Politique

Etienne Tshisekedi glisse également!

A 84 ans, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, figure emblématique de l’Opposition RD-congolaise qui, de Mobutu à Kabila-père et puis fils, tient tête à tous les régimes, n’a pas fini de surprendre. Si pendant des décennies l’homme a pu conquérir les cœurs de RD-Congolais à travers son combat politique, aujourd’hui ses positions suscitent des questions.
Il nous se souviendra qu’au sortir des élections présidentielles et législatives de novembre 2011, organisées par la Commission électorale nationale indépendante -CENI- du Révérend Daniel Ngoy Mulunda, le Sphinx de Limete avait carrément rejeté les résultats confirmant la réélection de Joseph Kabila et s’est proclamé vrai Président de la République élu.
Tshisekedi avait prêté serment le 23 décembre 2011, dans sa résidence de Limete, entouré de sa famille, de quelques militants et d’un parterre de journalistes venus en cachette. Un mois plus tard, le vendredi 20 janvier 2012, il affirmait dans les médias prendre officiellement ses fonctions de Président de la République. Et par conséquent, le pays avait vraisemblablement deux Présidents de la République: Kabila au Palais de la Nation et Tshisekedi à la 10ème rue Pétunias à Limete. Tshisekedi avait même annulé purement et simplement les élections législatives et radié les élus UDPS partis librement siéger à l’Assemblée nationale. «Le président Tshisekedi avait annulé les élections législatives.
Le parti en a tiré les conséquences en demandant aux siens de ne pas siéger dans cette Assemblée. C’est la raison pour laquelle une mise en demeure leur avait été lancée pour qu’ils se prononcent par écrit s’ils participent ou pas», justifiait Raymond Kahungu, alors secrétaire général intérimaire de l’UDPS. Aujourd’hui, 5 ans après, on peut considérer qu’Etienne Tshisekedi comme, si l’on peut se le permettre, son rival Kabila, est également fin mandat depuis le 20 décembre 2016. Mais curieusement, dans le discours qu’il a prononcé ce jour-là, il n’a aucunement signifié sa démission de ce poste ou fait part de sa candidature à la prochaine présidentielle. Est-il toujours Président ou non? Il faut avouer qu’on est un peu perdu. N’empêche. L’Accord signé dans la nuit du 31 décembre dernier au Centre interdiocésain, sanctionnant la fin des travaux conduits par la CENCO, aide à y voir plus ou moins clair.
En effet, ce dernier confie à Etienne Tshisekedi la direction du Comité national de suivi de l’Accord, un organe appelé à être mis en place par une loi organique dûment votée au Parlement et promulguée par le Président de la République… Joseph Kabila. En outre, le même accord octroie au Rassemblement ou précisément à l’UDPS le loisir de se choisir un Premier ministre chargé de conduire ce que ce le deuxième dialogue appelle la période préélectorale. En plus, le Rassemblement conduit par Tshisekedi voudrait un gouvernement de 45 ministres dont 21 postes lui reviendraient. Mais une question taraude les esprits: ce gouvernement serait investi par quelle Assemblée nationale? Celle qui a été dissoute par l’opposant historique Etienne Tshisekedi? La même qui a adoubé les membres de la CENI, entre autres le délégué du groupe parlementaire UDPS et Alliés, Jean-Pierre Kalamba, que l’UDPS/Limete voudrait remplacer? Sauf à rallier la thèse du régime spécial, comme l’explique le porte-parole de l’UDPS, Augustin Kabuya, ça laisse perplexes les analystes.
Hugo Robert MABIALA

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