Au moment où le facilitateur s’apprête à ouvrir les travaux du dialogue proprement dit ce jeudi 1er septembre à Kinshasa, les «pro-tshisekedistes» viennent de réaffirmer lundi aux évêques de l’Eglise catholique leur récusation de M. Edem Kodjo et le boycott des travaux, exigeant un dialogue selon la résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’ONU
Entre le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement et le facilitateur togolais Edem Kodjo, c’est le désamour total.
La délégation des sociétaires de ce regroupement politique de l’opposition issu du conclave de Genval et composée des membres de l’UDPS, du G7, de la Dynamique de l’Opposition et consorts ont rencontré ce lundi 29 août les membres de la Conférence nationale épiscopale du Congo -CENCO.
Au cours de ces entretiens axés sur la décrispation de la crise politique actuelle en RD-Congo, cette délégation a réaffirmé sa position initiale, à savoir le boycott des travaux du dialogue et la récusation de M. Edem Kodjo comme facilitateur.
A en croire Freddy Matungulu, modérateur de la Dynamique de l’opposition, faisant partie de cette délégation, les préalables exigés par sa plateforme ne sont pas satisfaits, évoquant notamment la libération des prisonniers politiques.
«Nous ne sommes pas partie prenante. Nous n’allons pas participer à ces discussions. Les préalables n’ont pas été rencontrés. Les prisonniers politiques sont tous en prison au moment où nous sommes en train de parler. Et même ceux de la société civile dont on disait qu’ils devaient être libérés, ils sont toujours en prison», a souligné Freddy Matungulu. Puis: «Il est aussi important de souligner la récusation de M. Kodjo qui n’est pas un facilitateur neutre. On le voit très clairement».
Pour sa part, Joseph Olengankoy a laissé entendre que le peuple RD-congolais pourra se prendre en charge au cas où la Constitution ne sera pas respectée. Il demande à la population de rester vigilante, de continuer à suivre ce qui se passe car des directives seront bientôt données à travers une campagne de sensibilisation.
Sit-in devant les bureaux de la CENI et les missions diplomatiques
Au cours d’une autre réunion tenue à Limete au siège de l’UDPS lundi 29 août à Kinshasa, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement a réitéré son attachement à la tenue d’un dialogue véritable, crédible et inclusif en conformité avec la résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Dès ce jeudi 1er septembre 2016, jour où Edem Kodjo est censé donner le go des travaux du dialogue, le Rassemblement a appelé à une grande mobilisation annonçant par la même occasion que le 19 du même mois, un sit-in sera organisé devant les bureaux de la CENI à travers tout le pays et devant les missions diplomatiques de la RD-Congo à l’étranger pour donner le préavis constitutionnel au président Joseph Kabila qui arrive à la fin de son 2ème mandat constitutionnel.
Pour résoudre la crise politique actuelle, l’Opposition a posé plusieurs préalables, notamment la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion ainsi que la tenue du dialogue selon la Résolution 2277 de l’ONU et non pas selon l’Ordonnance promulguée en novembre 2015 par le président Kabila. Malgré la libération de certains prisonniers concernés, l’Opposition a endurci ses positions en récusant le facilitateur désigné par l’Union africaine, Edem Kodjo, qu’elle accuse d’être proche du pouvoir en place.
Octave MUKENDI
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