
Moïse Katumbi a réussi à mobiliser ses partisans à Moanda pour un meeting prévu dans la ville côtière dans le cadre de la 30ème étape de sa campagne électorale. Tout allait bien. Le candidat 3 était en train d’haranguer la foule nombreuse en citant un après l’autre les échecs de son adversaire politique Félix Tshisekedi, quand des militants de l’UDPS et du MLC, facilement identifiables grâce aux drapeaux de leurs partis qu’ils arboraient, l’ont ciblé en même temps que l’assistance avec des jets de projectiles. Les journalistes ont constaté le désordre qui s’est installé après l’intervention de la Police, caractérisée par le recours aux gaz lacrymogènes et les tirs à balles réelles.
Après l’attaque de Kindu, où il avait perdu un cadre de son parti, assassiné par les assaillants restés impunis, Katumbi, clairement visé, a pu être évacué par ses gardes rapprochés dont un a été grièvement blessé à la tête, touché par un caillou. Le commandant Muila a été acheminé au Centre de santé «La Grâce», où sa plaie a été suturée. Dans cette cacophonie, tout le dispositif de sonorisation a été vandalisé par ces délinquants enragés, appuyés par quelques éléments de la police.
Avant les événements de Moanda, la caravane de Katumbi dans le Kongo Central s’est heurté à un autre obstacle à Boma où le maire a décidé d’interdire le meeting prévu ce même mardi. La veille, des mégaphones ont été déployés pour dissuader la population d’accueillir le candidat #3. Dès le matin, les équipes du leader d’Ensemble ont essuyé l’interdiction d’installer le podium. Sur le lieu du meeting, un match a été improvisé, obligeant Katumbi à tenir son meeting en pleine rue, devant un peuple assoiffé qui l’attendait.
Une étape périlleuse au Kongo Central
La barbarie menée contre Katumbi et ses militants n’a pas épargnée les personnes en situation de handicap, venues à la rencontre du #3, également pris à partie. Pour Katumbi, l’étape du Kongo Central a été très périlleuse. Lundi, il a été obligé de tenir un meeting en nocturne dans la ville de Matadi après plus de 12 heures de route, perturbé par d’interminables bouchons sur plusieurs kilomètres. Au cours de ce meeting, tenu au stade Damar, le #3 a notamment rendu hommage à Ne Muanda Nsemi, leader Ne Kongo, décédé récemment, avant de décocher une nouvelle fois des flèches à Félix Tshisekedi pour son bilan négatif et ses promesses hypnotiques.
«La route Kinshasa-Matadi n’est pas en bon état alors qu’ils perçoivent les recettes du péage. Les camionneurs mettent trois ou quatre jours pour parcourir cette route, longue de 350 km. Ont-ils fini de construire le Stade Lumumba? Ont-ils construit une nouvelle usine ici? Doit-on encore attendre 5 ans en laissant le pays entre les mains de ces mauvais gestionnaires?», a-t-il interrogé la foule. Comme partout ailleurs, la réponse a été «non».
A Matadi, Katumbi a présenté son ambition pour cette ville rocheuse incluant entre autres la reconstruction et la modernisation du port, la modernisation de la voirie urbaine, l’érection de deux stades, l’électrification, l’adduction en eau potable, la lutte contre la pauvreté, la baisse des prix des biens de première nécessité, l’amélioration des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat ainsi que la création des usines et des emplois.
Malgré les peaux de banane placées sur sa route, Katumbi semble déterminé à aller au bout de sa démarche et obtenir le suffrage du peuple aux élections du 20 décembre. Recordman de villes et localités visitées, Katumbi s’érige, selon plusieurs analystes, comme l’épouvantail du régime. «Katumbi fait peur. Le régime Tshisekedi est aux abois. Le 20 décembre bye-bye», a estimé Franck Diongo. A l’étape de Kinshasa samedi, un autre groupe d’individus, qui arboraient, là encore, des insignes de l’UDPS, avait tenté d’attaquer le long cortège du #3. Cette attaque a été vite maitrisée par la vindicte populaire.