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RDC : Médecins du Monde France au front pour la lutte contre les avortements non sécurisés à Kinshasa et à Tanganyika 

En marge de la Journée mondiale pour le droit à l’avortement célébrée chaque 28 septembre, l’ONG Médecins du monde a réitéré son engagement dans la prévention et la prise en charge des grossesses non désirées et pour l’accès universel aux droits et santé sexuels et reproductifs. A Kinshasa et dans le Tanganyika où elle intervient, Médecins du monde France s’emploie à faire bénéficier aux femmes et filles vulnérables des services et ce, conformément aux indications du Protocole de Maputo, traité international ratifié par la RD-Congo depuis 2008 et qui consacre, en son article 14.2c, le droit à l’avortement sous certaines conditions, notamment en cas de viol, d’inceste ou des complications de santé liées à la grossesse. Cependant, malgré cette avancée légale, la situation est loin de s’améliorer, surtout en raison d’un nombre très limité des formations sanitaires qualifiées et diverses autres barrières socio-culturelles. Aujourd’hui encore, la situation demeure alarmante avec une moyenne de 400 avortements clandestins chaque jour pour la seule ville de Kinshasa -chiffres de 2016.

Pour inverser la courbe, Médecins du monde France mène des actions de plaidoyer en vue d’obtenir du gouvernement RD-congolais l’instauration d’un environnement sanitaire sécurisé pour le bien-être de toutes les femmes et filles de la RD-Congo. Objectif: mobiliser en faveur de droit des personnes à disposer de leur corps et à choisir librement quand avoir un enfant, ou non. «Cette mobilisation ne peut et ne doit pas faiblir.  Le pays devrait dresser un bilan des avancées et du chemin restant à parcourir pour répondre effectivement aux besoins des personnes en matière non seulement de la prévention mais aussi de la prise en charge des avortements sécurisés», explique Médecins du monde.

L’avortement, un vrai problème de santé publique

Impliqué dans ce combat depuis plusieurs années dans le monde, Médecins du monde est convaincu que le taux des avortements clandestins peut être réduit en RD-Congo. Dans le monde, plus de 120 millions de grossesses sont non planifiées et près 40.000 femmes meurent chaque année des suites d’un avortement non sécurisé. «Ces décès pourraient être totalement évitables», insiste Médecins du monde qui promeut l’accès à la contraception et à l’avortement sécurisé. «Une trop grande majorité de femmes et de filles, notamment dans les pays à faibles revenus et chez les personnes en situation de précarité, n’ont pas de contrôle sur leur propre vie sexuelle. La Fondation Médecins du Monde soutient activement le droit de toute personne à pouvoir recourir à une méthode de contraception sûre et efficace, y compris la contraception d’urgence, pour éviter une grossesse non désirée et l’accès à une interruption volontaire de grossesse sans risque et légale», conclut l’organisation.

Selon plusieurs rapports et études, les pays ayant adopté des politiques restrictives quant au recours à l’avortement n’ont pas réussi pour autant à réduire le nombre d’interruptions volontaires de grossesses. Au contraire, cela a favorisé la clandestinité, exposant ainsi les femmes à des risques majeurs pour leur santé et leur vie.

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