Avec l’ouverture du dialogue politique appuyé par les représentants de la communauté internationale sans le Rassemblement, la crise persiste. Dans l’avant-midi du jeudi 1er septembre 2016, des échauffourées ont éclaté dans certaines communes de la ville de Kinshasa dont Lemba, Limete et Kasa-Vubu.
Le bourgmestre de Lemba, Toussaint Kaputu a confié à un média de la place qu’il y a eu dans sa juridiction une agitation provoquée par un groupe de personnes à Lemba Terminus, Super et Foire. Il y a eu quelques arrestations.
Le Rassemblement avait appelé la population à marcher contre l’ouverture du dialogue par Edem Kodjo, facilitateur désigné par l’Union africaine -UA- et récusé par le même Rassemblement.
Décidément, la méfiance s’est enracinée sans que les décideurs politiques ne mettent de l’eau dans leur vin pour calmer la situation et résoudre la crise.
Concrètement, le dialogue est soutenu par l’ONU, l’UE et l’UA dont les représentants ont pris la parole à son ouverture à la Cité de l’UA à Kinshasa.
Le dialogue est mal parti. Il ne rencontre pas l’avis des acteurs politiques réunis au sein du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement issu de conclave de Genval en Belgique qui ont pourtant de solides assises au sein de la population.
Pour s’en convaincre, des échauffourées ont éclaté dans l’avant midi du jeudi 1er septembre 2016 dans quelques quartiers des communes de Lemba, Limete et Kasa-Vubu à Kinshasa entre les forces de sécurité et des groupes de marchands, à la faveur d’une manifestation organisée par des jeunes se disant hostiles au dialogue politique, dont l’ouverture a eu lieu le même jour dans la capitale RD-congolaise. Des autorités communales ont confirmé cette agitation et annoncé que certains manifestants ont été arrêtés et sont actuellement interrogés pour connaitre leurs mobiles.
Lemba Terminus, Super et Foire dans la tourmente
Toussaint Kaputu, bourgmestre de la commune de Lemba, a confié à une radio de la place que cette agitation provoquée par un groupe de personnes s’est produite au niveau de Lemba Terminus et Super ainsi que vers la Foire internationale de Kinshasa -FIKIN-, trois quartiers très fréquentés par la population de la ville de Kinshasa qui se rend soit à l’Université de Kinshasa, soit dans d’autres communes.
«Ils -les jeunes- ont brisé les pare-brises des véhicules de paisibles citoyens et blessé certains qui étaient à bord. C’est cette agitation qui a perturbé l’ordre public dans la matinée», a déclaré le bourgmestre de Lemba. Il a précisé qu’une dizaine d’entre ces personnes ont été interpellées et le dossier est en instruction au niveau de la police pour connaître réellement le mobile de leur action.
Plusieurs manifestants rencontrés à Lemba ont confié à AfricaNews qu’ils répondaient à l’appel du Rassemblement pour montrer à la face du monde qu’Edem Kodjo est indésirable et ne peut conduire ses travaux.
«Nous devons, nous les jeunes, prendre nos responsabilités. Nous vivons dans le seul pays au monde où les frais de minerval dépassent 20 fois le salaire des fonctionnaires de l’Etat. Aussi, sommes-nous sacrifiés. Les autorités ne font rien pour le peuple. Regardez, elles amassent seules toutes les ressources du pays et se singularisent dans des enrichissements sans cause. Leurs immeubles poussent comme des champignons sans pour autant justifier l’origine de leurs capitaux. La politique est devenue leur gagne-pain au détriment du peuple. La Constitution doit être respectée à la lettre. Nous y veillerons», a confié Serge L, étudiant en Droit.
La tension couve toujours
C’était prévisible, des échanges des tirs de gaz lacrymogènes de la police dispersant les manifestants et de jets de pierre ont perturbé les activités et la circulation dans la commune de Lemba. Mais cette situation n’a pas duré plus de deux heures et la situation était revenue à la normale.
Au Rond-point Ngaba, place qui conduit des milliers de personnes à l’Université de Kinshasa et à Mont-Ngafula ainsi que sur l’avenue de l’Enseignement dans la commune de Kasa-Vubu, où se trouvent plusieurs sièges des partis politiques d’opposition, d’autres manifestations ont également été signalées. Les canions de la police occupaient le terrain compris entre le boulevard Triomphal et l’avenue de l’Enseignement jusque tard dans la soirée.
Le même scenario s’est produit le 23 août dernier, lorsqu’Edem Kodjo a ouvert les travaux du comité préparatoire du dialogue. L’opposition avait appelé à une ville morte partiellement suivie. L’ONU avait dénoncé 32 arrestations à Kinshasa et à Mbuji- Mayi.
Pour protester contre l’œuvre de Kodjo, le Rassemblement appelle également à manifester le 19 septembre prochain à travers tout le pays et devant les représentations diplomatiques RD-congolaises à travers le monde entier.
Octave MUKENDI
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