L’artisan s’appelle Antoine Boyamba Okombo. Vice-ministre en charge des RD-Congolais de l’étranger, il est intervenu, aussitôt rentré au pays, pour restaurer le bon climat de travail au sein du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale. Pour amener les grévistes à accepter de reprendre le travail, Antoine Boyamba s’est déployé sur deux champs. D’abord, sur instruction de son titulaire, le ministre Raymond Tshibanda en déplacement, le vice-ministre des RD-Congolais de l’étranger a reçu, lundi 15 août dans la matinée dans la salle des réunions des Affaires étrangères, les délégués des syndicats «Actions syndicale» et «Syndicat des diplomates du Congo-SYCODIP. Ces derniers lui ont remis un mémorandum contenant leurs différentes revendications. Ensuite, le vice-ministre a rejoint les grévistes en assemblée générale dans la salle des conférences de ce ministère. Devant plusieurs agents venus par centaine, il a reconnu leur démarche et des efforts qui doivent être faits par les autorités pour répondre positivement à certaines des revendications. Pour ne pas pénaliser les nombreux compatriotes et expatriés devant effectuer des déplacements, le vice-ministre Antoine Boyamba a invité les grévistes à reprendre le travail, en attendant l’avancement des discussions. Chose acceptée plus tard par les frondeurs après débats en assemblée, donnant un ultimatum de 15 jours à leurs autorités.
Décrétée depuis le 10 août dernier, la grève des travailleurs du ministère des Affaires étrangères et coopération internationale vient d’être suspendue pour 15 jours. L’annonce a été faite lundi 15 août 2016 par Louis Kiniamba, président du Syndicat des diplomates du Congo-SYCODIP-, à l’issue de l’assemblée plénière ayant réuni tous les agents. Déjà tôt le matin du même jour, le vice-ministre des RD-Congolais de l’étranger, Antoine Boyamba Okombo, a reçu les délégués des syndicats «Actions syndicales» et «Syndicat des diplomates du Congo -SYCODIP-, venus lui déposer un mémorandum contenant leurs revendications.
«Je viens de discuter avec leurs délégués qui m’ont remis un mémorandum. Tout ce qu’ils dénoncent ne devait pas exister ici. Mais il y a déjà un travail qui a été fait en amont, il y a mon collègue de la Coopération qu’ils avaient vu, et ils ont aussi été reçus à la Présidence de la République. Je suis revenu de l’Europe aussi pour ça. Nous avons mis en place un cadre de discussions basées sur leurs revendications», a fait savoir Antoine Boyamba au sortir de leur réunion avec les délégations des syndicats. Quelques heures plus tard, le patron des RD-Congolais de l’étranger a rejoint les grévistes dans la salle des conférences où ils tenaient leur assemblée générale. A son entrée dans la salle, le président de SYCODIP qui faisait le compte rendu aux travailleurs sur l’évolution de la situation, s’est vu obligé de laisser la place au vice-ministre pour sa communication. Dans son adresse, Antoine Boyamba a indiqué que cette grève doit donner l’occasion à un nouveau départ avec un nouvel esprit. «Tout ce qui se passe ici n’est pas extraordinaire. S’il y a grève, donc il se passe des choses.je viens de recevoir vos revendications qui sont fondées, susceptibles de faire marcher le travail. Je retiens que c’est la volonté et l’amour de bien faire le travail qui vous animent. A première vue, je n’ai rien à redire. Vous avez évoqué des évidences; avec vos délégués, nous allons mettre en place un cadre de travail pour commencer à mettre en application certaines de vos revendications», leur a-t-il signifié, tout en leur demandant de reprendre le travail pour ne pas paralyser le fonctionnement des activités du ministère. Et d’ajouter à la presse après son intervention devant les grévistes: «J’ai tenu à leur dire la noblesse de leur métier, et cette noblesse passe par le respect de ce qui est dans le texte. Les Affaires étrangères est un ministère qui est en contact avec l’extérieur à travers les ambassades et d’autres personnes. Ils doivent tenir compte de tout cela afin qu’ils reprennent le travail. Au niveau de discussions, tout va dans le bon sens; et après avoir discuté avec les délégués syndicaux, il y a l’assemblée générale qui se tient dans cette salle; j’ai tenu à échanger avec eux parce que ce sont des gens avec qui nous travaillons au quotidien. Donc nous sommes avec eux; il n’ya pas de raison que même si je suis membre du gouvernement, je ne peux pas les approcher. Nous sommes les représentants du peuple, et là il s’agit du peuple. Nous allons discuter afin de mettre des mécanismes pour le fonctionnement de ce ministère qui est la porte d’entrée de notre pays». De leur côté, les grévistes ont poursuivi leur assemblée jusqu’à accepter, comme l’a demandé le vice-ministre Antoine Boyamba, à suspendre leur grève pour 15 jours. Par ailleurs, ils ont convenu d’instituer une commission chargée d’examiner et amender le statut des diplomates, examiner les listes de promotions en grades, examiner les dossiers des gens qui doivent aller en poste et enfin examiner l’arrêté de la prime permanente.
Les agents du ministère des Affaires étrangères et coopération internationale revendiquent plusieurs choses. Sur le plan financière, ils exigent entre autres l’augmentation de la rétrocession forfaitaire remboursée à l’administration des affaires étrangères; le payement de la quote-part de USD 15 de la part des fournisseurs privés qui exploitent la main d’œuvre du ministère des Affaires étrangères, ainsi que la rétrocession à l’administration des Affaires étrangères sur la vente des visas. En ce qui concerne les revendications administratives, ils réclament la mise en place d’un statut des diplomates, à travers une ordonnance présidentielle; la titularisation ou promotion des agents.
Olitho KAHUNGU
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