Lors d’un point de presse mardi à Kinshasa, le député national UNADEF Christian Mwando Kabulo a évoqué la violation de la constitution et des lois sur la Décentralisation par la nomination des commissaires spéciaux du gouvernement pour gérer les nouvelles provinces. Christian Mwando a fait part de ses inquiétudes face à ce qu’il a qualifié de retour vers la dictature. Il a avancé comme preuves «le comportement des acteurs nommés dans la province de l’ex-Katanga dont la principale mission est de museler les partis politiques et tous les acteurs qui ne partagent pas les opinions de la majorité présidentielle, instaurer un régime policier et organiser une véritable purge dans l’administration provinciale et les entités territoriales décentralisées ainsi que celles déconcentrées».
Il a plaidé pour le rétablissement de l’ordre institutionnel. Ancien ministre provincial des Finances et de Budget de l’ex-Katanga, Mwando a rejeté en bloc les accusations selon lesquelles le gouvernement Katumbi a laissé une dette de USD 55 millions. Mwando a cependant reconnu l’existence d’une dette de USD 2 millions contractée auprès d’une banque lushoise pour des travaux d’utilité publique. Ci-après, le texte de son point de presse.
Thème: la violation de la constitution et des lois sur la Décentralisation par la nomination des commissaires du gouvernement central pour gérer les provinces
Mesdames, Messieurs de la presse, j’ai tenu à m’adresser à vous aujourd’hui pour sonner l’alarme sur la situation créée dans nos provinces par la nomination des commissaires du Gouvernement central en violation de la Constitution en ses articles 3, 195, 196, 197 et 198 ainsi que des articles 22, 23 et 76 de la loi portant principes fondamentaux sur la libre administration des provinces.
Ces actes fixent le statut des provinces et les organes habilités à les gérer.
La désignation par le pouvoir central des gouverneurs et leurs adjoints sous le vocable camouflé de « commissaires spéciaux » et « commissaire adjoints » constitue une remise en cause inacceptable du processus de décentralisation voulu par le souverain primaire dans notre pays.
Ceci n’est pas sans nous rappeler l’époque des commissaires de région car la procédure de désignation basée sur le clientélisme et le militantisme sans nullement tenir compte de la compétence et de la probité morale des acteurs et en violation flagrante de tous les textes en vigueur, marque un retour clair vers la dictature.
Cette situation est corroborée par le comportement des acteurs nommés dans la province de l’ex-Katanga dont la principale mission est de museler les partis politiques et tous les acteurs qui ne partagent pas les opinions de la majorité présidentielle, instaurer un régime policier et organiser une véritable purge dans l’administration provinciale et les entités territoriales décentralisées ainsi que celles déconcentrées.
Par ces méthodes, on voudrait semer la terreur et instaurer la pensée unique pour ces provinces, car seuls les soumis ont la liberté de travailler et celle de se réunir.
Ainsi, dans ces provinces, les rassemblements de l’opposition sont systématique interdits et brutalement dispersés, les dirigeants politiques injuriés et calomniés à longueur de journée sur les médias officiels qui ne diffusent par ailleurs aucun communiqué ni aucune information contraire à la pensée unique.
Il me semblait important de sonner l’alarme face à ce retour brutal vers les brimades et la mise sous coupe réglée de ces provinces au mépris des prescrits légaux et des principes de liberté d’opinion, de droits et la non- discrimination consacrés par la Constitution.
Il faudrait que l’ordre institutionnel soit rapidement rétabli car dans ce contexte les violences vont être inévitables. Le Gouvernement central doit dire clairement combien de temps ces agents vont expédier les affaires des provinces ?
Car en effet, il ne saurait être possible d’aller aux élections apaisées avec ces commissaires militants dont la mission est on ne peut plus macabre.
J’appelle donc toute la classe politique à se mobiliser pour que ce premier acte de violation de la Constitution puisse être remis en cause. Car il s’agit clairement d’une stratégie mise en œuvre pour museler la population de l’intérieur du pays et favoriser ainsi les autres violations de la Constitution en cours de préparation.
Je vous remercie.

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