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Dépistage du cancer de l’uterus: Carole Agito interpelle tous les dirigeants de la République

Dans les entreprises viables, les agents et cadres sont tenus de se soumettre à un check up médical général au moins une fois par an. Les travailleurs prestant dans certains secteurs à haut risque, subissent même ces visites médicales générales tous les six mois, à l’instar des navigants
Carole Agito Amela, directeur général a.i. de la Société nationale d’assurances -SONAS-, vient de frapper un grand coup. D’abord, en tant que femme, elle est mieux placée pour sentir dans sa chair la portée des risques auxquels sont exposées ses paires, particulièrement certaines maladies spécifiques au corps féminin. Pendant le mois de mars, plusieurs activités ont été organisées sur toute l’étendue du pays visant à assurer une plus grande sensibilisation pour une meilleure défense des droits de la femme. Carole Agito s’est engagée à faire ce qui est à son pouvoir de manière à améliorer tant soit peu les conditions de travail des agents féminins au sein de la SONAS.
Depuis quelques semaines, l’assureur national a pris des dispositions utiles pour que toutes les dames œuvrant au sein de cette compagnie nationale soient reçues à tour de rôle à l’Hôpital du cinquantenaire en vue des tests de dépistage du cancer de l’utérus et des seins. Un exercice d’une importance vitale au regard des dégâts engendrés par cette maladie causée par une tumeur maligne et dont les coûts de traitement ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Cerise sur le gâteau, tous les agents féminins de la SONAS prestant dans les provinces à l’intérieur du pays prendront le relais aussitôt que les médecins auront terminé avec leurs collègues de Kinshasa. Dans la foulée, les membres de famille des agents et cadres de l’assureur national vont aussi en bénéficier. Mens sana in corpore sano, stipule une maxime latine. La Constitution de la République, le Code du travail ainsi que les Conventions internationales ratifiées par la RD-Congo donnent obligation aux institutions du pays ainsi qu’à tous les employeurs tant du secteur public que privé de veiller à la bonne santé des travailleurs. Des conventions collectives complètent cette batterie de mesures avec des dispositions pratiques contraignantes. Cela se comprend aisément car l’atteinte des objectifs fixés par toute entreprise est tributaire de la bonne santé des agents producteurs. Mieux les travailleurs se portent, mieux les chances de réussite sont garanties.
Check up médical obligatoire des agents et cadres au moins une fois l’an
Dans les entreprises viables, les agents et cadres sont tenus de se soumettre à un check up médical général au moins une fois par an. Les travailleurs prestant dans certains secteurs à haut risque, subissent même ces visites médicales générales tous les six mois, à l’instar des navigants. A l’époque dans la ville province de Kinshasa, les établissements scolaires qui ont pignon sur rue, s’astreignaient à cette discipline rigoureuse en organisant des visites médicales obligatoires pour tous les élèves avec l’intervention sur leur site des médecins de renom. C’est le cas notamment au Collège Boboto, ex-Albert 1er. Sous d’autres cieux, d’importants moyens sont mobilisés pour améliorer la prise en charge médicale efficace de leurs populations. S’agissant des problèmes spécifiques à la femme, et ceci n’est un secret pour personne, les concernées ne se confient pas au tout premier venu. Il arrive même qu’elles n’en parlent pas à leurs propres maris pour diverses raisons évidentes, notamment la crainte de rejet, de stigmatisation, etc. En règle générale, les RD-Congolaises et RD-Congolais ont la fâcheuse manie de s’enfermer dans l’automédication au moindre bobo. En cas d’infortune, les botanistes se tournent vers les tradi-praticiens pendant que d’autres s’en remettent aux bons soins des pasteurs dont les églises poussent comme des champignons à chaque coin de rue. C’est lorsque toutes ces voies ne donnent pas la guérison escomptée que tout le monde se tourne vers les hôpitaux. Souvent trop tard pendant que la maladie a rongé tout l’organisme comme une termitière.
Un dossier à prendre à bras le corps par le ministère de la Santé
L’acte posé par Carole Agito Amela constitue une grande première qui doit interpeller tous les animateurs des institutions du pays, les mandataires des entreprises publiques, les dirigeants des petites et moyennes entreprises appelés à en faire autant pour leurs travailleurs. Sont ainsi concernées toutes les femmes évoluant dans la fonction publique, les ministères, les entreprises publiques et privées, et au-delà les femmes qui exercent dans l’informel telles les femmes maraîchères, les ménagères, les mamans «bipupula», les mamans «malewa», les vendeuses des denrées de première nécessité, celles qui se lèvent très tôt le matin pour accomplir des dizaines de kilomètres à pied, etc. Voilà un dossier que le ministère de la Santé devrait prendre à bras le corps, toutes affaires cessantes, en vue de voler au secours de nos braves mamans surtout lorsque tout le monde sait pertinemment bien que le faible pouvoir d’achat de la population ne lui permet nullement de consulter les institutions médicales pour ces opérations de dépistage précoce du cancer de l’utérus et des seins et de tant d’autres causés par cette tumeur maligne.
Bijou KULOSO

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