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Blocage des arrangements particuliers: la Société civile interpelle la CENCO

Même si les évêques catholiques ont repris avec les consultations, des blocages délibérés sont encore observés dans le déroulement des travaux des arrangements particuliers de l’Accord politique de la Saint Sylvestre. Les discussions sont paralysées sur la procédure de désignation du Premier ministre et certains postes ministériels dits de souveraineté. Préoccupées par cette situation qui empêche un aboutissement heureux de ces travaux, quelques Organisations de la Société civile RD-congolaise dont la Nouvelle société civile congolaise -NSCC- invite la CENCO à convoquer les parties prenantes en vue d’harmoniser leurs points de vue.
Lors d’un point de presse animé mercredi 15 février, le Front de la Société civile pour la surveillance citoyenne de la transition, la Nouvelle société civile congolaise -NSCC-, le Centre pour la gouvernance -CEGO- et la Ligue congolaise pour défense, la promotion et la vulgarisation des lois et des droits humains -LIDEPROV-, sont montés au créneau pour dénoncer le retard observé dans l’application de l’Accord politique global et inclusif de la Saint Sylvestre, 47 jours après sa signature. Dans une déclaration lue par Jonas Tshiombela, ces organisations de la Société civile RD-congolaise ont fait savoir qu’elles constatent avec regret et amertume le blocage délibéré dans le déroulement des travaux sur les arrangements particuliers.
Elles dénoncent particulièrement l’enlisement et la paralysie des discussions sur la procédure de désignation du Premier ministre, pourtant clairement établie par les dispositions du chapitre III, point 3.3 de l’Accord. Ces organisations se plaignent aussi des discussions stériles sur le partage des postes ministériels, notamment ceux de souveraineté pour empêcher la signature des arrangements particuliers. Par ailleurs, elles fustigent aussi l’insouciance des acteurs politiques sur la question du processus électoral, pourtant à la base de la crise au profit des positionnements et des avantages indus au détriment des intérêts vitaux de la population.
Dans un autre chapitre, ces structures de la Société civile reprochent à la CENI l’opacité dans la conduite du processus électoral et la passation des marchés publics. Elles évoquent, entre autres, l’absence d’un chronogramme et du calendrier électoral pour la traçabilité des activités et des opérations dans les différentes étapes du processus électoral, l’octroi de gré à gré d’un marché pour l’acquisition et la fourniture des kits Vsat, pour une valeur estimée à USD 9 millions, à une entreprise de droit ghanéen dénommée Super Tech -STL- Limited. Ce, en violation flagrante de la loi de passation des marchés publics en RD-Congo.
Toujours en rapport avec le processus électoral, ces organisations de la Société civile s’inquiètent de la recrudescence de l’insécurité et violence au Kasaï Central, au Kongo Central et à Kinshasa. Il en est de même de l’instabilité récurrente dans les provinces du Nord et Sud-Kivu ainsi que le conflit communautaire dans le Tanganyika. Des conflits qui à la longue, sont susceptibles d’entraver le bon déroulement des opérations pré-électorales dans ces entités. Pour éviter de mettre en cause l’ensemble du processus démocratique engagé dans le pays, les organisations exigent à la CENCO de convoquer les parties prenantes en vue d’harmoniser leurs points de vue sur les arrangements particuliers et de s’impliquer pour le retour avec honneur de la dépouille mortelle d’Etienne Tshisekedi. Elles demandent à la CENI de s’expliquer sur toutes les questions susceptibles d’entamer la crédibilité du processus électoral et réduire la confiance en son travail.
A l’Assemblée nationale de diligenter une enquête sur la gouvernance administrative et financière de la CENI. Elles recommandent aux partis politiques et organisations de la Société civile d’augmenter la présence respectivement des témoins et observateurs sur terrain en vue d’accroître la crédibilité du travail de la CENI. A son tour, le gouvernement est invité à éclairer la population sur la situation qui prévaut au Kasaï, Kongo central et Kinshasa et de vite mettre en place un plan de sortie de crise et d’arrêt de ce cycle de violences qui endeuille encore les ménages dans ces provinces.
Guylain LUZAMBA

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