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Le CCPS et Mabin’a maboko s’activent à Kalamu

Le Centre de production des programmes et supports de sensibilisation des sourds -CPPS- a débuté, le dimanche 30 juillet 2017, la sensibilisation sur les violences sexuelles faites aux filles et femmes sourdes et malentendantes par l’école des sourds du quartier Kimbangu dans la commune de Kalamu. Cette activité inscrit dans le cadre de la deuxième phase de la campagne «Biso pe toboyi», financée par l’ONG britannique Amplify Change qui représente un fonds dont l’objectif est de permettre aux jeunes, aux femmes et aux hommes d’exercer leurs droits en matière de santé sexuelle et reproduction. 
Devant une assistance composées des sourdes, sourds, malentendants et des quelques personnes normales, tous visiblement captivés par le sujet du jour, Doudou Nzio, coordonnateur du CPPS et directeur artistique de la compagnie «Mabin’a Maboko», s’est chargé de la sensibilisation. Après un petit exposé, les filles et femmes sourdes ou malentendantes ont donné quelques exemples de violences sexuelles. Et pour mieux illustrer ses explications des scénettes mettant en exergue divers cas de violence sexuelle au foyer, au bureau et dans des quartiers.
Pour une dame habitant à proximité de cette école de sourds, les violences sexuelles sont une réalité vécue par les filles sourdes qui sont ne parlent ni n’entendent. «Cette campagne tombe à point nommé, parce que les sourdes et malentendantes étaient dans l’ignorance. A les observer, je m’étonne que tout ce qui est présenté comme forme de violence leur parait étrange. Mais il y a une grande nécessité à insister sur cette sensibilisation afin qu’elles intériorisent le message», a-t-elle confié avant de signifié qu’elle a constaté qu’il y avait parmi les filles et femmes présentes, certaines qui ont eu des enfants par la violence.
La campagne «Biso pe toboyi» cible 5000 sourds de deux communes de Lemba et Kalamu. Mais pour réellement atteindre ses objectifs, cette campagne entend sensibiliser également 5000 entendants de ces communes, du fait que, souligne-t-on, ce sont le plus souvent les hommes «normaux» qui commettent les actes de violence sexuelle contre les personnes sourdes. Il s’avère donc indispensable que ceux-ci se rendent compte du mal qu’ils commettent. L’avantage avec cette campagne est qu’elle permet aux sourds et aux personnes ne souffrant pas de ce handicap de se rendre compte du caractère immoral et délictueux de ces actes, et de les décrier le cas échéant.
Sensibiliser par le théâtre
La campagne «Biso pe toboyi» prévoit une série de spectacles retraçant le dur combat des femmes et filles sourdes en RD-Congo face aux violences sexuelles dont elles sont victimes à l’école, en famille, en milieu de travail. A en croire l’organisation, dix théâtres-forums seront organisés autour de la pièce «Biso pe toboyi» à raison d’une sensibilisation par mois.
A côtés des théâtres-forums, le CPPS envisage la mise en place de cinq clubs de lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes et aux jeunes filles sourdes. Ce seront en fait des cadres d’échanges permanents de la communauté sourde des communes ciblées. L’objectif est d’assurer la durabilité et la pérennité de la campagne. Recrutés parmi les sourds et sourdes, les animateurs de ces clubs diffuseront en permanence des informations sur la prévention des violences sexuelles et la prise en charge des victimes de ces actes.
Le CPPS, une organisation non gouvernementale RD-congolaise créée en 2009, a comme principal objectif de permettre l’accès des sourds et malentendants aux informations relatives aux différents thèmes dont les violences sexuelles. Outre le théâtre, le CPPS forme des artistes professionnels en situation de handicap et des animateurs pour le public sourd.
Hugo Robert MABIALA 
 

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