
Les élucubrations et le manque de jugeote de Martin Fayulu, chef d’un parti de quatrième zone, ne sauraient l’emporter sur les arguments techniques massues alignés par la CENI et la réalité. D’après les enquêtes menées sur terrain, certains aspects d’ordre technique démontrent que si le pays étale les 5 scrutins -les élections locales, les municipales, les législatives provinciales et nationales ainsi que la présidentielle- dans l’espace de temps qui reste entre 2014 et 2016, il lui sera impossible de les réaliser. Plutôt que de réfléchir en vue d’apporter sa contribution intellectuelle au processus électoral, Fayulu a préféré la fuite en avant qui dévoile ses faiblesses d’esprit.
Les élections locales et municipales… il est vrai que certains acteurs politiques, habitués à parler au nom du peuple mais sans volonté réelle de promouvoir la démocratie à la base, n’y ont jamais pensé. Preuve: quand, le 8 février, la CENI présente son projet de feuille de route de la suite du processus électoral avec deux hypothèses principales, la plupart, comme pris de vitesse ou de panique, n’ont pas cru leurs oreilles.
Pourtant, Malumalu et son team, sorti d’un laborieux processus de désignation mené par la même classe politique, ont élevé le débat. Leurs deux hypothèses reposent sur du solide: vider le litige de 2006-2011 avec l’organisation des élections locales et municipales, celles faites directement à la base et via lesquelles le seul vrai détenteur du pouvoir, le peuple, doit se retrouver.
Voici que la CENI est une institution d’appui à la démocratie reconnue par la Constitution. Voici qu’elle fait des propositions claires au personnel politique en démontrant la nécessité de rattraper le retard et de consolider la démocratie par l’organisation des élections locales en scrutin direct et provinciales en scrutin indirect. Il est évident que l’article 5 de la Constitution évoque les scrutins direct et indirect. Il est aussi vrai que l’article 197 parle du scrutin direct pour les élections provinciales. La suggestion de la CENI fait naturellement jaser la classe politique.
Pour certains, la CENI viole la Constitution. Un argument de taille à pouvoir ne pas prendre à la légère mais que Me Alfred Esaki, cadre PPRD, rejette, évoquant le fait qu’on ne peut pas faire état d’une quelconque violation de la Constitution dès lors que la CENI s’est limitée à faire une proposition censée être approuvée, enrichie ou rejetée par la classe politique.
D’autres, tout aussi percutants et pertinents, affirment que l’hypothèse de la CENI qui n’est pas imposable à tous ne peut et ne doit pas susciter un tollé général. «Si la CENI a présenté ces deux hypothèses, c’était pour que le Parlement les analyse et en maitrise les contours», ajoute-t-on. Le raisonnement tient la route. Il est renforcé par le constat fait sur terrain et l’analyse minutieuse des éléments techniques.
D’après les enquêtes, certains aspects d’ordre technique démontrent que si le pays étale les 5 scrutins -les élections locales, les municipales, les législatives provinciales et nationales ainsi que la présidentielle- dans l’espace de temps qui reste entre 2014 et 2016, il lui sera impossible de les réaliser.
Les propositions des politiques se font rares
Dans le même ordre d’idées, la CENI, cette institution spécialisée, a proposé aux législateurs de pouvoir réfléchir sur la nécessité de créer un raccourci en vue de sauver le processus électoral, en vidant les arriérés de deux précédentes législatures. Plutôt que de cogiter pour apporter leur contribution intellectuelle et leurs propositions à l’avancement du processus, chercher à comprendre et maitriser les contraintes d’ordres technique et logistique pour la faisabilité d’organisation d’un scrutin digne, transparent, qui ne puisse occasionner les doutes et les contestations, certains acteurs se sentant sans nul doute étrillés, Fayulu en tête, préfèrent la fuite en avant et la chienlit. Fayulu est taclé par bon nombre d’analystes dont Jean-Marie Kasamba, patron de Télé 50. Le confrère estime que la pétition du président de ECIDE est un non-événement et que le député Fayulu est loin de comprendre les textes…légaux. C’est donc une pétition pour rire.
De leur côté, certains observateurs en déduisent que la classe politique a peut-être peur d’affronter les élections locales alors que le souhait du peuple est de se rapprocher de ses dirigeants à partir de la base. A ce sujet, affirment-ils, le législateur a déjà balisé la voie avec la mise en place des Entités territoriales décentralisées -ETD. Reste à la classe politique et la CENI d’œuvrer ensemble pour faire suivre un pouvoir qui se rapproche de la population.
Sinon, peut-on dire que les initiateurs de cette pétition destinée à déchoir Malumalu et son équipe ont eu à consulter la population qui, à ce jour, a compris que le pouvoir se vit exclusivement au sommet et résout en priorité les problèmes des plus grands ou des leaders politiques qui font trop de bruit? La classe politique s’en trouve interpellée. Elle doit comprendre que le pouvoir c’est le peuple, c’est agir selon la volonté du peuple.
Au PALU, on l’a compris. Pas étonnant que le secrétaire permanent Willy Makiashi ait fait une déclaration de soutien au processus électoral, mardi 18 février sur les antennes de RTVS1.
Si le PALU a rallié le camp des défenseurs de la suite du processus électoral, l’UDPS Samy Badibanga a, dans un élan républicain, donné sa contribution à la feuille de route de la CENI. Il suggère, pour sa part, le couplage des locales et des provinciales.
AKM