Denis Kambayi Cimbumbu, candidat de la Majorité présidentielle -MP-, a été élu gouverneur du Kasaï-Central, jeudi 21 décembre 2017, face au candidat indépendant Martin Kabuya, député national de l’UDPS. Il a obtenu 12 voix contre 10 face à son challenger. Sur 23 députés ayant pris part au scrutin, un a été déclaré nul. Ces résultats publiés par la CENI sont transmis à la Cour d’appel de Kananga pour la confirmation le 6 janvier prochain. «Avec un score aussi serré que celui-là, je ne peux être que gouverneur de tout le monde. Je dois faire un effort de rassembler tous au milieu du village», a déclaré Kambayi à l’annonce des résultats. Des grands défis liés au développement et à la réconciliation l’attendent.
La CENI a publié ce jeudi 21 décembre les résultats provisoires de l’élection du gouverneur et vice-gouverneur du Kasaï-Central. Denis Kambayi Cimbumbu est donné vainqueur avec 12 voix contre 10 face à son challenger, candidat indépendant Martin Kabuya, député national UDPS. Sur 23 députés ayant pris part au scrutin, un seul bulletin a été déclaré nul. La Cour d’appel de Kananga publiera les résultats définitifs le 6 janvier prochain. Au cas où elle confirmerait les résultats provisoires publiés par la Centrale électorale, Denis Kambayi deviendra le deuxième gouverneur du Kasaï Central. Il succédera ainsi à Alex Kande Mupompa, destitué en octobre dernier après l’adoption d’une motion de censure. Son colistier Manix Kabuanga sera le vice-gouverneur de la province. Dès la proclamation des résultats provisoires, Kambayi a manifesté sa ferme volonté de «travailler avec tout le monde». «Avec un score aussi serré que celui-là, je ne peux être que gouverneur de tout le monde. Je dois faire un effort de rassembler tous au milieu du village», a annoncé l’ancien ministre des Sports et président de la Fondation Grand Kasaï.
Défis majeurs à relever
Denis Kambayi hérite d’une province déchirée par les violences meurtrières suite aux affrontements entre les forces de défense et sécurité et les hommes du feu chef coutumier Kamuina Nsapu. Ces violences ont détruit le tissu économique jetant dans la rue environ 1,5 millions de personnes. Selon le FAO et l’UNICEF, plus de 400.000 enfants sont frappés par la malnutrition. Les infrastructures de base ont été détruites et nécessitent une réhabilitation et/ou reconstruction totale. Il s’agit des écoles et structures sanitaires, des édifices publics ainsi que des églises. Environ 5000 sont morts dans ces violences et 87 fosses communes découvertes. Les travaux champêtres ont été abandonnés. La réconciliation du peuple kasaïen meurtri par ces violences, l’électrification de la province, l’accès à l’eau potable, le retour immédiat et réinsertion des déplacés ainsi que la création d’emplois pour les jeunes figurent au tableau des défis majeurs à relever par le nouveau gouverneur.
Carte postale du Kasaï Central
Le Kasaï Central est depuis 2015 une province de la République démocratique du Congo à la suite de l’éclatement de la province du Kasaï-Occidental. Elle a été créée le 18 juillet 2015, à la suite du démembrement de l’ancienne province du Kasaï-Occidental. Elle se retrouve dans les limites de l’ancien district de Lulua. Elle a une superficie de 59.000 km2, elle est située entre les parallèles 2° et 8° de latitude Sud et entre les méridiens 21°30’ et 24° de longitude Est. La Province du Kasaï-Central est bornée au Nord par la province de Sankuru, au Sud par la province angolaise de Lunda Norte et de la province de la Lualaba -au Katanga-, à l’Est par la province du Kasaï-Oriental et à l’Ouest par la province du Kasaï. Elle est composée de 5 territoires et 2 villes. Territoires de Demba, Dibaya, Dimbelenge, Kazumba et Luiza; et les villes de Kananga et de Tshimbulu. Le territoire de Demba a 7 secteurs, à savoir: Bena-Mamba, Diofua, Lombele, Muanza Ngoma, Tshibote, Tshibungu et Bena-Leka. Celui de Dibaya en comporte 6. Il s’agit de: Dibanda, Dibataï, Tshitshilu, Cité de Tshimbulu, Kasangidi, Kamuandu. Le territoire de Dimbelenge comporte les 5 secteurs notamment Kundiyie, Lubi, Lukibu, Lubudi et Mashala. Le territoire de Kazumba bat le record avec 9 secteurs: Bulungu, Kafuba, Kavula, Matamba, Musuasua, Miao, Mboie, Tshitadi et Matefu. Et enfin, le territoire de Luiza en compte 7, à savoir: Bambaie, Loatshi, Lueta, Bushimaie, Kabelekese, Kalunga, Lusanza.
Le Kasaï-Central connaît deux types de végétation: la végétation forestière et la savane guinéenne. La première est rencontrée dans la partie Nord des territoires de Demba et de Dimbelenge, tandis que la seconde occupe une grande partie de la province sur le sol relativement pauvre, d’une part, des terres riches du territoire de Luiza et du sud du territoire de Kazumba. Le climat du Kasaï Central est du type tropical chaud et humide caractérisé par l’alternance de saisons, à savoir: la saison de pluie et la saison sèche. Deux types de sol caractérisent la province du Kasaï-Central, à savoir: sol argilo-sablonneux dominant tout le territoire de Luiza et le secteur de Tshishilu, en territoire de Dibaya. Et le sol sablo-argileux prédominant dans le reste de la province.
Relancer l’éducation et l’agriculture
La population vit de l’agriculture -maïs, manioc, patates douce, riz, bananes, ananas, de l’élevage -chèvres, porcs, lapins, poules, canards et vaches- et de la pèche artisanale. Il y a plusieurs cours d’eau en commençant par la rivière Lulua, Luebo, Luange, Lutshiatshia, Miao, Kasaï, etc. Le diamant artisanal se produit de façon isolée dans le territoire de Kazumba. Le commerce est intense notamment les produits vivriers sont évacués vers la province diamantifère du Kasaï voisin. La province dispose des grandes écoles au niveau primaire et secondaire sans oublier le niveau supérieur avec l’Université de Kananga, l’ISP/Kananga, l’ISTM Kananga, etc. Le petit et le Grand séminaire de Kabue, les ITM de Mikalayi et de Tshikaji. Les grands hôpitaux de référence souvent implantés dans les missions catholiques et protestantes. L’exploitation artisanale du diamant dans le Kasaï voisin notamment à Luebo et Kamonia et en Angola avait fait que beaucoup de jeunes aient abandonné les études pour se livrer à l’exploitation minière pour survivre. La chute du diamant a plongé la population dans la misère sans précédent. La province ne dispose d’aucune usine de production des produits manufacturés.
Octave MUKENDI