Plus de doute, le Togolais est arrivé à Kinshasa ce jeudi pour entamer les démarches en vue de la tenue du dialogue inclusif, seule voie de sortie de crise politique qui sévit en RD-Congo
Sa nomination répond à l’urgence suite à la demande du Conseil de sécurité de l’ONU dans sa récente Résolution 2277 exhortant les acteurs RD-congolais d’aller tous au dialogue pour éviter de déstabiliser non seulement la RD-Congo mais toute la région de Grands lacs africains. Le Togolais Edem Kodjo, premièrement désigné par la présidente de la Commission de l’Union africaine, Kosazana, puis par l’ONU a eu à prendre contact avec toutes les couches de la RD-Congo. À Kinshasa, il a rencontré les membres de la Majorité présidentielle et leur autorité morale Joseph Kabila, président de la République; les opposants ainsi que les leaders de la Société civile. L’homme s’était ensuite envolé à Bruxelles, en Belgique, où il a rencontré Etienne Tshisekedi, président national de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS, fille ainée de l’Opposition RD-Congolaise. Jusqu’à présent le contenu de son entretien avec Tshisekedi n’a pas été révélé, même si l’opinion sait que cette rencontre avait pour objectif la tenue du dialogue. L’avenir de la RD-Congo est suspendu à ce dialogue voulu de tous les dangers car il va trancher sur l’organisation des prochaines élections présidentielle et législatives nationales. La grande question reste de savoir si les anti-dialogues pourraient-ils se rétracter ou endurcir leur position.
Pas de tergiversations. Edem Kodjo vient d’être confirmé médiateur du dialogue voulu inclusif en RD-Congo. Il a été commis à cette tâche le jeudi 6 avril et la publication de la nouvelle a été retardée de 24 heures. Voici que le jeudi où il est arrivé à Kinshasa, cette dernière s’est répandue non seulement de bouche à l’oreille mais également via les réseaux sociaux. Avant d’être confirmé médiateur, Kodjo a été désigné par Kosazana, présidente de la Commission l’Union africaine -UA- pour prendre langue avec toutes les couches de la RD-Congo notamment la classe politique -pouvoir et Opposition- ainsi que la société civile forces vives de la nation -ONGs et confessions religieuses.
Plus les mois passaient, plus le délai constitutionnel pour le mandat présidentiel s’approchait. Plus aussi, des menaces et des pressions montaient. Personne alors ne voulait assumer les conséquences des violences qui découleraient de la non-organisation des élections présidentielle et législatives nationales dans les délais constitutionnels.
Les derniers réglages se sont joués à New York, au Conseil de sécurité où les partenaires impliqués dans la résolution de conflit RD-Congo et les officiels RD-congolais ont pris la parole pour expliquer la situation explosive qui règne au pays de Lumumba. Il s’agit notamment de Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, Maman Sidiku, représentant spécial du SG de l’ONU en RD-Congo et patron de la MONUSCO ainsi que Raymond Tshibanda, ministre RD-congolais des Affaires étrangères. Et le 30 mars dernier, toutes leurs interventions ont permis au Conseil de sécurité de voter une résolution allant dans le sens de préserver la paix et la stabilité en RD-Congo. Il s’agit de la Résolution 2277.
Cette résolution 2277 proroge jusqu’au 31 mars 2017 le mandat de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo -MONUSCO- et insiste sur la tenue des élections et du dialogue politique.
C’est ainsi que le mandat de la MONUSCO étant prorogé pour une nouvelle période d’un an, le Conseil de sécurité maintient l’effectif actuel d’environ 20 000 éléments et réaffirme que toute reconfiguration de la Mission devra être arrêtée en fonction des progrès accomplis dans les priorités stratégiques, à savoir la protection des civils et la stabilisation de la situation, grâce à la mise en place d’institutions étatiques opérationnelles, professionnelles et responsables et grâce à l’appui à la création de conditions propices à la tenue d’élections pacifiques et crédibles dans les délais prévus. La MONUSCO est appelée à fournir une assistance technique et un soutien logistique pour la révision des listes électorales et pour la tenue des élections, ce soutien devant être évalué en permanence en fonction des progrès accomplis par les autorités RD-congolaises dans la conduite des opérations électorales.
Le Conseil invite donc la Commission électorale nationale indépendante à publier un calendrier complet révisé couvrant la totalité du cycle électoral et demande au Gouvernement de la RD-Congo d’élaborer rapidement un budget et un code de conduite pour les élections et d’actualiser les listes électorales en toute régularité afin que les élections puissent se tenir dans les temps, en particulier la présidentielle et les législatives de novembre 2016. Le Conseil demande aussi à toutes les parties prenantes d’engager un dialogue politique ouvert et sans exclusive sur la tenue de l’élection présidentielle, conformément à la Constitution. Il appuie, ce faisant, la décision de l’Union africaine d’engager des consultations sur ce dialogue. Voilà qui a conduit à la confirmation du Togolais Kodjo en qualité de médiateur du dialogue inclusif en RD-Congo.
Octave MUKENDI
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