Au terme des élections du 30 décembre 2018, Les Progressistes, regroupement politique de Samy Badibanga, ancien Premier ministre, n’a pas atteint le seuil, si l’on s’en tient aux résultats publiés par la Commission électorale nationale indépendante -CENI. Etonnant!
Alors que les contentieux électoraux, en traitement au niveau de la Cour constitutionnelle, sont pendants, Agir pour les élections transparentes et apaisées -AETA- a dénoncé «des erreurs matérielles graves» constatées dans les calculs de seuil de représentativité à travers un communiqué de presse sur l’observation des audiences des recours en contestation des résultats provisoires des législatives nationales et provinciales. «La divergence des listes des partis et regroupements politiques ainsi que des candidats indépendants ayant atteint le seuil de représentativité, lesquelles listes sont parfois caractérisées par des contradictions profondes sur le nombre total de voix obtenues, alors que celles-ci sont toutes approuvées par la CENI. Quelques cas illustrent cette situation. Il s’agit du RASSOP et des Progressistes», a rapporté AETA signifiant qu’il a été attribué aux Progressistes 182.021 voix dans une première liste et 59.021 dans une seconde. Contradiction!
Cette organisation de la Société civile a constaté: «des erreurs graves dans les calculs du nombre de suffrage valablement exprimé et, de ce fait, des seuils de représentativité». Et de laisser entendre: «pour l’élection des députés nationaux, le nombre total de suffrage national valablement exprimé trouvé par la CENI est de 18.161.182 alors que le calcul des voix engrangées par l’ensemble des partis, regroupements politiques et candidats indépendants repris sur la liste donne un chiffre exact de 17.449.336 voix, soit un écart de 711.846… Cet écart constitue un surplus de voix apparemment inexplicable». Puis: «si l’on considère la seconde liste produite également par la CENI, le calcul fait le nombre de suffrage valablement exprimé est de 17.236.484, soit un écart de 924.698 voix en surnombre inexplicable».
Voici qu’au regard de ces observations d’AETA, Les Progressistes se retrouvent victimes d’un braquage électorale ayant empêché le regroupement de Samy Badibanga d’atteindre le seuil électoral. Pourtant, les premiers chiffres authentiques avancés par la CENI attestent que le regroupement a atteint le seuil grâce à ses 182.021 voix. Curieusement, ce score électoral a été rabattu à 59.021. Par quelle magie?, s’interroge-t-on. Conséquence: les Progressistes n’ont pas atteint le seuil et leur leader, Samy Badibanga, ainsi que les autres candidats, n’ont pas été élus. Dans l’opinion, l’on estime que Badibanga et sa troupe ont payé pour leur intransigeance vis-à-vis du régime sortant en refusant d’intégrer le Front commun pour le Congo -FCC-, coalition initiée par Joseph Kabila à la veille des élections du 30 décembre 2018. «Le régime de Kabila a voulu sanctionner Badibanga parce qu’il a refusé de monter à bord de son bateau politique. C’est une honteuse sanction, un braquage électoral», fustige-t-on.
Tout l’espoir de certains militants des Progressistes repose désormais sur la Cour constitutionnelle de qui l’on sollicite de dire le droit avec impartialité. «Nous espérons que la Cour constitutionnelle va rendre justice pour rétablir l’ancien PM et les Progressistes dans leurs droits», espèrent certains militants du regroupement de l’ancien PM.
Ya KAKESA