Pour le président de la Banque africaine de développement -BAD-, la lutte contre le chômage des jeunes, l’agriculture et l’accès à l’énergie sont indispensables. Akinwumi Adesina a particulièrement plaidé pour l’accès des Africains à l’énergie, l’agriculture et la création massive d’emplois pour les jeunes.
Au 28ème Sommet de l’Union africaine -UA- à Addis-Abeba, la Banque africaine de développement -BAD- a apporté sa réponse aux questions du chômage et de terrorisme en Afrique. Son président, Akinwumi Adesina a défendu une réponse africaine à la menace terroriste qui associe sécurité et développement. Le président de la BAD a particulièrement plaidé pour l’accès des Africains à l’énergie et la création massive d’emplois pour les jeunes. Il a également estimé que seuls des investissements conséquents dans le secteur agricole peuvent sortir de la pauvreté les 65% d’Africains vivant en milieu rural. Comment construire une réponse africaine efficace et durable? Pour en finir avec les menaces et actions terroristes, les experts sont d’avis que les dirigeants africains doivent, outre la sécurité, agir sur un certain nombre de leviers.
Premièrement, la transformation des zones de misère en zones de prospérité. L’Afrique doit également offrir à la jeunesse africaine des perspectives d’emplois. Le continent compte aujourd’hui près de 480 millions de jeunes. «Chaque année près de 13 millions de jeunes africains arrivent sur le marché de l’emploi alors qu’il n’existe que 3 millions de postes. Que faire des 10 autres millions?», a-t-on commenté. Certains se désespèrent et s’engagent dans des aventures périlleuses, à l’image des bateaux de fortune de migrants lancés à l’assaut de la Méditerranée. D’autres deviennent des proies faciles pour les groupes terroristes. A cet enjeu majeur, il faut une solution globale et inclusive. C’est pourquoi la Banque africaine de développement ambitionne d’aider les Etats africains à créer 25 millions d’emplois pour les jeunes africains sur les dix prochaines années.
L’énergie et agriculture
L’énergie est un préalable pour le développement de l’Afrique. Alors que le taux d’électrification de la RD-Congo tourne autour de 9%, la BAD va mettre sur la table USD 12 milliards pour les dix prochaines années. «Nous escomptons, à partir de notre mise, un effet de levier de 50 milliards de dollars en faveur de l’accès à l’énergie en Afrique. Rien que pour 2016, nous avons investi près de 1,7 milliard de dollars sur ce point. Ce qui a entraîné 2,8 milliards apportés par le secteur privé», a déclaré le président de la BAD. A en croire une étude du Programme des Nations unies pour le développement -PNUD-, seuls deux pays d’Afrique subsaharienne, les iles Maurice et les Seychelles, assurent l’électricité à tous leurs habitants.
Dans d’autres pays, le taux d’accès tourne autour de 10%. Si les terres africaines suscitent tant de convoitises, c’est parce qu’elles présentent un potentiel immense. L’Afrique concentre près de 65% des terres arables dans le monde. Paradoxalement, elle importe chaque année pour près d’USD 35 milliards de produits alimentaires. «Il faut sortir de cette situation inacceptable! En passant d’abord d’une agriculture de subsistance à une agriculture business qui produit de la richesse», a commenté un expert RD-congolais au ministère de l’Agriculture. Près de 65% d’Africains, les plus pauvres, vivent dans le milieu rural et dépendent de l’agriculture.
Sur les dix prochaines années, la BAD envisage ainsi d’investir USD 24 milliards dans l’agriculture, l’enjeu étant de mettre un terme à la situation actuelle qui amène les Etats africains à exporter sans transformation les matières premières agricoles telles que le café, le cacao, le coton. «Nous voulons plutôt arriver à un premier niveau de transformation de ces matières premières sur place afin qu’elles apportent une valeur ajoutée à nos économies et créent des emplois», peut-on lire dans un communiqué de la BAD.
Christian MUTOMBO MALAMBA
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