Après la déclaration des évêques intitulée «Le pays va mal» et les propos du président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, Corneille Nangaa Yobeluo, en rapport avec l’impossibilité de son institution d’organiser les élections dans les délais prévus par l’Accord de la Saint-Sylvestre, des idées sur la sortie de crise pullulent dans les milieux politiques. Au parti Liberté, Germain Kambinga propose une transition de 18 mois avec Joseph Kabila comme Président de la République; Félix Tshisekedi, Premier ministre, et Vital Kamhere, président du CNSA. Un avis que ne partage pas Bienvenu Bambale, président du Mouvement de la jeunesse congolaise -MJC. Pour ce dernier, la déclaration de Nangaa n’engage que lui. Les élections devront avoir lieu cette année comme prévu dans l’Accord du 31 décembre 2016.
Bienvenu Bambale s’inscrit en faux contre la proposition de Germain Kambinga qui suggère une transition de 18 mois avec Joseph Kabila à la tête du pays, Félix Tshisekedi comme Premier ministre et Vital Kamhere, président du CNSA. Bambale soutient que la RD-Congo n’appartient pas seulement aux acteurs politiques cités par Germain Kambinga. Bien au contraire, le pays a beaucoup de fils capables de participer à sa construction. Pour ce jeune politicien, l’Accord du 31 décembre a déjà tout défini, le pouvoir en place prendra fin le 31 décembre 2017.
«Comment Kamhere veut-il créer encore un autre processus pour prolonger leur pouvoir?», s’interroge-t-il. Et d’enfoncer: «par quel mécanisme Germain Kambinga veut qu’on prolonge leur pouvoir sans dialogue ni quoi que ça soit avec l’accompagnement des autres acteurs qu’il a cités?». Bambale juge que la déclaration de Corneille Nangaa importe peu du fait que le président de la Centrale électorale n’a pas consulté les autres acteurs, notamment le gouvernement et le CNSA, avant de le faire comme prévoit l’accord.
«Ces propos ne devraient pas avoir lieu. Certes, il est président de la CENI mais s’il se sentait dans l’incapacité d’organiser les élections cette année, il fallait contacter d’autres acteurs politiques pour en discuter et faire une déclaration ensemble», précise-t-il. Et d’ajouter: «les élections doivent avoir lieu cette année parce qu’ils l’ont signifié dans l’accord. L’insécurité n’est pas notre problème c’est eux qui dirige le pays, donc ils sont sensés nous sécuriser».
Nomination des policiers et militaires
Par rapport à l’organisation des élections des gouverneurs dans 11 provinces, Bambale invite la CENI à commencer par organiser les élections présidentielles avant de passer à celles des gouverneurs. «On le dira pas assez. Selon l’Accord de la Saint-Sylvestre, la CENI devrait commencer avec les élections présidentielles. On ne comprend pas après sa déclaration sur la non tenue des élections pour cette année, elle commence par les élections des gouverneurs, c’est déplorable. Il veut nous plonger encore dans un pétrin», lâche-t-il.
Par ailleurs, concernant la nomination des policiers et militaires, Bambale appelle le Chef de l’Etat à sanctionner les policiers qui n’ont pas été à même de sécuriser la population. «Ça fait 13 ans depuis que la guerre a commencé à Beni et nos compatriotes sont couper par des machettes», rappelle Bambale, proposant la majoration des salaires des militaires. Puis: «j’aurai voulu que le Chef de l’Etat renouvelle la classe policière, instaure un système de recrutement des jeunes de 18 ans. Bref, qu’on crée le génie civil, à la place de récompenser les généraux qui sont déjà riches», propose-t-il.
Mymye MANDA
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