Politique

Affaire Lac-sarl: Adolphe Muzito tacle Matata

NJLe secrétaire général de DAC-ONG traqué par des personnes non identifiées
Le gouvernement serait-il aux abois dans l’exécution laborieuse de sa décision controversée de la dissolution et liquidation illégales de la première compagnie aérienne nationale de la RD-Congo? Des actes commis ici et des propos entendus là-bas tentent d’accréditer la thèse de la dérive totalitaire de l’Exécutif dans la gestion de ce dossier où la loi de la force l’emporterait largement sur la force de la loi.
Le secrétaire général de «DAC-ONG» dans l’œil du cyclone de «Maniema Union»
Le secrétaire général du Collectif de défense des droits des agents et cadres de Lignes aériennes congolaises, LAC-Sarl «DAC-ONG» dûment autorisé à fonctionner par le F92 n° JUST/SG/20/3543/2014/23816, en fait l’amère l’expérience avec sa consignation en hibernation forcée pour échapper aux crocs des loups lancés à ses trousses. A la base de son éclipse de la circulation, la chasse à l’homme décrétée par les surdoués de la République bloqués dans leur élan machiavélique d’effacement de toutes les traces de l’existence matérielle de LAC-SARL.
Selon certaines indiscrétions filtrées des milieux proches de l’avenue Roi Baudouin, le secrétaire général de «DAC-ONG» serait l’objet de menaces et d’intimidations pour avoir osé braver le rouleau compresseur de «Maniema Union», une nébuleuse regroupant des dignitaires de la coterie censés former un bloc compact en vue d’apporter un soutien inconditionnel et un indéfectible attachement à toutes les actions du fils du terroir, comme à une époque révolue de triste mémoire
. En cherchant à faire ombrage au travail de l’un des fins limiers de la République en charge de ce dossier, ces «parapluies» auraient été placés devant leur conscience en s’en tenant scrupuleusement aux prescrits des lois du pays. Suivez mon regard.
Jeudi 23 juin 2016, quatre agents en tenue civile non autrement identifiés ont été envoyés en mission dans les parages du siège de l’Union nationale des travailleurs du Congo -UNTC- où les travailleurs de LAC-SARL tiennent régulièrement leur assemblée hebdomadaire.
Ces agents opérant dans l’ombre parmi lesquels une dame, sont venus à bord d’un véhicule du ministère exerçant la tutelle technique. A la faveur d’une rencontre fortuite avec un membre de sa famille dans les encablures de l’UNTC, des indications suffisamment claires ont été fournies sur leur descente punitive. Il s’agissait de procéder à l’enlèvement de gré ou de force du secrétaire général de «DAC-ONG» dont l’action bloque l’Exécutif.
Les travailleurs de LAC-Sarl dressées contre les intimidations du gouvernement
Une semaine plus tôt, le correspondant officiel de «DAC-ONG» a dû quitter le siège de l’UNTC sur les chapeaux de roue à la suite d’une chaude alerte. Cette fois, les exécutants de cette basse besogne ont effectué un détour quelque part pour toucher une enveloppe significative en guise de motivation. La vigilance tous azimuts des travailleurs de LAC-SARL a permis de déjouer leur manœuvre. Lorsque cette information a été portée à la connaissance des travailleurs réunis en assemblée, tous ont déclaré à l’unanimité de ne céder en aucune manière aux intimidations d’où qu’elles viennent, d’autant plus que leur cause est juste.
«Comme la voie judiciaire leur semble glissante, les prédateurs de LAC-Sarl recourent maintenant à des moyens illicites pour restreindre les libertés fondamentales des travailleurs RD-congolais qui réclament, en toute légalité, leurs droits sociaux du reste garantis par la Constitution. Que certaines personnes mal intentionnées s’acharnent à les transformer en faveurs, cela est tout simplement inacceptable. C’est d’autant plus révoltant que la délégation syndicale, totalement muselée, est réduite à une simple caisse de résonnance dont quatre membres, toute honte bue, se perdent dans des états d’âme plutôt que des réflexions constructives», s’est exclamé un membre du personnel navigant technique blanchi sous le harnais.
Des hôtesses de l’air sont aussi montées au créneau en se référant au combat légitime mené par leurs collègues navigants d’Air France dont les revendications sociales continuent de défrayer la chronique, surtout en cette période cruciale de l’organisation par la France de la phase finale de l’Euro-2016.
«Nulle part, ont-elles martelé, les forces de l’ordre françaises ni de sécurité ne se sont hasardées à étouffer leurs mouvements, ni à leur proférer des menaces, encore moins à porter atteinte à leur intégrité physique.
Or, les travailleurs de LAC-SARL qui ont rendu d’énormes services à la nation pendant plusieurs décennies, n’ont jamais battu le pavé pour poser des actes à même de troubler l’ordre public. D’où vient alors cette propension de certains surdoués de la République à s’engager dans des voies non conventionnelles pour réduire au silence les agents et cadres de LAC-SARL pendant que leur dossier est pendant devant les cours et tribunaux, en l’occurrence la Cour suprême de justice?»
Initiateur des réformes des entreprises publiques, Muzito remonté contre le gouvernement Matata
Intervenant dans une tribune visant à faciliter la communication verticale entre la base et le sommet, le Premier ministre honoraire Adolphe Muzito a apporté l’eau au moulin des travailleurs de LAC-SARL.
Il a clairement affirmé que pour avoir porté sur les fonts baptismaux les réformes relatives à la transformation des entreprises publiques en sociétés commerciales, établissements publics et services publics, LAC-SARL réunit tous les critères exigés pour son maintien à flots. D’où son désappointement de voir l’actuel gouvernement s’acharner sur la dissolution et liquidation de LAC-SARL pendant qu’elle renferme des atouts indéniables.
Sur proposition de Jeannine Mabunda Lioko, ministre du Portefeuille, le Conseil des ministres entendu, le Premier ministre Adolphe Muzito a signé le 24 avril 2009 le décret n° 09/12 établissant la liste des entreprises publiques transformées en sociétés commerciales, établissements publics et services publics. La première compagnie aérienne nationale a été retenue dans le secteur marchand, singulièrement celui des transports, avec la SNCC, l’ONATRA -SCTP-, la RVA, la RVM, la CMDC -LMC- et le CFU.
S’agissant des Entreprises publiques en cessation de paiement et/ou dont les activités économiques ne se justifiaient plus, sur proposition de Mabunda Lioko, ministre du Portefeuille, le Conseil des ministres entendu, le Premier ministre Muzito a signé le décret n° 09/13 du 24 avril 2009 portant dissolution et liquidation de quelques entreprises publiques. Il s’agit, d’une part dans le secteur agriculture de Cacaoyer de Bulu -CACAOCO-, Palmeraie de Gosuma -PALMECO-, Cotonnière du Congo -COTONCO-, Complexe sucrier de Lotokila -CSL- et Caisse de stabilisation cotonnière -CSCO. Et d’autre part, dans le secteur service, de l’Office des biens mal acquis -OBMA.
Quant au patrimoine des entreprises publiques dissoutes, le décret a précisé le transfert à l’Etat de tous les biens meubles et immeubles, corporels et incorporels, divis et indivis qui appartiennent ou sont censés appartenir aux entreprises dissoutes, ainsi que toutes les obligations leur incombant à la date d’entrée en vigueur de ce décret -24.04.2009.
Disparition des éléments du dossier au Tripaix/Gombe
Sur le plan judiciaire, l’on assiste à une véritable saga. Depuis que le Tribunal de commerce de Kinshasa/Gombe a rendu son jugement avant dire droit interdisant au comité de liquidation, mis en place du reste en violation de la loi, de poser des actes de disposition sur le patrimoine de LAC-Sarl, l’administrateur délégué, liquidateur et directeur commercial de Congo Airways ne cesse de multiplier les actions en justice.
Conseillé par un professeur des universités, il a intenté une action en justice contre «DAC-ONG» et son secrétaire général au Tribunal de paix de Kinshasa/Gombe. Après plusieurs audiences infructueuses, les travailleurs de LAC-Sarl réunis au sein du Collectif «DAC-ONG», ont eu l’amère surprise de constater que tous les éléments du dossier ont disparu dans cette juridiction.
Ils sont sidérés d’apprendre que cette même affaire a été portée, comme toujours à leur insu, au Tribunal de paix de Kinshasa/Ngaliema par un tour de passe-passe dont les liquidateurs de LAC-SARL détiennent seuls le secret.
Il sied de rappeler que les liquidateurs ont assigné, pour la même cause, «DAC-ONG» et son secrétaire général à la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe sans pour autant en aviser les intéressés, et encore moins l’avocat de la RD-Congo. La chambre 2 de cette Cour a rendu un jugement par défaut et déni de justice que les travailleurs de LAC-SARL ont aussitôt attaqué en opposition avec le concours de leur conseil le Bâtonnier Me Mbu ne Letang.
Avalanche suspecte d’assignations en justice de la même affaire dans plusieurs juridictions
Peu avant que ce jugement par défaut ne soit rendu, les travailleurs de LAC-SARL ont saisi la Cour suprême de justice pour demande de renvoi de juridiction suite aux suspicions relevées dans le comportement des juges de la chambre 2 de la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe. La Cour suprême de justice, section judiciaire, siégeant comme Cour de cassation en matière de renvoi de juridiction, leur a donné acte de renvoi de juridiction le 25 mars 2016 et dont la teneur a été signifiée régulièrement au président de la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe.
Au moment où tout le monde attend la décision de la Cour suprême de justice sur cette cause, les liquidateurs de LAC-SARL viennent de se signaler par une autre citation directe à bref délai à «DAC-ONG» et son secrétaire général au Tribunal de paix de Kinshasa/Ngaliema. L’opinion se pose dès lors la question de savoir que cache cette avalanche d’assignations de la même affaire dans plusieurs juridictions à la fois? Libre à chacun d’en tirer toutes les conséquences.
L’opinion se souviendra qu’en novembre 2014, les cadres de LAC-SARL endormis par l’administrateur délégué baignant dans les instructions irrationnelles de la hiérarchie de ne rien entreprendre qui puisse booster la visibilité de la première compagnie aérienne nationale, ont réfléchi et dégagé des sources potentielles de recettes mensuelles sûres de l’ordre d’USD 406.000. D’autres stratégies ont été mises en place pour assurer la relance immédiate des activités, notamment l’exploitation du Boeing 737-200 «Amani» revenu fraîchement de la révision technique générale à Perpignan, le paiement régulier et croissant de l’enveloppe des rémunérations du personnel, la mise à la retraite progressive des travailleurs éligibles, etc.
Refus de tout recours aux voies de faits comme mode de règlement des conflits sociaux
C’est à ce moment que le fils-maison fortement agité aurait driblé les autorités du pays en poignardant les travailleurs de LAC-SARL dans le dos avec leur renvoi massif brutal à la maison en violation flagrante des lois du pays. Depuis plus de 18 mois, ils sont privés anarchiquement de leurs droits sociaux -non-paiement de salaires, suppression de toute couverture médicale, non-remboursement des frais médicaux, pharmaceutiques et funéraires et autres avantages conventionnels- pendant que leurs contrats continuent de courir.
Les cadres et agents de LAC-Sarl, dans leur patriotisme à nul autre pareil au monde, ont renoncé à 85% de leurs arriérés -près d’USD 120 millions- dans le but de créer les conditions favorables à la relance effective de leur entreprise. Faisant bon cœur contre mauvaise fortune, ils n’ont jamais perdu la tête un seul instant dans les voies de faits comme mode de règlement des conflits sociaux.
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Craignant pour la sécurité de leur secrétaire général, leur collectif «DAC-ONG» vient de saisir les autorités politiques et judiciaires du pays ainsi que les organisations de défense des droits de l’homme. Les travailleurs de LAC-SARL tiendront pour responsables les du fleuve Congo ainsi que leurs sous fifres pour toute atteinte à l’intégrité physique de leur secrétaire général pris en chasse par des personnes non identifiées.
Pendant ce temps, le directeur technique de Congo Airways passe toutes ses journées dans les installations techniques de LAC-SARL à l’aéroport de N’Djili où il procède à un tri méticuleux des locaux devant accueillir gracieusement ses services avec la bénédiction du ministre de tutelle planqué en embuscade et allergique au respect des directives en matière de passation des marchés publics.
Natine K.

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