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Le SYNAMAC interpelle le Conseil supérieur de la magistrature

«Notre Comité a constaté que le Conseil supérieur de la magistrature, censé assurer aux magistrats une rémunération à même de garantir son indépendance ne fait absolument rien dans ce sens. Il ne dit rien par rapport aux promesses faites par l’Exécutif. C’est pourquoi nous allons reprendre le contact dès ce mercredi avec les membres de ce Conseil, le Premier ministre ainsi que le ministre de la Justice», a déclaré, mardi 18 juillet à la presse, le président du SYNAMAC, Edmond Isofa Nkanga 
Les esprits sont surchauffés au sein du syndicat autonome des magistrats du Congo-SYNAMAC. Et pour cause: la situation sociale du magistrat devient de plus en plus catastrophique à la suite de la dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangères.
Le maigre salaire qu’on paie aux magistrats ne leur permet pas de renouer les bouts du mois et à faire face à leur indépendance. Le SYNAMAC constate avec amertume que toutes les promesses faites par le gouvernement RD-congolais dans le sens d’améliorer les conditions de vie de magistrats restent jusqu’à ce jour lettre morte.
Raison pour laquelle, au cours de la réunion de mardi 18 juillet, élargie aux délégués syndicaux, après avoir brossé le tableau sombre du magistrat, ce syndicat a décidé de reprendre contact avec le Conseil supérieur de la magistrature pour voir si les revendications sociales des magistrats sont prises en compte dans le budget 2017 avant la tenue de l’Assemblée générale de ce conseil. Ils vont également prendre langue avec le Premier ministre, Bruno Tshibala, et le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba.    
Le comité exécutif du Syndicat autonome des magistrats du Congo-SYNAMAC- a tenu,  mardi 27 juillet dans l’enceinte du Tribunal de paix de Lemba, sa première réunion depuis son élection après la mort de son ancien président Sambayi Mukena. Cette rencontre a été élargie aux membres et délégués syndicaux.
Les trois points inscrits à l’ordre du jour ont porté sur la redynamisation des activités du Syndicat, la convocation prochaine de l’Assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature et enfin, les questions liées aux conditions de vie des magistrats.
A l’issue de cette réunion, le président du SYNAMAC, Edmond Isofa Nkanga, s’est confié à la presse. «Depuis le décès de l’ancien président Sambayi Mukena, il y a eu une certaine léthargie. Nous étions fin mandat et il fallait mettre en place une nouvelle équipe. Ce qui a été fait. Au niveau des délégués syndicaux, le travail nous a pris aussi beaucoup de temps. Maintenant que tout a été fait, il était important pour nous de discuter à bâton rompu sur la situation actuelle des magistrats et de la situation de notre pays et voir comment redynamiser nos activités», a-t-il dit.
Selon lui, la situation sociale des magistrats est aujourd’hui catastrophique. Elle est aggravée par la dépréciation de la monnaie nationale par rapport au dollar américain. «Nous avons discuté là-dessus et sur la répartition des salaires des magistrats. Nous sommes revenus sur la suspension de la grève des magistrats qui a porté toujours sur l’amélioration des conditions sociales des magistrats. Nous avons focalisé notre attention sur les promesses qui nous ont été faites par l’Exécutif pour que le magistrat soit rémunéré mensuellement à hauteur d’USD 1.600. Malheureusement jusqu’à ce jour, ces promesses faites n’ont jamais été réalisées», a-t-il fustigé.
Dans la foulée, le Comité exécutif national du SYNAMAC a constaté que le Conseil supérieur de la magistrature qui est le garant de l’autonomie du pouvoir judiciaire, celui qui devait assurer au magistrat une rémunération à même de garantir son indépendance ne fait absolument rien dans ce sens. Il ne dit rien par rapport aux promesses du gouvernement RD-congolais.
Au cours de la réunion de mardi, il a été aussi question que les délégués syndicaux puissent renouveler leur confiance au nouveau comité afin de lui permettre de reprendre les contacts avec les autorités du Conseil supérieur et des autorités politiques et voir dans les jours à venir quelles dispositions prendre.
«Si les choses évoluaient positivement tant mieux! Si elles évoluaient négativement, nous allons en tirer toutes les conséquences. Dès ce mercredi 19 juillet, nous allons entamer ces contacts. Nous voulons savoir si réellement la situation telle que nous vous la relatons a été prise en compte dans le budget 2017. Nous allons également contacter le Premier ministre et le ministre de la Justice», a-t-il indiqué.
En parlant de la situation sociale des magistrats, le président du SYNAMAC fait allusion à tous les droits statutaires reconnus aux magistrats, évoquant le fait que la rémunération englobe les divers avantages prévus par le statut des magistrats.
«Aujourd’hui, à part le maigre salaire payé aux magistrats, les autres avantages n’ont jamais été payés. C’est pourquoi nous interpelons le Conseil supérieur de la magistrature notamment son bureau», a laissé entendre Edmond Isofa Nkanga.
Il a appelé, par ailleurs, les magistrats, et particulièrement les membres du SYNAMAC d’être en contact avec leurs délégués. «Il y a des instructions qui ont été données. Qu’ils restent mobilisés et fassent confiance à leur comité. Dans les jours à venir, après les contacts que nous allons initier dès ce mercredi, nous allons les convoquer en Assemblée générale pour qu’ensemble nous puissions discuter du sort de notre corps», a-t-il souligné. Et de conclure: «Le comité exécutif est en place. Nous allons militer pour que les choses changent  pour les magistrats à la hauteur de la RD-Congo».
Octave MUKENDI 
 

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