La fièvre à virus Ebola frappe à nouveau la RD-Congo. Elle sévit depuis deux semaines dans les zones de santé de Bikoro et Ikoko Impenge, dans la province de l’Equateur. Le ministère RD-congolais de la Santé, Oly Ilunga, a signalé, le 3 mai 2018, que la maladie a déjà tué 17 personnes dans la province de l’Équateur. Pour lui, 21 cas de fièvre avec des signes hémorragiques et 17 décès, soit un taux de létalité de 80 %, ont été notifiés au ministère de la Santé. Le ministre Oly Ilnga a expliqué que les cas les plus nombreux se trouvent à Ikoko Impenge, un village en zone de forêt équatoriale, frontalière du Congo-Brazzaville, et situé à environ 600 km au Nord-Ouest de Kinshasa, assez difficile d’accès. Un autre cas suspect de la fièvre hémorragique virale a été signalé à Esesenge, localité située à 35 km de Faradje, dans la province du Haut-Uélé.
Après les territoires de Bikoro et Ikoko Impenge, dans la province de l’Equateur, un cas suspect de la fièvre hémorragique virale a été signalé à Esesenge, localité située à 35 km de Faradje, dans la province du Haut-Uélé. Selon «Radio Okapi», le médecin chef de la division provinciale de cette entité, Marcel Lola, a rassuré que 20 personnes qui étaient en contact avec le cas suspect signalé font l’objet d’une surveillance accrue de l’équipe sur terrain. «Aucune de personnes sous surveillance manifeste des signes de la fièvre à virus Ebola», a assuré le Marcel Lola, invitant la population au calme, précisant qu’il ne s’agit que d’un cas suspect non encore confirmé. Pour lui, les échantillons prélevés sur les malades avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé -OMS- ont été envoyés à l’Institut national des recherches biologiques -INRB- à Kinshasa pour analyse. Néanmoins, selon «Radio Okapi», les habitants de Faradje vivent dans la panique, craignant l’apparition de l’épidémie d’Ebola dans la région. «Les gens sont dans l’agitation parce que nous sommes dans un contexte d’épidémie de la maladie à virus Ebola. Donc, il ne faudra pas que les gens soient paniqués, ce n’est pas la même chose. Gardons la vigilance en attendant les résultats du laboratoire», a conseillé le docteur Marcel Lola.
Lavage des mains comme mode préventif
Pour rendre effective la riposte contre la fièvre hémorragique à virus Ebola, le ministre Oly Ilunga a invité, samedi 12 mai, la population de l’Equateur et des provinces à prendre toutes les dispositions nécessaires. Notamment, le lavage des mains et la sensibilisation. «Dans tous les lieux où on se rencontre, il faut nécessairement un lavage de mains. Un autre élément qui est important c’est la sensibilisation. Les enterrements ne peuvent plus se faire comme avant. C’est des enterrements sécurisés désormais», a recommandé le ministre de la Santé publique RD-congolaise.
Et de suggérer: «l’élément le plus important pour dissiper la peur, c’est de se dire que nous sommes ensemble. A Kinshasa, nous sommes solidaires avec la population. La sécurité et la santé de la population sont les préoccupations du chef de l’Etat et de tout le gouvernement. La meilleure façon aussi de dissiper la peur c’est la communication, la prise en charge psychosociale qui permet de dissiper les doutes et les malentendus».
Oly Ilunga a amené avec lui à Bikoro, des équipements de protection du personnel soignant, du matériel de laboratoire et six motos pour faciliter le transport des intervenants dans la riposte.
Des discussions autour de l’éradication de l’épidémie d’Ebol
A Bikoro, l’une des 18 zones de santé de la province de l’Equateur, gouvernement, autorités locales et provinciales et aussi les partenaires, avec la participation des communautés locales, sont à pied d’œuvre pour rendre la riposte effective et contenir la propagation de la maladie.
Par ailleurs, le Président de la République Joseph Kabila Kabange et le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, est arrivé samedi 12 mai à Kinshasa, se sont rencontrés pour trouver des pistes de solution pour l’éradication de l’épidémie d’Ebola. C’est la première visite de Tedros Adhanom en RD-Congo en tant que directeur général de l’OMS. Il était accompagné d’une délégation composée notamment du directeur du Programme de gestion des situations d’urgence de l’OMS, Peter Salama.
C’est la 9ème épidémie de l’épidémie à virus Ebola en RD-Congo. La première remonte en 1976 quand le virus Ebola a été identifié à Yabuku, toujours dans la province de l’Equateur. Ebola se transmet par contact physique avec des liquides corporels infectés, notamment le sang. Le gibier est aussi considéré comme un vecteur potentiel. Selon «Le Figaro», l’explosion la plus spectaculaire d’Ebola avait au contraire atteint des régions très peuplées de l’Afrique de l’Ouest, à cheval sur la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone en 2014. Cette première attaque hors de la RD-Congo avait officiellement causé la mort de 11.300 personnes, sur quelque 29.000 cas.
Christian BUTSILA