fixant au 20 décembre 2023 la présidentielle, les législatives nationales et provinciales et ainsi que les locales. Ce calendrier tant attendu suscite des réactions au sein de la classe politique.

Envol, parti cher à Delly Sesanga, a commenté, après un examen minutieux par son comité d’experts, ce calendrier au cours d’une conférence de presse, tenue le lundi 28 novembre 2022 à Kinshasa.

L’Envol a estimé que le calendrier publié par Denis Kadima, président de la CENI, est un «non-calendrier, un voile pudique qui se fait le relais de l’absence de la volonté politique du pouvoir à organiser les élections dans les délais».

«Un pouvoir que la CENI tient pour responsables de multiples contraintes relevées, et pour lesquelles aucune garantie n’existe à ce jour», a indiqué le parti du député national Delly Sesanga. Il a qualifié de fantaisistes les délais indiqués dans le calendrier de la CENI, notamment en ce qui concerne le dédoublonnage du fichier électoral ainsi que l’audit du fichier réduit en un expédient administratif interne de la Centrale électorale. A titre d’exemple, a-t-il poursuivi, alors que les opérations de dédoublonnage du fichier électoral, ainsi que l’audit du fichier des cycles électoraux ont mobilisé presque 4 mois lors des cycles précédents, celles prévues actuellement par la CENI vont s’étendre sur 6 jours.

«La réduction fantaisiste à 100 jours, le délai d’enrôlement par aire électorale, contre 120 jours observés lors des précédents cycles électoraux, n’est fondée sur aucune amélioration significative de l’infrastructure logistique du pays. Aujourd’hui, la CENI ne peut plus compter sur les services de la MONUSCO dans le déploiement du matériel et son acheminement», a déploré l’élu de Luiza.

L’Envol a relevé que la CENI n’a pas présenté des détails quant aux modalités pratiques et techniques qui devront permettre cette performance mondiale d’enregistrer les 50 millions d’électeurs attendus en 90 jours soit une moyenne journalière de 555.000 électeurs.

Dans un autre angle du processus électoral, Envol a regretté le fait que la CENI n’a pas publié les mesures d’application de la loi sur l’identification des électeurs en vertu desquelles les opérations d’enrôlement et d’inscription sur les listes électorales vont se faire. Dans cette opacité, a enchaîné ce parti de l’opposition, la CENI a unilatéralement levé des options techniques non consensuelles et dangereuses. Il a cité, à titre d’exemple, le recours aux smartphones pour le pré-remplissage électronique des fiches d’inscription sur les listes, sans que les modalités de contrôle et les garanties ne soient connues des parties prenantes.

Pour Delly Sesanga, la CENI entretient un flou sur les modalités de ségrégation dans le fichier des populations déplacées internes, alors que celles-ci, a-t-il dit, se comptent en millions dans les zones de conflit à l’Est de la RD-Congo, au Nord-Kivu, et dans une certaine mesure dans le Haut-Uele.

«Le manque de consensus et de concertation avec les parties prenantes quant aux modalités de recours de pré-enregistrement à distance des électeurs, ainsi que les modalités d’inscription sous les listes électorales des populations déplacées internes dénotent un manque de transparence qui vise à cacher une manœuvre de nature à manipuler le fichier électoral et à organiser la fraude électorale des prochains scrutins», a dénoncé l’élu de Luiza, convaincu que la CENI «a subi des manipulations politiques qui voilent à peine le manque de volonté du pouvoir à organiser les élections dans les délais».

Par conséquent, a-t-il soutenu, elle a perdu son «caractère d’expert qu’elle vante tant».

Par ailleurs, alors que le calendrier de Kadima a innové en prévoyant, pour la première fois après 3cycles électoraux, le scrutin des Conseillers communaux, Delly Sesanga a estimé que c’est de la poudre aux yeux. «Il sait que les prérequis comme la définition des circonscriptions électorales au niveau des chefferies, des secteurs, et de certaines villes n’a pas été réglée», a-t-il laissé entendre, soulignant que l’alignement de ce scrutin est un moyen pour «compliquer davantage la tenue effective des élections de 2023».

Dans le chapitre de financement, Envol a déploré le manque de transparence dans le chef de la CENI. Pour ce parti, la Centrale électorale revendique une autonomie financière, mais est incapable de publier le budget global de l’organisation intégrale des opérations électorales.  

En dépit de diverses imperfections prélevées dans l’activité de la CENI, Delly Sesanga a salué la volonté de l’équipe Kadima d’accorder aux RD-Congolais de la diaspora de participer à l’élection présidentielle. Il a toutefois reprouvé la décision unilatérale de la Centrale électorale concernant le choix des pays devant participer à ce scrutin. Il a aussi dénoncé l’opacité entourant l’organisation de l’enrôlement des RD-Congolais de l’étranger, dont l’objectif, à l’en croire, est d’accorder à la CENI des marges de manœuvre pour organiser la fraude électorale sur le vote des étrangers.

CB

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