Politique

Moussa Kalema: «le dialogue est une démarche d’humilité face à des contraintes»

L’heure de vérité a sonné. Moussa Kalema, président national du Parti des vertus républicaines -PVR-, allié de la Majorité présidentielle -MP-, a signifié que les élections n’auront pas lieu cette année. Eviter le chaos pouvant découler des élections mal organisées, préserver les valeurs démocratiques acquises, s’assurer de la participation de toutes les parties prenantes au processus électoral et tant d’autres, a prévenu Moussa Kalema, sont les préalables pour que l’avenir ne subit pas de faillite. Il a exhorté toute la classe politique à ne pas faire un procès d’intention contre le Chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange. A cet effet, il a invité à considérer l’ordonnance convoquant le dialogue qui circonscrit le cadre et à attendre l’ordre du jour qui sera publié de manière consensuelle par le comité préparatoire et adopté par la plénière. A l’en croire, le Chef de l’Etat n’a pas besoin d’un dialogue pour réviser la Constitution. C’est écrit nulle part dans la Constitution. Pour le président du PVR, le dialogue est une démarche d’humilité face à des contraintes.
Avec son esprit clairvoyant doublé d’un sens élevé de responsabilité, Moussa Kalema invite les acteurs politiques à la sagesse pour se rendre à l’évidence selon laquelle avoir des élections apaisées requiert la résolution d’un certain nombre de difficultés qui émaillent le chemin y menant. C’est impossible, selon lui, d’organiser les élections cette année. Face à cette situation irréversible, Kalema a lancé un appel au peuple RD-congolais d’assumer son destin parce qu’il doit le dégager à travers un consensus qu’il doit atteindre à travers le dialogue national et inclusif. Devant des problèmes qui obstruent l’horizon politique, voici qu’avec une rare perspicacité et une lucidité visionnaire, l’autorité en qui les musulmans ont donné leur confiance a invité, dans un esprit de partenariat et avec l’idée de survie de la nation chevillée au corps, toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté à la table de négociation. Cela afin de proposer des solutions aux blocages qui pourraient advenir dans le processus qui mènent au choix des dirigeants de demain. La prévention caractérise les hommes qui ont une vision forte pour leur communauté, a-t-il poursuivi. Après l’opinion de la Majorité, Opposition et acteurs sociaux ainsi qu’après avoir entendu les propos du Chef de l’Etat RD-congolais depuis Ouganda, Moussa Kalema croit à un possible alternatif. «Le Président de la RD-Congo a convoqué à bon escient les assises pour trouver les voies et moyens pour baliser le chemin du processus électoral», a-t-il soutenu. Le PCA de l’OCC ne pouvait en être autrement lorsqu’une analyse rigoureuse et objective a laissé voir que le calendrier voulu global par l’Opposition nécessite la prise en compte d’un certain nombre de paramètres pour que les RD-Congolais exercent leur droit constitutionnel de se choisir librement leurs dirigeants. Sa concrétisation relève d’une prouesse exigeant le concours de tous.
Un étalement intelligent
Selon Moussa Kalema, un étalement intelligent de ces élections est la voie idoine qui fera sortir la RD-Congo de l’impasse. Il a ajouté que personne n’ayant le pouvoir constitutionnel de faire changer à la CENI le calendrier, il vaut mieux en discuter et arriver à un compromis national pour que cette volonté populaire suggère à cette dernière d’adapter son calendrier aux réalités nouvelles. Le fichier électoral qui devra servir de base à la tenue des élections crédibles est, de l’avis de tous les observateurs, dans un état qui ne reflète pas la réalité du nombre et de l’effectivité des votants, a-t-il expliqué. «Bien plus, plusieurs RD-Congolais en âge de voter et ceux des compatriotes ayant choisi de vivre à l’extérieur des frontières, ceux revenus volontairement ou ceux victimes d’expulsion des pays étrangers ne peuvent pas exercer leurs droits de citoyen du fait qu’ils ne figurent pas sur les listes d’enrôlement. Ceux qui ont changé d’adresse ou ceux qui, malheureusement, sont morts continuent à figurer dans ce fichier entamant la crédibilité de celui-ci tant il ne fournit plus des informations véridiques», s’est plaint Moussa Kalema, indiquant également que le fichier électoral est à ce jour en total déphasage par rapport aux données de terrain. A l’en croire, le fichier devient hasardeux, aléatoire. C’est dangereux, a-t-il prévenu, d’amener le peuple RD-congolais aux élections dans ces conditions, car cela ouvrirait la voie aux contestations innombrables et même aux conflits interminables. Une personne empreinte de valeurs patriotes et imbue de nationalisme et consciente des intérêts nationaux peut-elle élégamment et consciencieusement appeler à aller aux élections avec un fichier dépassé par la dynamique sociale et la réalité des statistiques requises pour la rectitude des scrutins? s’est-il interrogé. Cela serait suicidaire, a avisé le président national du PVR. Celui-ci a laissé entendre que des appels à la violence de la part des perdants sans compter des incitations à fragiliser le tissu social et la concorde nationale sont le lot quotidien de campagnes électorales dans le contexte où certains partis politiques sont en carence de projet de société à proposer aux électeurs. «Laissons appeler la population à descendre dans la rue le 19 décembre de l’année en cours», a-t-il déploré pour signifier que la vie de la nation vaut plus que la tenue des élections à la hussarde et dans n’importe quelle condition. Il est donc impérieux de forger un surcroît de sécurité pour garantir la pérennité de la nation en parallèle avec la nécessité incontournable et constitutionnellement établie de renouveler les mandats politiques à travers les élections. «On doit toujours, partout où on se trouve sur la scène politique, user de la connaissance en se référant aux faits et au droit qui les règlent», a conclu Moussa Kalema.
Bijou KULOSO

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