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Résurgence du M23: l’ONU accuse le Rwanda et l’Ouganda!

Le Patron de la MONUSCO, Martin Kobler
Le Patron de la MONUSCO, Martin Kobler
L’implication l’Ouganda et du Rwanda dans le soutien du M23 après la débâcle de ce dernier est encore une fois de plus dénoncée par par  les Nations-Unies. Ce n’est pas la première fois que les experts de l’ONU accusent le Rwanda voisin d’appuyer la rébellion du M23. Le gouvernement de Kigali a toujours démenti. Il s’agit du rapport annuel du groupe d’experts des Nations unies qui enquête sur la situation à l’Est de la RD-Congo.
Selon la RFI, dans ce document qui date du 12 décembre dernier, et doit être présenté officiellement dans les semaines qui viennent, les experts des Nations unies évoquent un soutien «constant» du Rwanda aux rebelles du M23, renforcé en période de combats. Ils parlent d’aide au recrutement, de fourniture d’armes et même, ponctuellement, d’une participation directe de l’armée rwandaise aux côtés des rebelles du M23.
C’est ainsi qu’en août dernier, des soldats de Kagame «ont traversé la frontière» pendant de courtes périodes, écrivent les experts. «Des chars rwandais ont même tiré en RD-Congo pour appuyer le M23», en octobre dernier, selon ce document. On y lit également que les recrutements au Rwanda n’ont pas cessé depuis la défaite du M23, d’après des témoignages jugés «crédibles». On précise que les recrutements se seraient poursuivis en faveur du M23 après sa défaite militaire. 
Ce lundi 13 janvier, devant le Conseil de sécurité, Martin Kobler, le chef de la mission de l’ONU en RD-Congo s’est exprimé sur la situation en RD-Congo et l’Accord-cadre d’Addis-Abeba pour la sécurité dans la région des Grands Lacs. Lors de son intervention, il a fait état d’informations «crédibles» selon lesquelles le M23 a continué le  recrutement militaire après les Accords de paix conclus en décembre à Nairobi et redevient actif dans l’Est de la RD-Congo.
Il a aussi fait mention d’une résurgence d’activités du M23 en Ituri. La MONUSCO ne laissera pas les rebelles du mouvement M23 reprendre leurs opérations, et va poursuivre son offensive contre deux autres groupes armés, a affirmé Martin Kobler à New-York. «Nous ne devons tolérer aucune résurgence militaire du M23 et nous ne devons pas tolérer de remise en cause des progrès accomplis jusqu’ici», a-t-il ajouté.
Martin Kobler a invité les gouvernements ougandais et rwandais à tout faire pour empêcher que des éléments du M23 ne trouvent refuge ou ne s’entraînent sur leur territoire. Réponse du berger à la bergère, l’ambassadeur rwandais a aussi accusé la MONUSCO de négliger les opérations contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda -FDLR. L’ambassadeur rwandais a vivement réagi et a qualifié ces déclarations devant le Conseil de sécurité des «allégations non vérifiées».
Le démantèlement des FDLR est toujours une priorité, mais que ces petits groupes dissimulés dans une épaisse forêt vierge sont plus difficiles à traquer que le M23 qui s’apparentait à une petite armée, très structurée et très visible, a-t-il déclaré. Selon «rfi.net» qui rapporte ces déclarations, Martin Kobler a répondu que «la direction des FDLR ne doit avoir d’autre choix que de se rendre», rappelant que 2014 marque le vingtième anniversaire du génocide rwandais.
Le patron de la MONUSCO a estimé que seule une action concertée avec l’armée RD-congolaise permettra de venir à bout des Forces démocratiques de libération du Rwanda et des rebelles ougandais, ADF/Nalu. Il a invité le gouvernement de la RD-Congo pour qu’il accélère le processus de désarmement et de démobilisation des ex-combattants du M23. Le patron de la mission des Nations unies en RD-Congo a noté qu’il importe aussi de poursuivre la démobilisation et la réintégration des anciens combattants, de réformer l’armée et la police nationale, et d’instaurer des îlots de stabilité pour, à terme, rétablir l’autorité de l’État.
Il a souligné l’impérieuse nécessité pour le gouvernement RD-congolais de concrétiser les espoirs forgés par les acquis de 2013, à travers notamment la signature de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et la création de la Brigade d’intervention au sein de la MONUSCO et de mettre en application la déclaration de Nairobi.
Christiane MUNOKI 

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