Politique

Hollande et Condé envisagent une autre médiation de l’Union africaine

La situation en RD-Congo reste instable. Le fait que la journée de lundi 10 avril, date de la marche organisée par l’UDPS, se soit transformée carrément en journée ville morte à travers toute l’étendue du pays est un indicateur important de la tension qui y règne. Voilà qui laisse craindre une escalade de violence. Ce qui préoccupe non seulement les Africains mais également la Communauté internationale, chacun bien sûr selon ses intérêts. A en croire une dépêche de l’agence de presse britannique «Reuters» d’hier mardi 11 avril, François Hollande, Président français, et Alpha Condé, Président guinéen et président en exercice de l’Union africaine, ont fait part mardi 11 avril de leur préoccupation commune concernant la situation en RD-Congo, à la faveur de la visite en France du n°1 de l’UA.

Pour cette agence britannique, la nomination par le Président de la République Joseph Kabila, la semaine dernière, de l’opposant Bruno Tshibala, secrétaire général adjoint de l’UDPS et porte-parole du Rassemblement, à la tête d’un gouvernement de transition chargé d’organiser les élections, notamment présidentielle, -virtuellement- à la fin de cette année pourrait raviver les tensions au sein de l’Opposition politique après l’échec de l’Accord du 31 décembre dernier. Du coup, à Paris, l’idée d’une nouvelle médiation qui viendrait en appui à la CENCO germe. «Il y a un sujet de préoccupation que nous avons abordé qui est la République démocratique du Congo et je fais confiance à l’Union africaine pour trouver des solutions de médiation indispensables», a confié François Hollande dans une déclaration à l’Elysée aux côtés d’Alpha Condé, en visite d’Etat. Déjà, poursuit «Reuters», dans un entretien à «TV5 Monde», le président en exercice de l’UA a fait part de son souhait d’aider la RD-Congo à sortir de la crise grâce à la médiation d’une Union africaine dont le Président guinéen veut faire une instance où «les problèmes des Africains sont résolus avec les Africains».
Une grave crise en RD-Congo affecterait à coup sûr tout le continent, ou presque. Et Alpha Condé le sait. «La RD-Congo c’est le cœur de l’Afrique», a-t-il fait valoir avant d’enchainer: «c’est extrêmement important pour nous la stabilité, la sécurité et la paix en RD-Congo Kinshasa». Puis: «En tant que président de l’Union africaine, je parle avec le Président Kabila, j’ai parlé avec les différents mouvements de l’Opposition et nous sommes à leurs côtés pour les aider à trouver une solution qui permette à la RD-Congo de faire des élections transparentes».
Le Premier ministre devrait être proposé par quelle Opposition!
Comme celle de Samy Badibanga au sortir des pourparlers de la Cité de l’Union africaine, la nomination de Bruno Tshibala non plus ne fait pas l’unanimité au sein de l’Opposition, surtout au sein d’un Rassemblement scissipare depuis le décès d’Etienne Tshisekedi et la restructuration controversée de la plateforme. A ce jour, il y a deux Rassemblements. D’un côté, l’aile Limete dirigée par Félix Tshisekedi, président, et Pierre Lumbi, président du Conseil des sages. Et de l’autre, l’aile Kasa-Vubu dirigée par Joseph Oleghankoy, président du Conseil des sages. Ce qui complique l’équation. Une source diplomatique française, citée par «Reuters», a fait part de l’inquiétude qui prévaut après la nomination controversée de Bruno Tshibala comme chef du gouvernement. «Le Premier ministre devait être proposé par l’Opposition et là le Premier ministre qui a été nommé n’a pas été proposé par l’Opposition. Donc, l’Accord du 31 décembre n’a pas été respecté», a-t-on expliqué. Un constat que certains analystes trouvent discutable si l’on considère que le Rassemblement/Olenghankoy fait également partie de l’Opposition ayant pris part au dialogue du Centre interdiocésain.
Elections comme solution définitive
La même source citée par «Reuters» soutient qu’«il faut essayer de retrouver du consensus dans l’organisation des élections prévues pour la fin de l’année». Il évoque «une forte convergence d’analyse entre François Hollande et Alpha Condé» sur cette ligne. «La préparation sur le plan matériel, le processus d’identification, avance bien. En revanche le consensus politique, ce qui était espéré avec l’Accord du 31 décembre ne se concrétise pas», a-t-il ajouté. Le Président guinéen a rencontré lundi 10 avril à Paris le candidat à l’élection présidentielle Emmanuel Macron, possible successeur de François Hollande à l’issue du scrutin des 23 avril et 7 mai.
Hugo Robert MABIALA
 

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