S’opposant à toutes thèses vantant l’impossibilité d’organiser les élections dans le délai constitutionnel, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, tient mordicus aux élections, notamment la présidentielle. Profitant d’une sortie médiatique de restitution des résolutions de la Conférence de Genval tenue du 8 au 10 juin derniers en Belgique, les forces de ce regroupement persistent et signent: «l’élection présidentielle doit se tenir au plus tard le 20 septembre 2016». Au cas contraire, le Président Kabila devra démissionner de ses fonctions le 20 décembre. «Le scrutin présidentiel a des conditions beaucoup plus faciles d’organisation. Même dans cinq mois, il est techniquement possible d’organiser ce scrutin. Tous ceux qui vantent l’impossibilité de la tenue de ce scrutin dans le délai constitutionnel sont animés de mauvaise foi. Si cette élection n’a pas eu lieu à la date fixée par la Constitution, le peuple RD-congolais se prendra en charge», a déclaré le Rassemblement.
De retour de la Conférence de Genval en Belgique depuis bientôt un mois, le Rassemblement des forces sociales et politiques acquises au changement, une coalition regroupant des partis et plates-formes politiques de l’Opposition, est enfin sorti de son silence. A la faveur d’une conférence de presse, lundi 4 juillet dernier au Collège Boboto, cette structure a rendu compte des résolutions prises lors de cette rencontre qui avait réuni plusieurs ténors de l’Opposition RD-congolaise autour d’Etienne Tshisekedi. D’entrée de jeu, Bruno Tshibala, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS-, a fait savoir que cette conférence était initiée par Etienne Tshisekedi afin de permettre aux différentes tendances de l’Opposition de discuter sur les stratégies à mettre place pour le chaos qui guette le pays. «Le but était de réaliser l’unité de l’Opposition autour des objectifs communs et ainsi épargner le pays du chaos. Et je vous rassure que ce but a été bel et bien atteint», a-t-il signalé. A son tour, Charles Mwando Nsimba, président en exercice du G7 et membre du comité de sages du Rassemblement, abondant dans le même sens, a lui aussi affirmé que les objectifs de Genval ont été atteints. Il a entre autres énuméré l’unité de l’Opposition et la lutte pour le respect de la Constitution en vue de la tenue des élections dans le délai. A l’en croire, les parties ayant participé à la Conférence de Genval se sont engagés à la mise en œuvre des résolutions prises tout en gardant leur indépendance. «Les parties prenantes ont harmonisé leurs positions communes, notamment sur le dialogue. Elles ont unanimement rejeté le dialogue convoqué par Monsieur Kabila», a confié Mwando. Par ailleurs, il a laissé entendre que les forces politiques et sociales du Rassemblement exigent la mise en application de la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies sous la modération du facilitateur international renforcé par un panel des représentants des Nations unies, de l’Union européenne, de l’Union africaine, de l’Organisation de la Francophonie ainsi que des Etats-Unis d’Amérique. En outre, Mwando a signalé que dans les résolutions prises à Genval, le Rassemblement exige, entre autres la libération de l’espace politique du pays par le pouvoir en place, l’indépendance de la CENI et de la Cour constitutionnelle. «En somme, l’Opposition et la Société civile se sont engagées au déblocage du processus électoral pour l’alternance politique en RD-Congo», a dit Mwando Nsimba. Dans cette optique, a-t-il poursuivi, le Rassemblement est déterminé à mobiliser la population pour barrer la route à la dictature en RD-Congo. «Nous allons organiser des manifestations populaires sur toute l’étendue du territoire national. Et pas plus tard que ce 31 juillet, un grand meeting se tiendra à Kinshasa et j’invite massivement la population à y prendre part parce que nous allons montrer au monde entier que les RD-Congolais s’opposent à un régime tyrannique et veulent les élections dans le délai constitutionnel», a déclaré Mwando Nsimba tout en nuançant que la mobilisation de la population se fera de manière pacifique mais dynamique. Parlant au nom de la Dynamique, Patrick Mayombe est revenu sur la Résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’ONU. A l’en croire, cette résolution montre noir sur blanc le manque de volonté du pouvoir en place de créer des conditions propices pour l’organisation des élections dans le délai.
Des dossiers montés de toutes pièces
Abondant dans le même sens, Delly Sessanga, président de l’Alternance pour la République -AR-, a aussi tiré la sonnette d’alarme quant à la mauvaise foi de l’organisation des élections. «A cinq mois du processus électoral, le régime a le plan de retarder de manière délibérée les élections. Cette intention a été manifestée avec la modification de la loi électorale ayant provoqué la mort d’hommes en janvier 2015. Et récemment, le gouvernement a évoqué le manque de moyens financiers juste pour retarder les élections», a-t-il confié. Malgré ce constat amer, Sessanga a invité la CENI à organiser l’élection présidentielle au plus tard le 20 septembre 2016. Ce, pour préserver la paix et la concorde nationale. «La Constitution donne une primauté à l’élection présidentielle. La tenue de l’élection présidentielle cette année revêt une importance capitale, car on assistera pour la première fois de l’histoire de notre pays à la passation de pouvoir entre un président sortant et un président entrant», a révélé Delly Sessanga. Evoquant les dossiers judiciaires contre Moïse Katumbi, Sessanga a laissé entendre que ce sont des dossiers montés de toutes pièces par le pouvoir afin d’écarter le candidat président de la course. Il a rassuré que Katumbi sera bientôt de retour en RD-Congo où il sera libre de tout mouvement.
Guylain LUZAMBA
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