Politique

La recette de François Lumumba pour la gestion de la transition

Le fils de l’ancien premier Premier ministre de la RD-Congo propose, entre autres, l’instauration d’une discipline budgétaire notamment la transparence budgétaire, la maitrise de déficit budgétaire ainsi que l’organisation des élections libres, démocratiques et transparentes
François Lumumba Tolenga, fils de Patrice Emery Lumumba, est aujourd’hui président national du Mouvement national congolais-Lumumba -MNC-L. Allié du Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement, plateforme politique de l’Opposition, il présente, dans une tribune libre, cinq priorités à observer par le gouvernement de transition issu de l’Accord du 31 décembre 2016 obtenu sous les bons offices de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO. Il s’agit notamment d’organiser dans le délai et garantir les élections libres, démocratiques et transparentes, stabiliser et/ou améliorer le cadre macro-économique, améliorer la gouvernance des finances publiques, poser les fondements d’un développement durable de la RD-Congo ainsi que gagner les prochaines élections en ce qui concerne le Rassemblement. Dans son entendement, la matérialisation de toutes ces priorités implique des actions à mener et des difficultés à surmonter dont la lutte contre la corruption, le détournement et le gaspillage des ressources publiques ainsi que la lutte contre le chômage des jeunes.
Le président national du Mouvement national congolais-Lumumba -MNC-Lumumba, François Lumumba Tolenga, dans la foulée de la commémoration de l’anniversaire de l’assassinat de son défunt père Patrice Emery Lumumba, brise le silence et propose des pistes de solutions concrètes devant permettre au Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement de mener des actions de transformation sociale, politique et économique jugées prioritaires et réalistes par le biais du gouvernement de transition issu de l’Accord de la Saint Sylvestre signé le 31 décembre 2016 sous les bons offices de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO.
Pendant cette période transitoire, le MNC-L peaufine des stratégies pour un grand peuple et une grande nation. Il pose les jalons pour en découdre avec l’impuissance à tous les niveaux de la gestion de la res publica et redonner de l’espoir au peuple RD-congolais. Tout en circonscrivant le timing, il propose cinq priorités qui permettront au gouvernement de transition de réussir sa mission et relever les défis qui l’attendent.
Le programme soumis à l’attention particulière de ce gouvernement gravite autour de la transparence dans la gestion de l’Etat pour parvenir à un développement durable. Il s’agit notamment d’organiser dans le délai et garantir les élections libres, démocratiques et transparentes; de stabiliser et/ou améliorer le cadre macro-économique; d’améliorer la gouvernance des finances publiques; de poser les fondements d’un développement durable de la RD-Congo et de gagner les prochaines élections.
Actions à mener et défis à relever
S’agissant de l’organisation des élections dans le délai imparti, le MNC-L pense que le temps limité dont dispose le gouvernement de transition, ne lui permet pas de s’attaquer à toute la montagne des problèmes que connait la population RD-congolaise au risque de tomber dans le piège de la démagogie. Il invite ce gouvernement à cibler les actions qui créeront la différence par rapport aux précédents gouvernements kabilistes et de redonner de l’espoir à la population.
Le fils Lumumba suggère que les élections soient organisées dans le délai de peur que l’Opposition qui dirige le gouvernement, ne perde la confiance du peuple. Il insiste sur l’inclusivité desdites élections à tous les échelons, à savoir la présidentielle, les législatives nationales et les locales.
Comme les difficultés ne manquent pas, cet opérateur politique soutient qu’il importe de les surmonter en poursuivant sans relâche les opérations d’enrôlement des électeurs par des mécanismes et procédés moins coûteux et en collectant à suffisance les ressources internes et externes pour financer les élections. Sans nul doute, il va falloir ici convaincre les bailleurs des fonds de la République pour l’obtention des ressources attendues, tout en veillant à ce que les Régies financières produisent au moins 70% des fonds nécessaires. La revisitation du budget de la CENI et le cas échéant la réduction des dépenses nécessaires et obligatoires sont aussi à l’ordre du jour.
Instauration d’une discipline budgétaire basée sur la transparence des procédures
Concernant la stabilisation du cadre macro-économique, le MNC-L note que la situation économique héritée des différents gouvernements de la Majorité présidentielle -MP- est un piège tendu au gouvernement dirigé par l’Opposition politique issu du dialogue. «Si rien n’est fait dans le sens de l’amélioration ou de la stabilisation du cadre macro-économique, l’Opposition aux affaires perdra la confiance du peuple», prévient-il.
Comme remède, il propose l’instauration d’une discipline budgétaire basée sur la transparence des procédures budgétaires en dépenses et en recettes, la maîtrise du déficit budgétaire ainsi que l’accès du public à l’information financière. L’amélioration de la gouvernance des finances publiques figure aussi dans la panoplie des stratégies montées par le patron du MNC-L. «Il faut assurer un véritable leadership politique qui améliore l’éthique et l’autorité des dirigeants. Ce qui implique l’instauration d’une culture et la pose des bases solides de gouvernance des finances publiques par la maximisation des recettes propres», souligne-t-il.
Restauration des libertés fondamentales, base d’une véritable démocratie
François Lumumba indique que les Etats modernes se fondent autour de deux piliers, à savoir la démocratie et le développement. Dans cette perspective, en vue de jeter les bases d’un développement durable et intégral de la RD-Congo, sa proposition a trait à la poursuite par le gouvernement de la transition conduite par l’Opposition, du processus de la décentralisation en impliquant le pouvoir central.
Il insiste également sur la restauration des libertés fondamentales qui constituent les bases d’une véritable démocratie, notamment la garantie de la liberté d’expression conformément à la Constitution, dans la presse tant officielle que privée, la promotion des émissions télévisées sur le patriotisme, l’unité nationale, la lutte contre le tribalisme, la culture du travail et la révolution des mentalités tout en réduisant les distractions non productives.
Le MNC-L note que la non-organisation des élections du sommet à la base dans le délai constitue l’élément fondamental de la crise politique actuelle en RD-Congo ayant conduit au dialogue entre parties en présence. Ainsi, pour se distinguer et mettre de côté de son côté les chances de gagner les élections, il recommande à l’Exécutif, au vu du laps de temps lui imparti, de mener quelques actions “d’éclats” qui resteront gravées dans la mémoire du peuple et qui pourront lui redonner de l’espoir.
Le sort politique de l’Opposition entre ses mains
Dans ce registre, François Lumumba met en exergue la lutte contre la corruption, le détournement et le gaspillage des ressources publiques, l’inondation du marché des produits de première nécessité par la réduction du taux de la TVA sur certains produits en vue d’encourager la consommation et renflouer les caisses de l’Etat par la rotation. Il enchaîne avec la dépolitisation de la Fonction publique, de la Police et de l’Armée.
Figurent également en première ligne la réduction progressive des frais de scolarité tout en veillant sur la qualité de l’enseignement primaire, secondaire, supérieur et universitaire ainsi que la diminution du taux de chômage des jeunes. Pour François Lumumba, «en acceptant de diriger la transition aux élections, le sort politique de l’Opposition est entre ses mains. Il faut donc : prudence, différence et visibilité des actions».
Octave MUKENDI

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