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Janvier et février chauds à Kin : Eglise, Opposition et Majorité projettent des marches

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Des mobiles semblent être différents même si les organisateurs de ces rassemblements publics prétendent se mobiliser pour la paix, la stabilité, le maintien de la paix et la lutte pour la démocratie dont le respect de la Constitution
Dans l’histoire politique de la RD-Congo, les mois de janvier et février marquent les esprits. Le grand événement débute le 4 janvier, journée des Martyrs. En cette journée, tous les RD-Congolais se souviennent de la réaction des autochtones face aux colonisateurs après une rencontre de football au Stade Tata Raphaël qui s’est soldée par la répression sanglante sur fond de la revendication de l’indépendance en 1959 à Léopoldville, actuelle ville de Kinshasa.
Le 16 janvier rappelle aux RD-Congolais la disparation brutale de M’zee Laurent-Désiré Kabila tué lâchement dans son bureau à Kinshasa par les ennemis du développement du pays en 2001 alors que le 17 janvier est commémorée en mémoire de Patrice Emery Lumumba, le tout premier Premier ministre de la RD-Congo indépendante, assassiné au Katanga en 1961 dans les circonstances flouées sous l’instigation des Occidentaux. Et le 16 février, les chrétiens de la RD-Congo se souviennent toujours de nos compatriotes tombés sous les coups de balles puisqu’ils réclamaient tout simplement la réouverture de la Conférence nationale souveraine -CNS- sensée conduire le pays dans une voie démocratique. En perspective, la célébration de toutes ces dates, les acteurs politiques, les leaders religieux ainsi que la Société civile projettent chacun des marches pour s’affirmer et combattre ce que l’on qualifierait des antivaleurs. Le climat entre ces composantes serait tendu.
Une année s’achève et une autre commence. Tous appellent au dialogue même si les violons ne s’accordent pas. C’est dans ce climat d’attente du dialogue que les RD-Congolais entrent dans la nouvelle année, une année voulue de tous les enjeux politiques.
Du côté de l’Opposition, une nouvelle plateforme a vu le jour. Il s’agit du Front citoyen 2016. «Le Front Citoyen 2016 est un rassemblement inclusif de citoyens qui regroupe les Congolais de la République démocratique et de sa Diaspora, membres des organisations de la Société civile, des confessions religieuses, des organisations politiques ainsi que les personnalités congolaises qui s’engagent à militer pour le strict respect de la Constitution», expliquent les initiateurs. Ce front fait siens l’appel lancé par la CENCO ainsi que l’ensemble des actions prévues sur toute l’étendue de la République jusqu’à la marche pacifique de tous les Chrétiens, pour consolider la démocratie, le 16 février 2016 à l’occasion de l’année jubilaire de la marche historique du 16 février 1992. Ledit front réitère cet appel et demande donc au Peuple RD-congolais, aux hommes et femmes de bonne volonté de se mobiliser, de s’engager et d’agir dans l’esprit de l’article 64 qui dispose: «Tout congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou tout groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution». Tous, se  mettent d’accord sur le fait que la RD-Congo appartient à tous les     RD-Congolais et disent haut et fort  5 fois: Non à un 3ème mandat! Non au glissement! Non à la violation de la Constitution! Non à la révision ou au changement de la Constitution! Non au référendum!
Du côté Majorité présidentielle -MP-, la marche projetée par l’Eglise catholique et soutenue par le Front citoyen est perçue comme une menace à la paix et à l’ordre public. Pour se rassurer de la tenue du dialogue, la MP organise les marches de soutien à ce dialogue à travers le pays. Elle promet d’intensifier lesdites marches aux mois de janvier et février. Motif: barrer la route aux ennemis du peuple et à ceux qui voudraient mettre le pays à sang.
On retient que l’année 2015 a été marquée par le refus catégorique de la population de voir la Constitution de 2006 subir d’autres modifications. La tentative de l’Assemblée nationale de modifier la loi électorale a été à la base d’une marche de protestation de la part de l’Opposition qui s’est transformée en affrontement entre les services de l’ordre et les manifestants causant morts d’homme. Les 19, 20 et 21 janvier 2015 ont été un cauchemar. Au finish, l’alinéa à problème a été élagué du texte voté.
Un autre souvenir de taille reste la convocation du dialogue politique par le Président de la République dont les membres du comité préparatif ne sont pas encore nommés. Ce dialogue est perçu comme une voie indiquée pour préserver la paix en RD-Congo. Cependant, ledit dialogue ne fait pas l’unanimité. Une partie de l’Opposition s’y oppose estimant que ça sera une occasion pour permettre au Président Kabila de rester au pouvoir au-delà de 2016, échéance fixée par la Constitution au terme se son second mandat. Il s’agit là du groupe de pro-Kamerhe. Et une autre frange de l’Opposition pro-Tshisekedi avec son UDPS est favorable à la tenue du dialogue. L’UDPS est confortée dans sa position par les Eglises du Congo, la Société civile et voire le Pape François qui vient d’inviter les acteurs RD-Congolais à dialoguer en faveur de la paix.
Dans l’histoire politique de la RD-Congo, les mois de janvier et février marquent les esprits. Le 4 janvier 1959 est une date des martyrs de l’Indépendance. Patrice Emery Lumumba a été tué le 17 janvier 1961 tandis que M’zee Laurent-Désiré Kabila a été assassiné le 16 janvier 2001. Le 16 février 1992 est célébrée par les chrétiens pour se souvenirs des martyrs tombés au cours d’une marche qui réclamait la réouverture de la CNS. Qu’adviendrait-il au cas où l’Eglise catholique soutenue par le Front citoyen 2016 d’un côté et la Majorité présidentielle de l’autre, organisaient simultanément des marches en ces jours? Le pire est à prévenir.
Octave MUKENDI  

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