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Minembwe: Lokondo recadre Ruberwa

Azarias Ruberwa ne s’est pas bien défendu parce qu’il n’a pas eu le courage de dire à la représentation nationale que n’ayant pas bénéficié de l’avis conforme de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu, Minembwe avait un problème. C’est l’essentiel de l’intervention du député national, Henri Thomas Lokondo à la plénière du lundi 19 octobre consacrée à l’interpellation du ministre d’Etat en charge de la Décentralisation. «Et comme l’Assemblée provinciale de cette province n’avait pas donné son avis conforme, tout est nul et de nul effet», a déclaré ce député.

«La situation de Minembwe dont on parle maintenant, je le connais parfaitement bien. Je suis parmi les gens qui connaissent le Kivu comme sa poche. J’ai été Redoc au Kivu à l’âge de 31 ans. J’ai sillonné cette partie du pays. Je connais bien Minembwe». C’est en ces termes que s’est exprimé Henri Thomas Lokondo lors du débat sur l’érection de Minembwe comme commune. Dans l’entendement de l’élu de Mbandaka: «sur le plan intellectuel, il s’est bien défendu. Mais il ne s’est pas bien défendu jusqu’au bout parce que si le ministre avait eu le courage de dire comme les autres l’avaient fait savoir ici que cette commune avait un problème, parce que n’ayant pas bénéficié de l’avis conforme de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu, il aurait été comblé. Et c’est là où le débat se serait arrêté».

Cet acteur politique a fait savoir à l’opinion qu’entre une décentralisation forte et le fédéralisme, il n’y a pas une différence de nature mais de degré. Et de préciser: «la Constitution de la RD-Congo en ses articles 203 et 204, évoque le partage des compétences. Il y a des compétences exclusives pour l’Etat central et des compétences exclusives pour les provinces et les compétences concurrentes. «La matière que nous examinons maintenant est de la compétence exclusive de la province du Sud-Kivu. Et comme l’Assemblée provinciale de cette province n’avait pas donné son avis conforme, tout est nul et de nul effet», a déclaré ce député.

Il a estimé que l’occasion en or est donnée à l’Assemblée nationale pour pouvoir penser qu’au-delà des missions qui seront envoyées, de tout ce qui a été évoqué et d’évaluer la décentralisation de la RD-Congo. Pour appuyer son argumentation, Lokondo est allé jusqu’à évoquer la loi organique qui stipule: «…au terme de la proposition de loi, il faut entendre par commune, tout chef-lieu de territoire, toute subdivision de la ville ou toute agglomération d’au moins 20.000 habitants, à laquelle un décret du ministre devant conféré le statut de commune.

Ce décret est sur proposition du ministre de la République ayant les affaires intérieures dans ses attributions, après avis conforme de l’Assemblée provinciale. La commune est subdivisée en quartiers et/ou en groupements incorporés. Toutefois, le chef-lieu des secteurs ou les chefferies ne peuvent être érigés en communes. Les organes de la commune sont le conseil communal et le conseil exécutif communal. Et les membres de ce conseil sont élus dans les conditions prévues par la loi».

«Nous avons plus de 300 communes qui ont été créées. Mais comment peut-on, avec les moyens dont nous disposons nous lancer dans cette démarche? Il faudrait rationaliser la décentralisation. Nous n’avons pas beaucoup de moyens et avons organisé trois cycles électoraux sans jamais organiser les élections locales et communales, et comment faire avec plus de 300 communes avec un budget de 6 milliards de dollars. C’est pourquoi il faut remettre tout en berne et réfléchir sur la mise en place de ces communes qui du reste sont non viables. La gouvernance d’un Etat n’est pas une course de vitesse mais plutôt de fond», a martelé le député Lokondo.

Il a rappelé qu’actuellement, toutes les provinces ont des difficultés, les Assemblées provinciales ne sont pas payées, les provinces non viables. Eriger plus de 300 communes en ce moment n’est pas une priorité à cause du manque de moyens pour leur fonctionnement. Ce député pense que c’est une question de responsabilité. Parlant de l’évaluation de la décentralisation RD-congolaise, il a indiqué avoir pensé également à la territoriale des non originaires ou la petite territoriale. «Je suis sûr que le Marechal Mobutu est en train de se retourner dans sa tombe, car nous n’avons pas bien utilisé l’unité nationale», a-t-il conclu.

J.B

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