Encore une fois, Lambert Mende, ministre RD-congolais de la Communication et medias, est montré au créneau pour fustiger les propos dénigrants à l’endroit de la RD-Congo et de ses institutions. Si le Congo Bashig a la peau dure, Mende a balancé sur ses auteurs. Au cours d’un point de presse jeudi 19 novembre, le porte-parole du gouvernement a répondu coup sur coup aux menaces de Danae Dholakia, envoyé spéciale de la Grande Bretagne pour la région des Grands Lacs. Celle-ci a déclaré sur les antennes de RFI que son pays compte revoir sa coopération avec la RD-Congo si le calendrier électoral n’était pas respecté, s’il y avait détérioration de la situation liée à un report des élections et s’il y avait une révision de la Constitution.
Des propos qui ont rencontré une vive riposte du porte-parole du gouvernement. «On le dira jamais assez. Quoiqu’en pensent certains parmi nous, pour le gouvernement de la République, les élections constituent une matière de souveraineté par excellence. Par conséquent, il n’est pas question pour la RD-Congo d’accepter des ingérences extérieures en la matière ou dans toute autre de ses affaires domestiques.
Il est surtout inadmissible que sous prétexte de coopération, un chantage soit fait à notre pays sur base d’allégations et de procès d’intentions. Nous nous inscrivons en faux contre ces attitudes de maîtres chanteurs qui finissent toujours par noyer leurs fausses promesses d’appui financier au processus électoral dans des conditionnalités oiseuses et fumeuses, à la limite du mépris et qui ressemblent fort à des actes de pénitence sans confession», a riposté Mende.
A en croire le spokesman du gouvernement, l’envoyée spéciale de la Grande Bretagne, a perdu son temps à faire des menaces du genre si, si et si à la RD-Congo, au lieu de dire aux RD-Congolais ce que son pays peut faire pour eux. Une véritable bizarrerie dans les relations entre Etats, estime le ministre RD-Congolais des medias.
«De cette tribune, j’avais attiré l’attention de nos compatriotes sur l’habitude prise par la plupart de nos partenaires traditionnels de nous gaver de promesses mirobolantes qui se révèlent in fine comme des coquilles vides car à l’approche des échéances annoncées, les sponsorings annoncés à grand renfort de publicité sont généralement balayés du revers de la main sous couvert de conditionnalités qui semblent n’être que des alibis pour ne rien faire», a tonné Mende. De ce point de vue, le ministre pense qu’il est permis de douter de la volonté de ces partenaires de faire quoi que ce soit pour la RD-Congo, même de leurs déclinaisons.
Selon Lambert Mende, lors des élections générales de 2011, la RD-Congo avait déjà expérimenté ce véritable passage d’une générosité proclamée puis différée et enfin retirée par des partenaires. Au finish, Mende a laissé entendre que ce qui importe pour les RD-Congolais à l’heure actuelle, c’est de savoir ce que la Grande Bretagne est prête à mettre à contribution pour soutenir le programme de développement de la démocratie participative élaborée souverainement par eux-mêmes.
Réplique aux fausses accusations de RFI
Profitant de cette sortie, Mende a dénoncé la campagne de diabolisation faite contre les FARDC sur les ondes de RFI. La radio française a prétendu mensongèrement qu’au cours d’un entretien récent, Ban Ki Moon, SG de l’ONU, aurait fait part au chef de l’Etat RD-congolais Joseph Kabila, d’une décision du Conseil de sécurité de l’ONU demandant de retirer les militaires RD-congolais du contingent envoyé en appui au processus de pacification de la Centrafrique pour cause de mauvaise conduite et particulièrement, de leur implication dans des faits de violence sexuelles dans ce pays.
Confrontant plusieurs sources et s’appuyant sur différents témoignages, Mende a montré noir sur blanc que ces accusions de RFI sont fausses sur toute la ligne. «En effet, c’est une certaine Margaret du Bureau des Droits de l’homme de la MINUSCA, une collègue de M. Scott Campbell donc, qui eut maille à pâtir avec le gouvernement RD-congolais, qui est à la base des accusations portées contre les FARDC. Je parle des FARDC en connaissance de cause parce que personne n’a jamais été en mesure d’identifier le ou les auteurs des viols imputés aux éléments de nos forces armées.
Ni la fameuse dame Margaret, qui, dans une dénonciation peu crédible n’a évoqué que des surnoms d’individus –Jackson, Rocky…, sans plus pour permettre une identification des personnes en question. Par ailleurs, les présumées victimes des viols en question ont démenti en bloc les allégations de dame Margaret qu’aucune autre source au sein de la MINUSCA n’a pu corroborer auprès des 4 magistrats militaires que notre gouvernement a dépêché en RCA à ce sujet», a affirmé Mende.
Pour lui, les allégations relatives aux délits d’abus sexuels imputées aux FARDC sont fausses et non avérées. Tout en condamnant la légèreté de ces fausses accusations qui constituent une campagne de dénigrement contre les FARDC, Mende a par ailleurs confié qu’il n’a jamais été question du contingent FARDC déployé en RCA dans les échanges qui ont bien eu lieu entre Joseph Kabila et Ban Ki Moon.
Guylain LUZAMBA
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