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Calendrier électoral 2016 : Nangaa responsabilise le pouvoir et la classe politique

Corneille_Nangaa_CENI

Le président de la CENI tourne ses yeux d’une part vers le gouvernement qui doit voter les lois nécessaires en matière électorale et d’autre part vers la classe politique RD-congolaise, toutes tendances confondues, qui est appelée à dialoguer en vue de lever les options politiques à même de mettre tous les acteurs d’accord sur l’organisation des futures élections

Depuis sa prise de fonction en remplacement de démissionnaire abbé Malumalu à la tête du bureau de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, Corneille Nangaa a entamé une série des consultations des acteurs politiques, des leaders des églises et de la Société civile ainsi que des partenaires de la RD-Congo afin de les sensibiliser sur les préalables à remplir avant l’organisation des futures élections.
En dehors de contraintes techniques, logistiques et financières, la Centrale électorale est également butée à des difficultés liées au vote de lois pouvant lui permettre de  produire un calendrier conséquent. Nangaa l’a signifié à ses hôtes, leaders des églises qu’il a rencontrés le mardi 6 janvier à Kinshasa.
Selon lui, son bureau ne sera en mesure de publier un calendrier électoral complet que si ces préalables seraient réunis et qu’un consensus soit  trouvé à l’issue du dialogue qui pointe à l’horizon. La Centrale électorale remet la balle dans le camp du gouvernement censé la financer, le Parlement censé voter les projets de loi nécessaire ainsi que la classe politique qui doit impérativement trouver un consensus lors du dialogue. Comme on peut le constater, les jours passent, le glissement tant décrié plante ses racines. 
 
Le calendrier électoral global publié par le bureau Malumalu, le 12 février 2015, est tombé caduque dans la mesure où il n’était pas réaliste. Aucune des élections prévues dans ledit calendrier n’a été organisée notamment l’élection des députés provinciaux et des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces annoncées pour octobre 2015. Les candidats ont beau payer la caution exigée de USD 250 pour la députation provinciale et retirer les formulaires, mais en vain. D’ailleurs, certains se préparent à réclamer leur argent auprès de la CENI via ses Bureaux de réception et de traitement des candidatures -BRTC. Depuis, aucune autre date n’a été annoncée pour l’organisation des élections. Cette situation compromet également l’organisation des autres élections dont la présidentielle et les législatives nationales en novembre 2016. Entretemps, la classe politique se mobilise et les politiques sont divisés.
De son côté, la CENI fait entendre sa voix. Evitant de porter la responsabilité de l’échec de l’organisation des élections, elle responsabilise le gouvernement, le Parlement et la classe politique, toutes tendances confondues. Depuis sa prise des fonctions en remplacement de démissionnaire abbé Malumalu à la tête du bureau de la Commission électorale nationale indépendante, Corneille Nangaa a entamé une série des consultations des acteurs politiques, des leaders des églises et de la Société civile ainsi que des partenaires de la RD-Congo afin de les sensibiliser sur les préalables à remplir avant l’organisation des futures élections. En dehors de contraintes techniques, logistiques et financières, la Centrale électorale est également butée à des difficultés liées au vote de lois pouvant lui permettre de  produire un calendrier conséquent. Nangaa l’a signifié à ses hôtes, leaders des églises qu’il a rencontrés le mardi 6 janvier à Kinshasa.
Selon lui, les avis sont partagés. Il a démontré que le calendrier du 12 février n’a pas été appliqué et la publication d’un nouveau calendrier s’impose. Et de poursuivre que cela exige avant tout l’accomplissement des préalables financiers, techniques, logistiques et politiques. Pour cela, le gouvernement RD-congolais est appelé à doter la Centrale électorale des moyens de sa politique. Ici, dans son discours sur l’état de la Nation en novembre 2015, le Chef de l’Etat Joseph Kabila avait laissé entendre que les élections telles qu’elles sont organisées actuellement sont budgétivores. Il a proposé que des mécanismes soient étudiés pour résoudre ce problème et organiser des élections moins coûteuses en vue d’affecter le fonds supplémentaire au développement.
Quant au Parlement, il doit compléter l’arsenal électoral en votant des lois qui manquent encore en matière électorale. La CENI est obligée d’enrôler les nouveaux majeurs. A ces préalables se sont ajoutés d’autres d’ordre politique, à savoir le dialogue politique. Ce dernier représente un préalable majeur pour la réussite du processus électoral. A l’étape actuelle des choses, il y a une crise politique à résoudre. Cependant, la tenue du dialogue ne fait pas l’unanimité. Il y a une partie de l’Opposition qui s’y oppose. L’UDPS d’Etienne Tshisekedi appuyée par plusieurs personnalités politiques ainsi que la Majorité présidentielle -MP- ont adopté pour l’organisation du dialogue. Les chefs des confessions religieuses adhèrent à l’idée. Il en est de même pour le Pape François et du Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon qui appellent tous les acteurs RD-congolais d’aller dialoguer. Le front du refus craint que ce dialogue ne puisse déboucher sur le glissement, à savoir permettre au Président Kabila de rester au pouvoir au-delà de 2016, délai constitutionnel pour la fin de son second mandat. Tant que le dialogue ne s’est pas encore tenu, la CENI n’est pas en mesure de publier un calendrier électoral global. Ce dialogue semble être le lieu indiqué pour sauver la République.
Octave MUKENDI

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