Silence de cimetière côté gouvernement depuis la publication du dernier rapport Doing Business, où Kinshasa occupe le 184ème rang mondial du classement de la Banque mondiale concernant 189 pays
Il y a une année, jour pour jour, la Banque mondiale publiait le 29 octobre 2014, son rapport Doing Business 2015. Et la République Démocratique du Congo y était classée parmi les dix pays du monde qui avaient le plus amélioré leur environnement des affaires entre 2013 et 2014. Le gouvernement Matata avait fait du bruit pour applaudir ces prouesses. Douze mois plus tard, la même Banque mondiale revient à la charge. Et c’est la rechute: Kinshasa se classe parmi les 10 pays où il ne faut pas investir. La RD-Congo occupe le 184ème rang mondial du classement de la Banque mondiale concernant 189 pays. Le Premier ministre a fermé les yeux. Motus et bouche cousue.
A la lumière du rapport annuel Doing Business 2016 publié par la Banque mondiale le mercredi 28 octobre, la RD-Congo avance de trois places par rapport au précédent -rapport 2015. Mais, cet avancement contraste avec la réalité quotidienne dans la mesure où le même rapport classe notre pays parmi les pays africains où le climat n’est pas facile aux investissements. C’est regrettable. Les chiffres sont têtus : la RD-Congo occupe la 184è place sur les 189 pays visés dans ledit rapport.
A niveau mondial, cette étude de la BM évalue non seulement la qualité mais aussi l’évolution du climat des affaires à travers 189 économies et ce, sur base d’un critérium allant de la facilité de création d’une entreprise à la protection des droits de propriété, la pression fiscale et l’accès à l’électricité.
Si dans les domaines de la création d’entreprise et d’octroi de permis de construire ce rapport souligne que la RD-Congo a enregistré une progression, il n’en est pas ainsi dans les domaines de raccordement à l’électricité, obtention des prêts, protection des investissements minoritaires et paiements des impôts et taxes où le pays a encore des efforts à fournir. Ici les indicateurs montrent qu’il y a baisse, ce qui classe le pays au bas de l’échelle dans la période d’évaluation.
Il y a silence de cimetière côté gouvernement depuis la publication du dernier rapport Doing Business. Pourtant il y a une année, jour pour jour, la Banque mondiale publiait le 29 octobre 2014, son rapport Doing Business 2015. Et la République Démocratique du Congo y était classée parmi les dix pays du monde qui avaient le plus amélioré leur environnement des affaires entre 2013 et 2014. Le gouvernement Matata avait fait du bruit pour applaudir ces prouesses.
Si l’on tient au propos de Rita Ramalho, responsable du projet Doing Business, cité dans un communiqué, «malgré de nettes améliorations, les gouvernements de l’Afrique subsaharienne vont devoir continuer à réduire le fossé qui les sépare des meilleures pratiques des affaires, et ce particulièrement pour augmenter la fiabilité de l’accès à l’électricité».
Ce rapport relève que 69 réformes ont été mises en place dans 35 économies de l’Afrique subsaharienne dont 29 par 14 des 17 membres de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires -OHDA. Cette partie de l’Afrique représente environ 30% des améliorations en matière de réformes réglementaires et la moitié du top 10 des économies ayant le plus progressé dans le monde. Ici, trois pays relèvent leur tête et présentent des facilités pour investir. C’est notamment l’Ile Maurice -32ème au classement mondial, puis le Rwanda -62ème, et enfin Botswana -72ème. La RD-Congo -184ème, l’Erythrée -189ème, le Soudan du Sud -187ème et la République Centrafricaine -185ème sont les 4 pays les moins classés dans le rapport.
Selon cette nouvelle édition du rapport Doing Business, les 10 économies ayant des environnements réglementaires propices aux entreprises sont Singapour -1er suivi de la Nouvelle Zélande -2ème, le Danemark -3ème, la Corée du Sud -4ème, Hong Kong -5ème, le Royaume-Uni -6ème, les Etats-Unis -7ème, la Suède -8ème, la Norvège -9ème et la Finlande -10ème.
AKM
Octave MUKENDI
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