Ce n’est pas un plan Bilsen, c’est plutôt un plan Kabasele. Le premier suggérait de repousser l’indépendance de la RD-Congo pour 1990. Le second, celui de Kabasele, propose de décréter «2020, année élective pour toutes les échéances électorales: des locales à la présidentielle».
Sans froid aux yeux, Gustave Kabasele, au nom de la plate-forme Bergers et sentinelles de la République, suggère la création d’un poste de vice-président de la République à attribuer au candidat classé deuxième lors de la dernière présidentielle. Il veut donc faire de Tshisekedi vice-président.
Une proposition peut-être alléchante quand on sait que depuis l’issue de ce scrutin, le chef de l’UDPS ne cesse de réclamer l’impérium. Réputé dur comme fer, Ya Tshitshi cèdera-t-il à pareille proposition? A l’avenir de répondre.
L’enjeu est de taille. Des propositions fusent de partout pour tenter de sortir le pays de la crise. La dernière en date est le plan Gustave Kabasele pour la cohésion nationale. Conçu par la plate-forme Bergers et sentinelles de la République dans le cadre du dialogue national initié par le Président de la République, Joseph Kabila, ce plan se scinde en trois types de questions pouvant être développées pendant les travaux du dialogue, notamment les questions politiques, sociales et économiques.
Cette plate-forme estime que «le dialogue ne peut pas se limiter au partage du pouvoir. Il doit concerner aussi et surtout la prise et la mise en œuvre des grandes décisions sociales et économiques pouvant permettre l’amélioration des conditions de vie de nos populations».
Dans le volet politique, le plan formule maintes propositions parmi lesquelles la création du poste du vice-président de la République à attribuer au candidat qui était deuxième lors de la Présidentielle de 2011. Celui-là n’est personne d’autre qu’Etienne Tshisekedi. En plus de cela, ce plan veut faire du Sphinx de Limete sénateur à vie et veut aussi que soit défini par une loi des avantages et un statut spécial en sa faveur. Gustave Kabasele n’est pas resté muet s’agissant des élections.
Il plaide pour la suspension de tout le processus électoral jusqu’en 2019 et la mise en place pour 4 ans des institutions de la cohésion nationale. «En tenant compte du climat politique, de l’état sécuritaire de la République et des exigences financières quant à l’organisation des différentes échéances électorales et à l’effectivité des nouvelles provinces ainsi qu’à toutes les difficultés qui s’y attachent, nous estimons qu’il n’est pas possible d’aller aux élections maintenant et nous ne pouvons pas nous voiler la figure sur ce sujet», argue-t-il.
Et de renchérir: «aussi, il serait imprudent pour le gouvernement d’organiser quelques échéances électorales avant le dialogue, car les conditions ne seront pas du tout réunies. Le problème n’est pas celui de savoir combien d’années a fait celui qui est au pouvoir mais plutôt celui de savoir qu’adviendra après son départ. Nous refusons un retour à la case du départ et le peuple RD-congolais ne mérite pas un nouveau déluge».
A l’en croire, les règles constitutionnelles sont discutables et peuvent être adaptées à l’environnement politique. Et en les adaptant, il n’y aura pas de glissement, car la RD-Congo n’a pas de glisseur et elle-même n’est pas glisseuse, faute de glasses! «Ceux qui glissent sont ceux qui ne veulent pas dialoguer et qui fréquentent l’Occident jour et nuit pour traiter des affaires de la terre de nos ancêtres: c’est à qu’ils glissent, car les glaces s’y trouvent.
La RD-Congo et ses enfants sont débout pour toujours», lit-on dans ce plan qui soutient le partage inclusif du pouvoir à tous les niveaux. Cela «à l’ordre de 33% pour la Majorité présidentielle, 33% pour l’Opposition et 34% pour la Société civile, car c’est d’elle qu’émane le pouvoir, tout en respectant la parité», suggère ce programme non sans définir clairement que les actuels députés provinciaux et sénateurs ayant déjà fait un mandat entier sans être élus ne feront pas partie de ces deux institutions -Assemblées provinciales et Sénat- qui seront issues du dialogue.
Ils peuvent néanmoins, selon Kabasele, occuper d’autres postes selon le choix des composantes auxquelles ils appartiennent et se présenter aux prochaines échéances électorales à tous les niveaux selon leur choix. Il plaide pour qu’il n’y ait toujours pas les mêmes têtes dans les institutions de la République, car le renouvellement de la classe politique s’avère primordial.
Une véritable politique de création d’emplois
Les questions sociales ne sont pas émiettées. Elles pèsent tellement sur la balance que le plan Kabasele insiste sur la mise en place d’une véritable politique de création d’emplois en général, et ceux des jeunes en particulier. Pour ce faire, Kabasele souhaite «la création d’un organe indépendant -Office national de la supervision des tests et recrutements, ONSTR en sigle- pour superviser les tests et les recrutements dans les secteurs privés et publics afin d’assurer la régularité et la transparence».
D’autres problématiques liées à l’emploi telles l’augmentation des salaires des enseignants, l’adaptation du statut de la fonction publique aux réalités du marché d’emploi en RD-Congo, sont aussi évoquées. Equilibre entre les provinces dans la construction des infrastructures, l’amélioration des conditions de vie des policiers et des militaires y compris les élèves et étudiants, la définition d’un programme de soutien aux agriculteurs et d’un autre programme d’aide aux églises et communautés religieuses, la baisse des prix des billets de vols domestiques, toutes ces suggestions ont leur place dans le plan Gustave Kabasele.
Le point culminant de ce plan se trouve être des propositions devant permettre au secteur de l’économie de respirer. Au nombre de celles-ci, la baisse des prix de la douane pour encourager les investissements au pays des étrangers et des nationaux vivant en dehors du pays; la levée de la mesure sur l’année de fabrication des véhicules qui entrent en RD-Congo tout en veillant sur leur viabilité; l’investissement dans l’agriculture commerciale. Il est favorable à l’extension des projets agro-industriels sur base de partenariat public-privé en se basant sur le développement rural. Il appelle enfin à l’encouragement et au soutien aux nationaux dans la création des petites et moyennes entreprises par l’accès aux crédits bancaires.
Tout ceci pour «accompagner l’amélioration du climat des affaires -déjà acquise par les efforts du gouvernement- par la diplomatie de développement», révèle ce plan.
Ce plan, disons-le, a vu le jour suite à cette période cruciale que traverse la RD-Congo et qui nécessite le concours de tous ses fils et filles épris de paix et de concorde nationale. Il constitue en plus la première action de la plate-forme Bergers et sentinelles de la République dans le cadre de ses objectifs dont le principal est la sauvegarde de l’intérêt supérieur de la République et la concorde nationale.
Laurent OMBA
Sans froid aux yeux, Gustave Kabasele, au nom de la plate-forme Bergers et sentinelles de la République, suggère la création d’un poste de vice-président de la République à attribuer au candidat classé deuxième lors de la dernière présidentielle. Il veut donc faire de Tshisekedi vice-président.
Une proposition peut-être alléchante quand on sait que depuis l’issue de ce scrutin, le chef de l’UDPS ne cesse de réclamer l’impérium. Réputé dur comme fer, Ya Tshitshi cèdera-t-il à pareille proposition? A l’avenir de répondre.
L’enjeu est de taille. Des propositions fusent de partout pour tenter de sortir le pays de la crise. La dernière en date est le plan Gustave Kabasele pour la cohésion nationale. Conçu par la plate-forme Bergers et sentinelles de la République dans le cadre du dialogue national initié par le Président de la République, Joseph Kabila, ce plan se scinde en trois types de questions pouvant être développées pendant les travaux du dialogue, notamment les questions politiques, sociales et économiques.
Cette plate-forme estime que «le dialogue ne peut pas se limiter au partage du pouvoir. Il doit concerner aussi et surtout la prise et la mise en œuvre des grandes décisions sociales et économiques pouvant permettre l’amélioration des conditions de vie de nos populations».
Dans le volet politique, le plan formule maintes propositions parmi lesquelles la création du poste du vice-président de la République à attribuer au candidat qui était deuxième lors de la Présidentielle de 2011. Celui-là n’est personne d’autre qu’Etienne Tshisekedi. En plus de cela, ce plan veut faire du Sphinx de Limete sénateur à vie et veut aussi que soit défini par une loi des avantages et un statut spécial en sa faveur. Gustave Kabasele n’est pas resté muet s’agissant des élections.
Il plaide pour la suspension de tout le processus électoral jusqu’en 2019 et la mise en place pour 4 ans des institutions de la cohésion nationale. «En tenant compte du climat politique, de l’état sécuritaire de la République et des exigences financières quant à l’organisation des différentes échéances électorales et à l’effectivité des nouvelles provinces ainsi qu’à toutes les difficultés qui s’y attachent, nous estimons qu’il n’est pas possible d’aller aux élections maintenant et nous ne pouvons pas nous voiler la figure sur ce sujet», argue-t-il.
Et de renchérir: «aussi, il serait imprudent pour le gouvernement d’organiser quelques échéances électorales avant le dialogue, car les conditions ne seront pas du tout réunies. Le problème n’est pas celui de savoir combien d’années a fait celui qui est au pouvoir mais plutôt celui de savoir qu’adviendra après son départ. Nous refusons un retour à la case du départ et le peuple RD-congolais ne mérite pas un nouveau déluge».
A l’en croire, les règles constitutionnelles sont discutables et peuvent être adaptées à l’environnement politique. Et en les adaptant, il n’y aura pas de glissement, car la RD-Congo n’a pas de glisseur et elle-même n’est pas glisseuse, faute de glasses! «Ceux qui glissent sont ceux qui ne veulent pas dialoguer et qui fréquentent l’Occident jour et nuit pour traiter des affaires de la terre de nos ancêtres: c’est à qu’ils glissent, car les glaces s’y trouvent.
La RD-Congo et ses enfants sont débout pour toujours», lit-on dans ce plan qui soutient le partage inclusif du pouvoir à tous les niveaux. Cela «à l’ordre de 33% pour la Majorité présidentielle, 33% pour l’Opposition et 34% pour la Société civile, car c’est d’elle qu’émane le pouvoir, tout en respectant la parité», suggère ce programme non sans définir clairement que les actuels députés provinciaux et sénateurs ayant déjà fait un mandat entier sans être élus ne feront pas partie de ces deux institutions -Assemblées provinciales et Sénat- qui seront issues du dialogue.
Ils peuvent néanmoins, selon Kabasele, occuper d’autres postes selon le choix des composantes auxquelles ils appartiennent et se présenter aux prochaines échéances électorales à tous les niveaux selon leur choix. Il plaide pour qu’il n’y ait toujours pas les mêmes têtes dans les institutions de la République, car le renouvellement de la classe politique s’avère primordial.
Une véritable politique de création d’emplois
Les questions sociales ne sont pas émiettées. Elles pèsent tellement sur la balance que le plan Kabasele insiste sur la mise en place d’une véritable politique de création d’emplois en général, et ceux des jeunes en particulier. Pour ce faire, Kabasele souhaite «la création d’un organe indépendant -Office national de la supervision des tests et recrutements, ONSTR en sigle- pour superviser les tests et les recrutements dans les secteurs privés et publics afin d’assurer la régularité et la transparence».
D’autres problématiques liées à l’emploi telles l’augmentation des salaires des enseignants, l’adaptation du statut de la fonction publique aux réalités du marché d’emploi en RD-Congo, sont aussi évoquées. Equilibre entre les provinces dans la construction des infrastructures, l’amélioration des conditions de vie des policiers et des militaires y compris les élèves et étudiants, la définition d’un programme de soutien aux agriculteurs et d’un autre programme d’aide aux églises et communautés religieuses, la baisse des prix des billets de vols domestiques, toutes ces suggestions ont leur place dans le plan Gustave Kabasele.
Le point culminant de ce plan se trouve être des propositions devant permettre au secteur de l’économie de respirer. Au nombre de celles-ci, la baisse des prix de la douane pour encourager les investissements au pays des étrangers et des nationaux vivant en dehors du pays; la levée de la mesure sur l’année de fabrication des véhicules qui entrent en RD-Congo tout en veillant sur leur viabilité; l’investissement dans l’agriculture commerciale. Il est favorable à l’extension des projets agro-industriels sur base de partenariat public-privé en se basant sur le développement rural. Il appelle enfin à l’encouragement et au soutien aux nationaux dans la création des petites et moyennes entreprises par l’accès aux crédits bancaires.
Tout ceci pour «accompagner l’amélioration du climat des affaires -déjà acquise par les efforts du gouvernement- par la diplomatie de développement», révèle ce plan.
Ce plan, disons-le, a vu le jour suite à cette période cruciale que traverse la RD-Congo et qui nécessite le concours de tous ses fils et filles épris de paix et de concorde nationale. Il constitue en plus la première action de la plate-forme Bergers et sentinelles de la République dans le cadre de ses objectifs dont le principal est la sauvegarde de l’intérêt supérieur de la République et la concorde nationale.
Laurent OMBA