L’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS-, parti au pouvoir, va mal. L’un de ses cadres, Dr. Eteni Longondo, ancien ministre de la Santé, le fait savoir dans un brûlot adressé au secrétaire général du parti, Augustin Kabuya, épinglant une série de problèmes qui minent la formation politique du Lider maximo.
Ces problèmes, à la base des «inquiétudes» dans le chef de «plusieurs membres du parti», ont été répartis en sept points et détaillés à l’attention de Kabuya dans cette missive de Longondo dont copie a été réservée à Félix Tshisekedi, «autorité de référence», et à Marthe Kasalu, veuve d’Étienne Tshisekedi et mère du président de la République, en sa qualité de «co-fondatrice» de l’UDPS.
Au premier rang de ces problèmes, le comportement d’Augustin Kabuya, «déploré par la plupart de membres du parti». A ce sujet, Longondo met d’abord en exergue les «écarts de langage pendant les différentes matinées politiques» du SG Kabuya.
Ces écarts de langage, relève-t-il , sont susceptibles de «discréditer» l’UDPS, tant il arrive que lors de ses sorties Kabuya, selon l’ancien ministre de la Santé, fasse l’apologie de la division entre les communautés et même laisse croire qu’il s’est «compromis pendant les élections des sénateurs et du gouverneur de Kinshasa». Allusion faite aux véhicules remis aux députés provinciaux de Kinshasa du parti présidentiel la veille de l’élection du gouverneur de la capitale, commentés dans l’opinion comme un acte de corruption et défendu publiquement par le SG Kabuya.
L’ancien ministre de la Santé évoque en plus le «manque de considération -de Kabuya- à l’égard de -ses- collaborateurs» et le «non-respect de temps» pour débuter les différentes réunions convoquées par le chef du parti présidentiel.
Ce dernier est accusé de faire preuve d’«irrespect -et de- désinvolture» à l’encontre de ses collaborateurs au point de les «ridiculiser en public» et de causer des «frustrations qui risquent de fragiliser l’unité et la cohésion du parti».
L’institutionnalisation d’un système de gestion personnalisée du parti, le manque de planification et d’anticipation au sein de l’UDPS, le manque d’accompagnement opérationnel des structures de base de cette formation politique ainsi que le clientélisme figurent parmi les problèmes déplorés par Eteni Longondo, outre les guéguerres de positionnement entre les membres, et la faible mobilisation des ressources pour le bon fonctionnement du parti.
En bon médecin, Dr. Longondo ne s’arrête pas seulement diagnostiquer le mal qui plombe le parti présidentiel. Il fait également une prescription pour guérir ce mal et «replacer l’UDPS sur son sentier d’ascension pour une conservation du pouvoir assurée».
Sur l’ordonnance du Dr. Longondo est repris un seul médicament: «l’organisation, dans un plus bref délai, d’un Congrès du parti». L’enjeu de ce congrès sera notamment de «restructurer le parti et définir les mécanismes de fonctionnement d’une administration efficace du parti pour une gestion participative et professionnelle».
Selon cet ancien ministre de la Santé, ce congrès devra aussi permettre de «mettre en place des stratégies de consolidation et de conservation du pouvoir après 2028 ainsi que de création de nos leaders dans chaque territoire» du pays.
Aussi, Longondo insiste-t-il pour la tenue de ces assises, car elles vont aider à «définir des stratégies et des mécanismes d’accompagnement du Chef de l’État dans ses efforts de mettre définitivement fin a l’insécurité à l’Est du pays et d’améliorer le bien-être des RD-Congolais», à «idenitifier des voies et moyens permettant d’établir une bonne collaboration entre le niveau national et les différentes fédérations en vue d’asseoir une implantation harmonieuse du parti» et à «redynamiser des organes et des structures spécialisées d’appui à la bonnr marche du parti tels que l’Ecole du parti, la CDP… et créer une cellule stratégique».
Dans sa prescription, Dr. Longondo recommande en outre d’«envisager la révision de certains articles des statuts du parti en vue de son bon fonctionnement».