Le Premier ministre devra s’expliquer au Parlement sur la reconduction de budget 2015 en 2016 pendant qu’il crie partout que la RD-Congo connait une croissance économique jamais réalisée dans le passé et que le social est mis en avant plan
«Au lieu de parler de reconduction de budget 2015, on parle de crédits sollicités en 2016, mais avec injonction sur une circulaire, la reconduction de l’enveloppe de 2015. Ce sont les sous gestionnaires, agents de budget qui ont cette circulaire. C’est la reconduction totale du budget. C’est ce qui a été demandé aux gens qui vont à la direction de suivi et préparation de budget», rapporte un haut fonctionnaire de l’Etat.
Comme quoi la défense du projet de loi budgétaire 2016 est une occasion que les parlementaires attendent pour s’offrir Matata Ponyo, Premier ministre de la RD-Congo, qui prétend accroitre le revenu national pendant que les salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat ne bougent pas d’un seul iota dans le budget qu’il veut social et qu’il se prépare à défendre au Parlement.
Le chef du gouvernement RD-congolais, Matata Ponyo a déjà déposé sur la table du président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, le projet de budget de l’Etat pour l’exercice 2016. Ce projet est arrêté à environ USD 8 milliards. Même si le Premier ministre a laissé entendre que ce projet vise le social, les fonctionnaires et agents de l’Etat le qualifient d’antisocial. Pour eux, «qui dit social dit la rémunération parce qu’on ne peut pas avoir le social sans rémunération».
Ils en veulent pour preuve le fait que dans le projet du budget actuel, il suffit de regarder seulement la partie rémunération et sans aller à la partie investissement pour se rendre compte que dans sans globalité, le montant est resté le même qu’en 2015. «Et ce montant là, confie un haut cadre de l’Administration publique, lors de préparation de prévisions budgétaires par les services de l’administration publique, l’injonction a été donnée pour qu’on garde la même enveloppe telle que votée par le Parlement en 2015. C’est ce qui a été fait». Et de se demander: «Dites-nous où se trouve la partie sociale que le Premier ministre a évoquée devant la Représentation nationale lors du dépôt de son projet budgétaire 2016?»
Du côté investissement, et plus précisément pour certains services générateurs des recettes, il fallait que ces services là puissent maintenant investir. «Dans le budget à défendre, l’augmentation est de 2% pour les investissements. Quand on investit aujourd’hui, ce n’est pas aujourd’hui même que l’on doit récolter, le fruit de l’investissement c’est pour demain», précise-t-on en estimant que cette augmentation ressemble à une goutte d’eau dans la mer.
Ce n’est pas fini. Ce fonctionnaire parle également des élections. «Comment fait-on pour dégager le montant de l’organisation de ces élections car c’est déjà la première partie qui est essentielle pour que le peuple aille aux élections avec joie. Quand nous parlons du peuple, nous voyons les administrations publiques parce qu’avec leurs rémunérations, elles seront sur le marché et provoquent l’ambiance pour aller aux élections. La première partie -rémunérations- est faussée. Comment la seconde sera-t-elle respectée?», se demande-t-on
Et de poursuivre : «Le départ de tout, ce sont les prévisions budgétaires que nous préparons pendant 15 jours. Et l’instruction a été donnée pour que rien ne soit modifié par rapport au budget 2015. Au lieu de parler de reconduction de budget 2015, on parle de crédits sollicités en 2016, mais avec injonction sur une circulaire, la reconduction de l’enveloppe de 2015. Ce sont les sous gestionnaires, agents de budget qui ont cette circulaire. C’est la reconduction totale du budget. C’est ce qui a été demandé aux gens qui vont à la direction de suivi et préparation de budget. Et la défense a eu lieu comment ? C’est entre les membres de services des cabinets représentant l’administration et l’administration du Budget, pas par l’ensemble des services comme on le faisait avant».
Les fonctionnaires estiment que le gouvernement les a roulés et qu’il n’aura pas augmentation des salaires en 2016. Leur situation sociale sera toujours calamiteuse et déplorable. Leur seul regard reste fixé sur le Parlement, l’autorité budgétaire qui doit veiller à ce le social soit pris en compte.
Tino MABADA
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