Politique

Bernard Kayumba contre un troisième dialogue

Des pensées germent et des idées se distillent. Envisagé par certains ténors de la Majorité Présidentielle -MP-, l’idée d’un troisième dialogue, après celui du Centre interdiocésain sous la médiation des évêques catholiques, laisse moult écho. Cependant, des voix, au sein de l’Opposition, se lèvent contre toute idée suggérant un troisième dialogue. Elles appellent à une période transitoire sans l’actuel Président de la République. De l’avis de certaines figures politiques, cette troisième possibilité des pourparlers vise à mettre directement autour d’une table le Président Joseph Kabila, Moïse Katumbi, son ancien partenaire passé à l’Opposition, Vital Kamerhe, président de la deuxième force de l’Opposition, et Félix Tshisekedi, président du Rassemble des forces politiques et sociales acquises au changement aile-Limete. Observateur des faits sociopolitiques, le président national du Parti du nouvel élan du Congo -PANECO-, Bernard Kayumba estime que l’histoire se répète.
Dialogue après dialogue, Bernard Kayumba juge dangereuse cette proposition et craint que la crise politique s’enlise. Il s’oppose formellement à la nouvelle tentative des pourparlers entre les dirigeants politiques RD-congolais qui, selon Kayumba, est une stratégie pour la MP de repousser les élections. Le président du PANECO vocifère que la crise politique actuelle reflète finalement la photographie de la 2ème République sous le président Maréchal Mobutu. «Le danger pour un 3ème dialogue est de retarder l’organisation des élections en générale et de prolonger le bail des personnes sans mandat dans les institutions… La transition va s’éterniser à l’instar des années d’incertitude sous la 2ème République», rappelle-t-il.
A l’en croire, la restriction du débat entre les parties prenantes videra définitivement le contenu de l’Accord du 31 décembre 2016 conclut sous la médiation des évêques catholiques. Kayumba avise notamment que ce format connaitra à son tour, le problème d’inclusivité dont a souffert l’Accord du 18 octobre 2016. Il notifie que la solution pour résoudre la problématique d’illégitimité des institutions électives ne passe que par l’organisation des élections. «Le retour en arrière n’est nullement une solution à la crise constitutionnelle. La réponse réside dans l’organisation des élections. Les personnalités proposées pour ce dialogue restreint ont pris part directement ou représentées aux discussions sous l’égide de la CENCO. Moïse Katumbi, particulièrement, a été représenté par Félix Tshisekedi, chef de fil du Rassemblement. Le Président de la République également a été représenté par la MP, ainsi que Vital Kamerhe pour l’Opposition signataire de l’Accord du 18 octobre 2016», analyse-t-il.
De l’avis de Kayumba, le mieux serait d’éviter un éternel recommencement avec des propositions inopportunes qui cachent des calculs ayant pour finalité la mort définitive de l’Accord de la Saint Sylvestre. Devant la misère palpable du peuple RD-congolais, la solution, selon le président du PANECO, passe par le renouvellement de la classe politique. Cela implique le respect strict et intégral du compromis politique signé le 31 décembre 2016 au Centre interdiocésain.
Schilo TSHITENGA

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