Politique

Dialogue dans l’impasse, les inquiétudes de l’Union européenne

L’Union européenne -UE- s’inquiète de la situation politique actuelle en RD-Congo. À l’échéance constitutionnelle du 19 décembre, il y a toujours l’absence d’accord entre les acteurs politiques dans le cadre de la médiation de la Conférence épiscopale du Congo -CENCO. Ce forum politique national se déroulant au Centre interdiocésain est dans l’impasse, malgré tous les efforts déployés par les évêques catholiques. Les travaux suspendus samedi dernier reprennent, sauf imprévu, le mercredi 21 décembre prochain. Cette situation ouvre une période à haut risque dans le pays. Pour éviter le chaos, l’UE a, dans une déclaration de la Haute-représentant/vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, sur l’absence d’accord en RD-Congo, rendue publique le 18 décembre 2016, appelé les autorités de la RD-Congo à assurer le strict respect des libertés fondamentales, de faire preuve de la plus grande retenue et s’abstenir de tout usage disproportionné de la force dans leur réaction aux manifestations. Elle a également demandé aux acteurs de l’Opposition et de la Société civile de devoir se montrer responsables en assurant le caractère pacifique de leurs actions. L’Union européenne soutient la poursuite des efforts de la CENCO. Elle en appelle au sens de responsabilité de tous afin d’atteindre un accord qui reste à portée de main. Ci-dessous, la déclaration de la Haute-représentant/vice-présidente de la Commission européenne.
 
 
Déclaration de la Haute-Représentant/Vice-présidente de la Commission européenne Federica Mogherini sur l’absence d’accord en RD-Congo
Bruxelles, 18/12/2016 – A la veille de l’échéance constitutionnelle du 19 décembre, l’absence d’accord persistant entre les acteurs politiques dans le cadre de la médiation de la Conférence épiscopale du Congo -CENCO-, malgré tous les efforts déployés par les évêques, ouvre une période à haut risque.
L’Union européenne soutient la poursuite des efforts de la CENCO. Elle en appelle au sens de responsabilité de tous afin d’atteindre un accord qui reste à portée de main. Elle demande en particulier au gouvernement de consentir rapidement aux mesures de confiance et de décrispation demandées aussi par les Chefs d’État de la région à Luanda le 26 octobre dernier. Tous les acteurs doivent accepter les compromis nécessaires en vue d’aboutir à un accord inclusif, pour permettre, dans les plus brefs délais, la tenue d’élections transparentes et crédibles.
L’UE encourage l’ONU, l’Union Africaine et les pays de la région à continuer à œuvrer pour que la RD-Congo puisse s’engager dans une transition pacifique et démocratique en ligne avec la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. L’UE reste disposée à accompagner ce processus. Comme indiqué dans sa déclaration du 12 décembre, l’absence d’un accord qui donnera la légitimité indispensable à l’autorité de transition, affectera les relations de l’Union européenne avec la RD-Congo.
En ce moment, plus que jamais, l’UE appelle les autorités de la RD-Congo à assurer le strict respect des libertés fondamentales, de faire preuve de la plus grande retenue et s’abstenir de tout usage disproportionné de la force dans leur réaction aux manifestations. Les acteurs de l’Opposition et de la Société civile doivent se montrer responsables en assurant le caractère pacifique de leurs actions. L’UE a démontré sa ferme intention de sanctionner ceux qui sont responsables de graves violations des droits de l’Homme, incitent à la violence ou qui feraient obstacle à une sortie de crise consensuelle, pacifique et respectueuse de l’aspiration du peuple RD-congolais à élire ses représentants.
Enfin, l’UE rappelle la responsabilité des autorités RD-congolaises à assurer la sécurité des ressortissants étrangers sur son territoire.
 
3 questions pour faire le point de la situation en République démocratique du Congo
 
La République démocratique du Congo ne sort pas de l’impasse politique. Le second mandat du Président Joseph Kabila se termine officiellement ce lundi, mais aucune élection n’a été organisée pour sa succession. Quelle est la situation sur place et quels scénarios peut-on imaginer pour les prochains jours? Depuis Kinshasa, Patricia Huon a fait le point pour la RTBF.
 
Les discussions entre le pouvoir et l’Opposition sont interrompues, que peut-il se passer maintenant?
 
Aucun accord n’a été trouvé entre Majorité et Opposition après une semaine de discussions chapeautées par l’Eglise catholique. Les négociations ont été interrompues samedi soir, mais les évêques ont plaidé pour la poursuite du dialogue. Les évêques ont ensuite pris la direction du Vatican pour une rencontre avec le pape prévue de longue date. Ils reviendront mardi soir et ont demandé que les négociations reprennent ce mercredi.
 
Qu’est-ce qui bloque, concrètement?
 
Il y a pas mal de frictions sur la manière de mettre en place une période de transition qui permettrait de mener à une élection présidentielle. Rappelons que le mandat du Président Joseph Kabila s’achève officiellement ce lundi à minuit et la Constitution lui interdit de se représenter. Un point qui bloque, c’est l’avenir politique du Président lui-même après ce 19 décembre. Mais les partis n’ont pas non plus trouvé d’accord sur la libération des prisonniers politiques réclamée par l’Opposition ou encore le calendrier électoral.
 
La Communauté internationale redoute des violences, notamment à Kinshasa, avec des manifestations de l’Opposition. Comment est l’ambiance dans la capitale congolaise pour le moment?
 
Il y a eu un renforcement des forces de sécurité dans la capitale. Il y a aussi des checkpoints le soir. En dehors de ça l’ambiance est plutôt normale. Il y a des voitures dans les rues, du monde dans les églises ce dimanche matin. Beaucoup parmi la population redoutent la journée de demain. On s’attend à des manifestations. En septembre, une cinquantaine de personnes avaient été tuées à Kinshasa lors de manifestations pour demande le départ du Président Kabila.
 
RTBF
Publié le 18 décembre 2016 à 12h40’

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