L’ex-présentatrice du JT de Tropicana et coordonnatrice du Journal d’informations judiciaires affirme que le ministre de l’Industrie lui aurait réclamé un pot-de-vin d’environ USD 1.500 pour lui signer le document officiel portant protection de son label
Nathalie Kapela, journaliste et coordonatrice principale de la célèbre chronique judiciaire télévisée Journal d’informations judiciaires, a lancé une petite bombe dans le milieu politique RD-congolais en prétendant, lundi à AfricaNews, que Rémy MusungayiBampale, le ministre de l’Industrie lui a réclamé un pot-de-vin d’environ USD 1500 pour signer le certificat d’enregistrement de son label. Ce n’est pas du pipeau, affirme Kapela, avançant des preuves et d’autres détails dans une correspondance adressée le 29 mai au Premier ministre Augustin MatataPonyo, à laquelle AfricaNews a eu accès.
Des détails, beaucoup de détails ont transpiré de ce rendez-vous que Rémy Musungayi a pris avec Nathalie Kapela. La journaliste qui espérait enfin arracher la signature du ministre après que son dossier a franchi avec succès toutes les étapes, du guichet de la DGARD au cabinet de Mme le Secrétaire général ai à l’Industrie, n’a pas cru ses oreilles quand son hôte a lâché: «Je confirme ce que vous a dit ma secrétaire Claudine; vous devez me payer USD 1500 pour l’obtention de votre PV. Cette somme va aider le cabinet à acheter du papier et autres fournitures de bureau parce que nous ne recevons pas les frais de fonctionnement».
En RD-Congo, il est rare qu’un journaliste dénonce un ministre auprès de son chef hiérarchique. Kapela a pris date avec l’histoire. Elle sait que Musungayi l’accusera de tous les maux. Entre autres de rouler pour ses adversaires politiques à la veille de la nomination du gouvernement de cohésion nationale. Kapela n’a rien à avoir avec les états d’âme. Elle reste catégorique quant à la chronologie des événements ayant mené au rendez-vous avec Musungayi.
Depuis le 6 janvier 2014, elle a entamé les démarches pour la protection juridique de son label. Pour ce faire, elle a dûment acquis et rempli le formulaire de demande d’enregistrement du logo et de la dénomination commerciale Journal d’informations judiciaires avant d’en faire part à Bernadette NzambaNyange, Secrétaire générale a.i. à l’Industrie, le même jour. Elle y a joint les preuves de paiement de la taxe -FC 235. 850- et la surtaxe -FC 23.585- ainsi que le logo de la dénomination du journal. Mme le SG a accusé réception le 23 janvier 2014.
Tout a baigné comme dans l’huile au niveau de l’administration. Mais la machine a grippé au bureau de Musungayi, où les principes de l’administration ont cédé la place au lucre. Kapela s’en est rendue à l’évidence quand le ministre a pris rendez-vous avec elle, dans son cabinet de travail à Gombe. Au menu: une affaire de corruption, de concussion. Le ministre a exigé un pot-de-vin avant d’apposer sa signature sur le certificat de dépôt: USD 1.500. Kapela a vu rouge et a du mal à croire ses oreilles. Toutes les évocations de la loi n’ont pas eu raison de Musungayi, a-t-elle confié.
Papa bonheur
Dépitée, elle a décidé de tout dénoncer dans un courrier transmis au Premier ministre MatataPonyo avec ampliation au PGR, à la FEC… «Notre dossier est bloqué au niveau du ministère de l’Industrie car c’est le ministre lui-même qui signe les certificats de dépôt. Au cabinet du ministre Rémy Musungayi, la Secrétaire nous impose sur ordre du ministre de payer USD 1500 avant d’obtenir le certificat demandé», a révélé la victime.
Et d’enfoncer: «Choquée par cette pratique, j’ai personnellement sollicité de rencontrer le ministre Rémy Musungayi, dans son cabinet et en présence de sa secrétaire, il m’a confirmé cette pratique instaurée par lui». Cette somme servirait, selon le ministre, à acheter du matériel de bureau qui manque dans son cabinet et à motiver ses services juridiques chargés d’étudier les dossiers venus du Secrétariat général à l’Industrie. Une manière cynique d’insinuer que le Premier ministre ne verse pas les frais de fonctionnement à ses ministres. La frasque est à son comble quand Musungayi a feint de jouer le papa bonheur, se proposant de «sacrifier son salairepour faire contribution à notre association afin de signer ce document au cas où nous ne sommes pas capables de payer», a ajouté Kapela.
Musungayi s’est mis dans des sales draps. Des questions directes lui sont posées: en vertu de quoi Kapela devrait-elle payer une somme supplémentaire en plus de la taxe payée à la DGARD et la surtaxe versée pour le compte du ministère de l’Industrie? Le cabinet du ministre peut-il délivrer une quittance ou un autre imprimé en échange des dollars réclamés aux déposants?
Le ministre est-il habilité à percevoir l’argent de l’Etat en lieu et place de la DGRAD? Les auteurs de ces questions affirment que s’il n’a pas réclamé un pot-de-vin, le ministre a donc instauré une administration parallèle à l’Industrie à laquelle Kapela a refusé de se soumettre. La redoutable coordonatrice du journal d’informations judiciaires a juré de se faire entendre devant le Premier ministre. Entretemps, fâché contre ces dénonciations, Musungayi a usé de ses relations pour censurer le Journal de Kapela à la RTNC2.
Hugo Robert MABIALA
Nathalie Kapela, journaliste et coordonatrice principale de la célèbre chronique judiciaire télévisée Journal d’informations judiciaires, a lancé une petite bombe dans le milieu politique RD-congolais en prétendant, lundi à AfricaNews, que Rémy MusungayiBampale, le ministre de l’Industrie lui a réclamé un pot-de-vin d’environ USD 1500 pour signer le certificat d’enregistrement de son label. Ce n’est pas du pipeau, affirme Kapela, avançant des preuves et d’autres détails dans une correspondance adressée le 29 mai au Premier ministre Augustin MatataPonyo, à laquelle AfricaNews a eu accès.
Des détails, beaucoup de détails ont transpiré de ce rendez-vous que Rémy Musungayi a pris avec Nathalie Kapela. La journaliste qui espérait enfin arracher la signature du ministre après que son dossier a franchi avec succès toutes les étapes, du guichet de la DGARD au cabinet de Mme le Secrétaire général ai à l’Industrie, n’a pas cru ses oreilles quand son hôte a lâché: «Je confirme ce que vous a dit ma secrétaire Claudine; vous devez me payer USD 1500 pour l’obtention de votre PV. Cette somme va aider le cabinet à acheter du papier et autres fournitures de bureau parce que nous ne recevons pas les frais de fonctionnement».
En RD-Congo, il est rare qu’un journaliste dénonce un ministre auprès de son chef hiérarchique. Kapela a pris date avec l’histoire. Elle sait que Musungayi l’accusera de tous les maux. Entre autres de rouler pour ses adversaires politiques à la veille de la nomination du gouvernement de cohésion nationale. Kapela n’a rien à avoir avec les états d’âme. Elle reste catégorique quant à la chronologie des événements ayant mené au rendez-vous avec Musungayi.
Depuis le 6 janvier 2014, elle a entamé les démarches pour la protection juridique de son label. Pour ce faire, elle a dûment acquis et rempli le formulaire de demande d’enregistrement du logo et de la dénomination commerciale Journal d’informations judiciaires avant d’en faire part à Bernadette NzambaNyange, Secrétaire générale a.i. à l’Industrie, le même jour. Elle y a joint les preuves de paiement de la taxe -FC 235. 850- et la surtaxe -FC 23.585- ainsi que le logo de la dénomination du journal. Mme le SG a accusé réception le 23 janvier 2014.
Tout a baigné comme dans l’huile au niveau de l’administration. Mais la machine a grippé au bureau de Musungayi, où les principes de l’administration ont cédé la place au lucre. Kapela s’en est rendue à l’évidence quand le ministre a pris rendez-vous avec elle, dans son cabinet de travail à Gombe. Au menu: une affaire de corruption, de concussion. Le ministre a exigé un pot-de-vin avant d’apposer sa signature sur le certificat de dépôt: USD 1.500. Kapela a vu rouge et a du mal à croire ses oreilles. Toutes les évocations de la loi n’ont pas eu raison de Musungayi, a-t-elle confié.
Papa bonheur
Dépitée, elle a décidé de tout dénoncer dans un courrier transmis au Premier ministre MatataPonyo avec ampliation au PGR, à la FEC… «Notre dossier est bloqué au niveau du ministère de l’Industrie car c’est le ministre lui-même qui signe les certificats de dépôt. Au cabinet du ministre Rémy Musungayi, la Secrétaire nous impose sur ordre du ministre de payer USD 1500 avant d’obtenir le certificat demandé», a révélé la victime.
Et d’enfoncer: «Choquée par cette pratique, j’ai personnellement sollicité de rencontrer le ministre Rémy Musungayi, dans son cabinet et en présence de sa secrétaire, il m’a confirmé cette pratique instaurée par lui». Cette somme servirait, selon le ministre, à acheter du matériel de bureau qui manque dans son cabinet et à motiver ses services juridiques chargés d’étudier les dossiers venus du Secrétariat général à l’Industrie. Une manière cynique d’insinuer que le Premier ministre ne verse pas les frais de fonctionnement à ses ministres. La frasque est à son comble quand Musungayi a feint de jouer le papa bonheur, se proposant de «sacrifier son salairepour faire contribution à notre association afin de signer ce document au cas où nous ne sommes pas capables de payer», a ajouté Kapela.
Musungayi s’est mis dans des sales draps. Des questions directes lui sont posées: en vertu de quoi Kapela devrait-elle payer une somme supplémentaire en plus de la taxe payée à la DGARD et la surtaxe versée pour le compte du ministère de l’Industrie? Le cabinet du ministre peut-il délivrer une quittance ou un autre imprimé en échange des dollars réclamés aux déposants?
Le ministre est-il habilité à percevoir l’argent de l’Etat en lieu et place de la DGRAD? Les auteurs de ces questions affirment que s’il n’a pas réclamé un pot-de-vin, le ministre a donc instauré une administration parallèle à l’Industrie à laquelle Kapela a refusé de se soumettre. La redoutable coordonatrice du journal d’informations judiciaires a juré de se faire entendre devant le Premier ministre. Entretemps, fâché contre ces dénonciations, Musungayi a usé de ses relations pour censurer le Journal de Kapela à la RTNC2.
Hugo Robert MABIALA