Le MLC et le Front pour le respect de la Constitution disent haut et fort qu’il n’y a aucun problème pour la signature de l’accord politique inclusif des travaux du Centre interdiocésain organisés sous la modération de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO. Ils ont participé auxdits travaux et se disent gênés par ce qu’ils ont entendu à la clôture et qui ne leur a pas plu. Ils reconnaissent que cet accord est aussi le leur. Ils indiquent en avoir clairement discuté avec les prélats catholiques au point d’avoir dissipé tout malentendu. Désormais, ils entendent aller de l’avant. Telle est la substance de la communication faite aux médias au sortir de l’audience qu’Eve Bazaiba Masudi a accordée jeudi 5 décembre 2017 à Félix Tshisekedi et Martin Mayulu au siège national du MLC à Kinshasa-Gombe. Dans l’avant-midi, une délégation de la CENCO conduite par l’abbé Nshole a poursuivi sa mission de bons offices en allant rencontrer l’honorable Eve Bazaiba Masudi et ses collègues du Front pour le respect de la Constitution sur l’avenue du Port à Kinshasa/Gombe. La démarche des prêtres catholiques visait à les persuader à revenir sur leurs pas pour la signature de l’accord politique inclusif, qui demeure aussi le fruit de leur contribution significative auxdits travaux. Après leur départ, Félix Tshisekedi et Martin Fayulu leur ont emboîté le pas dans les mêmes installations du parti de Jean-Pierre Bemba Gombo. Ils ont eu des échanges fructueux avec le Secrétaire général du MLC ainsi que les acteurs politiques du Front. «Nous sommes venus à la rencontre de nos frères du MLC et du Front. Vous êtes non sans ignorer que nous avons signé l’accord. Nous avons voulu entendre de leurs propres bouches les mobiles de leur désistement», a confié Fayulu à la presse. Donnant davantage de précision, le président de l’ECIDE a poursuivi: «Ils nous ont répondu qu’il n’y a pas de problème. Ils ont participé aux travaux et se disent gênés par ce qu’ils ont entendu à la fin des travaux et qui ne leur a pas plu. Ils reconnaissent que cet accord est aussi le leur car ils ont pris une part active à ces assises. Ils feront tout, comme ils se sont rencontrés avec la délégation de la CENCO. Tout va bien. Nous avons tous résolu, pour les travaux à venir, d’unir nos efforts pour la rédaction d’un seul document. Les amis du Front sont restés en réunion en vue d’harmoniser leurs vues sur la manière dont nous allons travailler ensemble».
La signature de l’Accord global et inclusif le 31 décembre 2016 au Centre interdiocésain de Kinshasa sous les auspices de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO- continue de susciter plusieurs réactions au point de semer quelque doute au sein de l’opinion quant à son application. Et pour cause: le Front pour le respect de la Constitution dont fait partie le Mouvement de libération du Congo -MLC- n’a pas apposé sa signature sur le document final pour des raisons qui lui son propres.
Les préoccupations du Front bien comprises par la CENCO
Déterminé à sauvegarder la paix et la cohésion nationale et jouant pleinement leur rôle de l’église au milieu du village, les prêtres catholiques ont effectué ce jeudi 5 janvier 2017 le déplacement vers le siège national du MLC à Kinshasa-Gombe pour y rencontrer la députée Eve Bazaiba, secrétaire général du parti de Jean Pierre Bemba et coordonnatrice du Front pour le respect de la Constitution. Objectif visé: amener Bazaiba et les siens à signer cet accord pour ne pas être à la base du blocage de son application.
Eve Bazaiba a déclaré au sortir de cette rencontre avec le bureau de la CENCO qu’elle va bientôt signer l’accord global et inclusif du centre interdiocésain.
«Nous nous sommes très pressés d’aller aux élections, parce que c’est le seul mode qui nous intéresse pour accéder au pouvoir, le mode constitutionnel. La non-signature par le Front -de l’accord politique du 31 décembre- n’est pas un problème. Incessamment, nous allons apposer notre signature, parce que la CENCO a compris que nos revendications sont du reste fondées», a-t-elle affirmé.
Le partage des pouvoirs à la base du désistement
Ce refus du Front n’est pas lié au contenu même de ce texte, mais plutôt au partage des pouvoirs, a expliqué l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO qui a participé aux discussions. «Le Front est frustré et trouve qu’on n’a pas eu assez de considérations pour lui. Dans la mesure où il a renoncé à participer au gouvernement, l’unique endroit où il pouvait se retrouver était le Conseil national de suivi de l’accord. Il ne trouve pas juste que la Primature soit confiée au Rassemblement et la présidence du Conseil national de suivi au patriarche de Limete», a expliqué l’abbé.
Après les prélats catholiques, Félix Tshisekedi Tshilombo et Martin Fayulu représentant respectivement l’UDPS et le Rassemblement ont débarqué dans les bureaux de Bazaiba. Une attitude qui, selon les intéressés, traduit l’humilité et l’amour pour le pays afin de sauver les vies humaines et faire route ensemble, dans le cadre de la recherche des solutions consensuelles.
A la fin de cette entrevue, Félix Tshisekedi s’est montré peu loquace cette fois-ci quant au compromis trouvé avec Bazaiba, laissant à cette dernière le soin de prendre toute sa responsabilité. «La décision viendra du MLC et du Front pour le respect de la Constitution et non du Rassemblement. En ce qui nous concerne, nous avons parlé entre frères et sœurs et nous disons que les choses vont très bien se passer. C’est très positif. Nous allons faire rapport au Rassemblement», a soufflé Félix Tshisekedi.
Préparation d’un arrangement particulier pour les 16 non-signataires
Les professionnels des médias ont voulu en savoir plus en abordant aussi Martin Fayulu. «Vous savez ce qui se passe. Le 31 décembre 2016, nous avons signé l’accord global et inclusif au centre interdiocésain. Et vous avez remarqué que nos amis du Front pour le respect de la Constitution n’étaient pas là. Nous sommes venus les voir pour en savoir davantage», a précisé Fayulu.
Et de se questionner: «Pourquoi n’étaient-ils pas là ? Ils ont donné les raisons et nous ont affirmé qu’il n’y a pas de problème. Cet accord est le leur. Ils ont participé et apporté leur contribution significative aux travaux comme de vrais patriotes. Ils connaissent les problèmes du Congo. Ce n’est pas au MLC ni au Front qu’on imputera aujourd’hui l’échec».
Pour ce membre du Rassemblement, le MLC a travaillé pour ce pays, il est là pour ce combat. «Le MLC et le Front pour le respect de la Constitution ont participé aux travaux et se disent gênés par ce qu’ils ont entendu à la clôture et qui ne leur a pas plu. Ils reconnaissent que cet accord est aussi le leur. Ils ont clairement indiqué qu’après discussion avec les prélats catholiques, ils ont dissipé tout malentendu et vont désormais aller de l’avant», a annoncé Fayulu.
La descente de Félix Tshisekedi et Martin Fayulu au siège du MLC avait aussi un objectif précis, à savoir la suite réservée à l’application de l’accord du 31 décembre 2016. «Nous sommes venus car il y a un arrangement particulier à préparer et voir comment travailler ensemble, accorder nos violons pour parler un même langage et produire cet arrangement devant engager les 16 non signataires de l’accord du 18 octobre. Cet arrangement particulier fera partie intégrante de l’accord», a-t-il précisé. Au demeurant, le MLC et le Front ont promis de se réunir en vue de donner une position claire sur cet accord politique.
Octave MUKENDI
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