«A partir du 26 juin, la Police nationale commencera à mettre de l’ordre. Il faut être bénéficiaire d’une autorisation préalable avant d’utiliser l’espace de l’Etat. Et, dans ce cas-là, la Police est dans l’obligation de vous accompagner», a fait savoir le commissaire provincial de la Police nationale congolaise à l’issue d’une rencontre avec les dirigeants des Eglises
Une anarchie criante a élu domicile à Kinshasa dans tous les domaines. Celui qui fête son anniversaire, une personne éprouvée, un vendeur de boisson ou de cartes prépayées, un prédicateur et consort sont les mêmes. Ils occupent les places publiques sans autorisation et font du bruit comme leur bon semble. Que des tapages diurnes et nocturnes, ils ne sont pas inquiétés. Pourtant, ce sont des actes répréhensibles. Voilà que le général Kanyama vient de lancer un ultimatum aux Eglises et confessions religieuses de ne pas occuper les voies publiques sans une autorisation au préalable. Une démarche qui a plu aux concernés. Le pasteur Patrice Ngoyi Munsoko a déclaré que toutes les Eglises allaient se conformer aux prescrits de la loi. D’aucuns pensent que Kanyama ne doit se limiter aux confessions religieuses, il doit aller plus loin pour s’attaquer également aux bars et marchés pirates qui tapent les nerfs des Kinois tous les jours.
Le général Célestin Kanyama, commissaire provincial de la Police nationale congolaise -PNC-, s’est entretenu, mardi 6 juin 2017, avec les responsables des Eglises et Confessions religieuses exerçant à Kinshasa. Au menu: le respect des lois et règlements du pays concernant l’occupation momentanée des places publiques. D’entrée de jeu, Kanyama a expliqué à ses hôtes qu’ils ont jusqu’au 25 juin pour ne plus occuper les voies publiques et éviter des tapages diurnes et nocturnes. Ça s’appelle lancer un ultimatum. «A partir du 26 juin, la Police nationale commencera à mettre de l’ordre. Il faut être bénéficiaire d’une autorisation préalable avant d’utiliser l’espace de l’Etat. Et, dans ce cas-là, la Police est dans l’obligation de vous accompagner», a-t-il prévenu. Il a saisi cette occasion pour rappeler que toutes les Eglises devraient également se mettre en ordre avec tous les documents officiels prouvant leur existence. «L’on sait qu’à Kinshasa, il suffit tout simplement de rêver et le matin on devient prophète de la rue et on installe sa chapelle aussi dans la rue», s’est inquiété un croyant.
Eviter des tapages diurnes et nocturnes
Et Kanyama ne veut plus voir les églises pousser comme du champignon dans la brousse sans aucun respect de l’environnement. «Nous restons dans les principes. Ils exigent que quand il y a une église quelque part, elle doit d’abord avoir les autorisations d’existence. Etant donné le nombre de gens qui fréquentent cette église, si cela nécessite l’utilisation de l’espace de l’Etat, qu’est-ce qu’il faudrait également faire», a-t-il dit, appelant ainsi toutes les Eglises à éviter des tapages diurnes et nocturnes. Toutes ces recommandations sont formulées par une commission mixte Police nationale congolaise-Eglises et adoptées mardi 6 juin au commissariat de la PNC Kinshasa entre les deux parties en plénière après une série de rencontres initiées par le commissaire provincial.
«Je crois que pour un enfant de Dieu que nous sommes ici, nous n’avons pas l’intérêt de défier l’Etat. Nous ne gagnons rien à le faire. C’est question que chacun d’entre nous comprenne que ce qu’on me demande c’est pour notre intérêt, c’est pour sécuriser les enfants de Dieu», a insisté Kanyama.
Toutes les Eglises devraient se conformer aux prescrits de la loi
Il n’a rencontré aucune résistance. Les concernés sont prêts à agir dans le respect de la loi comme en témoigne le pasteur Patrice Ngoyi Munsoko: «Nous appuyons la démarche des autorités policières de la ville de Kinshasa. Toutes les Eglises devraient se conformer aux prescrits de la loi». D’aucuns pensent Kanyama ne doit se limiter aux Confessions religieuses, il doit aller plus loin pour s’attaquer également aux bars et marchés pirates qui tapent les nerfs des Kinois tous les jours. Ces derniers font des tapages diurnes et nocturnes et ne sont pas inquiétés.
Octave MUKENDI

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