A quelques jours du 30 décembre, jour de la clôture des discussions directes menées par la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO-, deux points majeurs divisent les participants. Il s’agit de la personnalité qui dirigera le gouvernement de transition et de la restructuration de la Commission électorale nationale indépendante -CENI. Préoccupé, le député national Henri Thomas Lokondo a indiqué que la grande divergence de ce forum national réside d’abord au niveau de la primature. «Puisque Samy Badibanga a été nommé et investi, il ne faut plus revenir sur cette décision, sinon ça ne va pas donner une bonne impression sur le plan national et international», a conseillé le président de l’Union congolaise pour la liberté -UCL-, lors d’un entretien sur les ondes de «Radio Okapi», dimanche 25 décembre. Ensuite vient la restructuration de la CENI, voulue par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement. Pour le MP Lokondo, il ne faut pas compliquer les choses en cherchant à chambouler cette institution.
Après une longue nuit de discussions vendredi 23 décembre dernier, les participants aux travaux du Centre interdiocésain se sont mis d’accord sur plusieurs points. Ils se sont, entre autres, accordés sur l’avenir de Joseph Kabila qui restera en fonction jusqu’à l’installation de son successeur élu et ne pourra pas briguer un troisième mandat consécutif. Néanmoins, deux points majeurs divisent les participants à ce forum politique national et inclusif. Il s’agit de la personnalité qui dirigera le gouvernement de transition et la restructuration de la Commission électorale nationale indépendante -CENI. Pour le député national Henri Thomas Lokondo, la grande divergence de ce dialogue inclusif c’est la primature. Il l’a révélé au cours d’une interview accordée dimanche 25 décembre à «Radio Okapi». «Puisque Samy Badibanga a été nommé et investi, il ne faut plus revenir sur cette décision, sinon ça ne va pas donner une bonne impression sur le plan national et international», a conseillé le président de l’Union congolaise pour la liberté -UCL-, rappelant que le Rassemblement veut que le Premier ministre qui va diriger la transition sorte de ses rangs, alors que les participants du dialogue de la Cité de l’Union africaine s’y opposent. Le député MP Lokondo a invité les politiciens à être «réalistes». «Il faut être réaliste devant les faits. Les faits politiques sont souvent très têtus. Je suis optimiste, mais je tempère mon optimisme avec le scepticisme des faits. Mais je crois que le Chef de l’Etat, garant de la Constitution et de la nation, lui-même, dira le dernier mot, s’il faut maintenir Badibanga ou pas», a-t-il affirmé.
«Il ne faut pas compliquer les choses…»
Un autre point c’est la restructuration de la CENI. Le député Lokondo a soutenu que, concernant la restructuration de la Commission électorale nationale indépendante -CENI- voulue par le Rassemblement, il ne faut pas compliquer les choses en cherchant à chambouler cette institution. «Elle sera intensément surveillée par le Comité de suivi de l’Accord que présideront respectivement Etienne Tshisekedi et Eve Bazaiba, sans oublier le peuple ainsi que le Parlement», a averti le député Lokondo. Quant à la territoriale, le député MP a affirmé que si le Rassemblement obtenait la primature ou avait une place significative au gouvernement, le problème ne se poserait pas puisque c’est le gouvernement qui donne l’impulsion sur l’ensemble du pays.
Un accord sera signé le 30 décembre prochain
Lors de cet entretien à «Radio Okapi», le président de l’UCL a néanmoins noté que tout le monde est content des avancées enregistrées et des résultats obtenus à ces négociations directes. Pour sa part, la CENCO espère qu’un accord sera signé le 30 décembre prochain entre les parties prenantes aux discussions qu’elle conduit à Kinshasa. D’après son président, Monseigneur Marcel Utembi, les participants se sont mis d’accord à «95%» des points qui les opposaient.
Christian BUTSILA
