«Nous préconisons un processus inclusif et conforme à la Constitution et aux résolutions pertinentes du conseil de sécurité qui permettra de s’accorder sur la façon d’avancer», signale nouveau représentant du Secrétaire général de l’ONU en RD-Congo
Le nouveau représentant du Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies en RD-Congo, Maman Sidikou, a inauguré samedi 6 janvier dernier sa première rencontre avec les représentants de la presse lors d’un déjeuner au Grand hôtel Kinshasa pour des discussions informelles, constructives et sincères sur l’actualité. Rappelant les axes du mandat de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RD-Congo -MONUSCO- sur la protection des civils, la neutralisation des groupes armés, la stabilisation et l’appui démocratique. Maman Sidikou a souligné qu’il incombe en premier lieu au gouvernement d’assurer la sécurité du pays et de ses populations. La protection des civils n’est pas exclusivement militaire, plutôt une priorité multidimensionnelle impliquant toutes les composantes de la MONUSCO et ceci nécessitera des activités civiles fortes, un travail de fond sur le terrain ainsi qu’un engagement politique à tous les niveaux. Il a confié à la presse qu’il a eu comme instruction de son hiérarchie, de faire en sorte que les relations entre le gouvernement et la MONUSCO soient cordiales. «A cet égard, je salue le leadership du Président de la République Joseph Kabila qui a autorisé la reprise de la coopération sur mon insistance», a-t-il affirmé. Maman Sidikou a indiqué que rien n’est possible sans planification conjointe. Cette démarche interpelle la MONUSCO et le gouvernement central à un plus grand engagement dans la prise de toutes les mesures nécessaires pour faire face aux défis posés par les groupes armés dans l’Est de la RD-Congo. Il a reconnu que les avancées ne peuvent être obtenues sur ce front qu’en travaillant en synergie et y compris dans la lutte contre les ADF et les FDLR qui constitue une priorité commune pour les deux parties. La MONUSCO n’est pas une administration parallèle, la collaboration avec le gouvernement requiert des consultations régulières avec la population. Maman a suggéré de minimiser les risques des tensions ethniques par une approche civile, politique et sociale. En outre, l’arrivée du nouveau commandant des forces est une bénédiction selon la mission onusienne qui indique que les choses devraient changer incessamment concernant les incursions des groupes armés à l’Est de la RD-Congo.
Appui au processus électoral
Le processus électoral est un sujet phare qui hante tous les esprits à l’heure actuelle, et les Nations unies estiment qu’elles doivent faire face à des nombreux défis tels qu’en mettant les moyens pour augmenter sa flotte aérienne, palier à la formation et assurer le déploiement des kits en vue d’appui conséquent. A cet égard, Maman Sidikou a déclaré: «nous préconisons un processus inclusif et conforme à la Constitution et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité qui permettra de s’accorder sur la façon d’avancer». Le représentant de Ban Ki-Moon a indiqué que l’organisation des élections en RD-Congo est un défi majeur et a invité la Commission électorale nationale indépendante -CENI- à donner plus des détails sur son plan de révision du fichier électoral ainsi que la publication des modalités d’application de ce plan parce qu’il n’existe nulle part au monde la tenue des élections sans fichier électoral. Concernant le dialogue, la MONUSCO s’est dite prête à offrir ses bons offices pour œuvrer à ce que toutes les bonnes volontés se mettent ensemble pour éviter le dérapage. Soulignant que 2016 est l’année de tous les défis afin d’éviter les tensions à l’aube de la tenue des élections, le représentant du Secrétaire général des Nations unies a également invité les responsables politiques de tous bords ainsi que la Société civile à avoir le sens de responsabilité et de veiller au respect de liberté d’expression. «Je ne suis pas convaincu que quelqu’un contrôle les désœuvrés qui sont dans la rue et il faut éviter de les utiliser mais aussi de réprimer de façon inconsidérée», a-t-il conclu. Le n°1 de la mission onusienne a estimé que tout doit être fait pour préserver la paix et éviter de retomber dans la violence dont les victimes sont toujours les populations vulnérables. L’ONU est prête à appuyer les efforts visant à promouvoir un processus électoral paisible, transparent et crédible.
Christiane MUNOKI EKAMBO
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