Les malheureux événements des 19 et 20 septembre 2016 n’ont pas encore fini de faire jaser. Le samedi 24 septembre 2016, l’Alternance pour la République -AR-, regroupement membre du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, organisateur de la marche, est à son tour montée au créneau pour dénoncer ce qu’elle qualifie d’«enlèvement et séquestration de ses leaders, dont Moïse Moni Della, président national de la CONADE et membre de la Conférence des présidents AR et l’intimidation de ses cadres ainsi que de ses militants».
Ce dernier, dont l’AR déplore la détention illégale depuis déjà plus de 48 heures, subirait, à en croire des sources, un interrogatoire sur ses relations avec Moïse Katumbi Chapwe, candidat déclaré à la prochaine présidentielle, et sur ses lettres ouvertes adressées au Président de la République, Joseph Kabila Kabange.
Par conséquent, l’Alternance pour la République demande aux autorités compétentes de relaxer ses partisans. «L’AR exige la remise en liberté de ses cadres et militant interpellés sans grief autres que leur participation pacifique à la marche du 19 septembre pour exprimer leur opposition à toute violation de la Constitution de la République», tonne la déclaration signée Delly Sessanga, membre de la Conférence des présidents.
Et d’ajouter: «l’Alternance pour la République en appelle aux organisations nationale et internationale des Droits de l’Homme pour monitorer et assister ces détenus d’opinion, victimes de la folie meurtrière des 19 et 20 septembre derniers».
Déclaration politique de l’AR
La Conférence des présidents de l’Alternance pour la République -AR- s’est réunie ce 24 septembre 2016 pour passer en revue les événements qui ont endeuillé les journées des 19 et 20 septembre 2016, journées sombres pour notre démocratie, qui ont coûté à notre peuple des pertes en vies humaines ainsi que d’importants dégâts matériels. L’Alternance pour la République présente ses condoléances les plus attristées à la nation RD-congolaise toute entière et plus particulièrement aux familles victimes de cette barbarie meurtrière et les rassure que ces martyrs de la lutte pour notre démocratie ne seront pas tombés en vain.
L’Alternance pour la République condamne et réprouve la barbarie et le terrorisme d’Etat, auxquels recourent les forces de sécurité et de défense par la répression systématique des marches, pourtant pacifiques de l’Opposition, dûment déclarées auprès des autorités compétentes mais, entravées par les mêmes autorités qui recourent à l’utilisation sans sommation d’armes létales.
L’Alternance pour la République souligne que le refus manifeste de Monsieur Kabila et de sa Majorité d’organiser les élections dans les délais constitutionnels est la cause principale de tous les foyers des tensions récurrentes à travers la République et qui a provoqué la mort et la désolation à Kinshasa et déclenché la spirale des violences déjà déplorées dans certains coins du pays, comme à Beni, à Goma et actuellement à Kananga.
En plus de la crise économique et sociale, l’Alternance pour la République fait observer que l’impasse politique créée par le régime enfonce progressivement la RD-Congo dans une crise sécuritaire, menaçant par son instabilité la sécurité collective de la sous-région des Grands lacs et de l’Afrique centrale. L’Alternance pour la République interpelle la Communauté internationale sur la nécessité de prévenir cet embrasement de la situation.
A cet effet, l’Alternance pour la République salue et soutien la déclaration commune de l’UA, l’UE, l’OIF et des Nations unies, du 24 septembre 2016, et réitère sa disposition à œuvrer pour un dialogue réellement inclusif, en tenant compte de la nécessité de décrisper le climat politique et baliser la voie à la tenue d’une élection présidentielle ainsi que des autres élections dans la transparence, sans exclusion, dans la liberté et le respect des principes démocratiques prévus dans la Constitution.
Parmi tant d’autres victimes déjà déplorées, l’Alternance pour la République dénonce l’enlèvement et la séquestration de ses leaders, dont Monsieur Moïse Moni Della, président national de la CONADE et membre de la Conférence des présidents AR, et l’intimidation de ses cadres ainsi que de ses militants.
L’Alternance pour la République exige la remise en liberté de ses cadres et militants interpellés sans griefs autres que leur participation pacifique à la marche du 19 septembre 2016 pour exprimer leur opposition à toute violation de la Constitution de la République.
Par ailleurs, l’Alternance pour la République condamne avec fermeté le recours aux actes criminels choisis par le pouvoir en plastiquant les sièges des partis politique de l’Opposition dont ceux des partis membres de l’AR, à savoir celui du Mouvement lumumbiste progressiste à Kinshasa et celui de la coordination provinciale de l’Envol à Katanga.
L’Alternance pour la République en appelle aux organisations nationales et internationales des Droits de l’Homme pour monitorer et assister ces détenus d’opinion, victimes de la folie meurtrière des 19 et 20 septembre derniers, et informe l’opinion nationale de l’ouverture, à cet effet, d’un registre des doléances victimes à son siège sise avenue Kanda Kanda numéro 75, quartier Salongo, commune de Kasa-Vubu, ville de Kinshasa ainsi qu’aux siège des partis membres à travers la République.
L’Alternance pour la République fustige l’interdiction générale et absolue, décrétée par le gouverneur de la ville de Kinshasa, contre l’organisation des manifestations politiques sur toute l’étendue de la ville de Kinshasa, surajoutant aux innombrables violations intentionnelles de la Constitution par le pouvoir. Cette mesure est une atteinte inadmissibles aux libertés fondamentales, sans fondement juridique, n’étant assise ni sur un état d’urgence encore moins un état de siège.
L’Alternance pour la République en appelle à la Communauté internationale, dans le cadre du mandat de la MONUSCO, de renforcer la sécurité du peuple qui est menacé par son propre gouvernement.
L’Alternance pour la République appelle le peuple RD-congolais à rester mobilisé pour le combat de l’alternance démocratique et à répondre massivement aux prochains appels du Rassemblement.
Vive l’alternance!
Vive la République démocratique du Congo!
Fait à Kinshasa, le 24 septembre 2016
Pour la Conférence des présidents
Delly SESANGA HIPUNGU
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