Pour l’INSS, il s’agit là d’un véritable défi à relever pour que la prise en charge de cette masse importante des prestataires sociaux ne puisse entrainer, dans un avenir proche, un déséquilibre financier du régime dont les conséquences seraient désastreuses sur le plan social
Agnès Mwad Katang passe désormais pour une femme des défis. Depuis sa nomination à la tête de l’Institut national de sécurité sociale -INSS-, elle enchaîne des initiatives visant à booster ce secteur hautement sensible. Son dernier pari: l’émergence de la prise en charge. Pour y arriver, elle paie chaque trimestre des prestations sociales aux bénéficiaires ayant réuni les conditions requises. La plus récente est celle du troisième trimestre de l’année 2016.
Il n’y a plus d’arriérés de paiement des prestations sociales à l’INSS. Œuvre de son Directeur général Agnès Mwad Katang. A travers elle, l’INSS vient encore d’accomplir sa mission légale qui consiste à payer lesdites prestations aux bénéficiaires ayant réuni les conditions requises. Pour ce mandataire public, la problématique d’un paiement à terme échu tel que prévu dans les dispositions légales, a toujours constitué une préoccupation majeure, voire un grand défi à relever.
Certes, l’on n’a pas encore atteint les standards internationaux avec le paiement mensuel régulier des prestations sociales aux pensionnés. Mais, c’est l’un des objectifs majeurs fixés par l’actuelle commandante de bord pour améliorer davantage les services rendus. Depuis la semaine passée, l’INSS paye désormais les prestations sociales à terme échu et simultanément sur toute l’entendue de la RD-Congo.
Application d’une thérapie de choc
Face à l’impérieuse nécessité du redressement de l’INSS au regard de la conjoncture combien préoccupante traversée par l’institution au moment de sa prise des fonctions à la tête de la direction générale, une thérapie de choc s’est avérée inéluctable pour rendre possible une gestion moderne de la Caisse de sécurité sociale, remettre à flot les finances de l’INSS et rencontrer les attentes légitimes tant des assurés et prestataires sociaux que du gouvernement de la RD-Congo.
Ayant reçu le paiement de la somme arrêtée, un bénéficiaire témoigne que chacun touche régulièrement sa pension de retraite. Il y a lieu de relever que c’est devenu une tradition dans l’histoire récente de régime général de sécurité sociale que l’INSS paie à terme échu. Pour cet institut, il s’agit là d’un véritable défi à relever pour que la prise en charge de cette masse importante des prestataires sociaux ne puisse entrainer, dans un avenir proche, un déséquilibre financier du régime dont les conséquences seraient désastreuses sur le plan social.
Ce qui pousse les bénéficiaires à affirmer que la sécurité sociale est un véritable stabilisateur économique dans le sens où elle a une incidence positive sur la croissance du revenu et sur l’activité des entreprises en particulier. Les dépenses des bénéficiaires dynamisent les économies locales, dans la mesure où l’argent est dépensé dans l’achat et la consommation des produits nationaux vendus sur les marchés locaux.
Mesures drastiques de redressement
Il y a lieu de rappeler que des mesures de redressement drastiques indispensables, approuvées par l’autorité de tutelle, ont été alors prises. Elles portent notamment sur la rationalisation de la gestion, le recadrage du système de mobilisation optimale des ressources financières par le drainage de l’essentiel des cotisations et loyers vers le circuit bancaire, le réajustement du taux de loyer des immeubles de l’INSS, la bancarisation de la paie de prestations sociales à Kinshasa, cela en vue d’en réduire les frais connexes.
Ces mesures visent également le paiement des prestations sociales à termes échus, l’amélioration des conditions de travail notamment par l’affectation de l’outil informatique et l’assainissement du milieu du travail, la poursuite de la politique d’une sécurité sociale de proximité par la création des centres de perception à Kinshasa, l’émission d’une nouvelle carte de sécurité sociale biométrique pour augmenter le taux de couverture sociale et avoir la maitrise de ceux qui participent au financement du régime général.
Sont aussi en ligne de mire de toutes ces mesures la mise sur pied d’un nouveau mode de gestion basé sur le résultat et l’organisation régulière des sessions d’évaluation de la production et des recettes réalisées par les centres de gestion, l’intensification de l’action de recouvrement des créances de l’INSS, la réduction sensible des charges techniques dans des proportions recommandées par les institutions internationales œuvrant dans le domaine de la sécurité sociale.
Les retombées positives de toutes ces actions se sont traduites par une amélioration progressive de la production et des recettes et partant, une relative stabilité financière qui a permis de relever la hauteur de taux minimum de la pension de retraite. Et plus généralement de remplir avec satisfaction sa mission principale qui est le paiement des prestations sociales à termes échus.
Bijou KULOSO
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