La Première ministre Suminwa a bouclé jeudi sa tournée dans les zones endeuillées du Nord et Sud-Kivu en allant délivré un message d’espoir aux déplacés de guerre rencontrés dans le camp Lushagala, à Mugunga, à environ 10 km de Goma, puis aux militaires blessés de guerre internés à l’Hôpital militaire régional de Goma, commune de Karisimbi. La Cheffe du gouvernement tenait à se rendre dans ces campements et cet hôpital pour palper du doigt les dures conditions de vie des déplacés et blessés de guerre. Sur le site de Lushagala, elle s’est arrêtée devant des abris de fortune inflammables pour parler à quelques femmes et enfants. Le constat est douloureux: il n’y a pratiquement pas d’école, peu de services de santé et d’équipements sanitaires. De plus, la nourriture et les vêtements manquent. À son approche, les dames rencontrées sur le lieu ont tressailli de joie. Elle les a touchées. Elles l’ont touchée à leur tour et ont pu lui arracher larmes et sourire à la fois. Moments d’intenses émotions. Aux déplacés qui ont demandé le renforcement des FARDC et des combattants Wazalendo, Suminwa a eu cette réponse: «Je viens vous offrir un message d’espoir pour vous dire que moi et mon gouvernement sommes là pour mettre tous les moyens possibles pour qu’on trouve une solution à votre problème». Elle a promis de donner assez de moyens aux FARDC pour se battre et vaincre l’ennemi, excluant tout dialogue avec les agresseurs.
Une manière de confirmer les mots qu’elle a prononcés la veille au gouvernorat provincial quand elle a reçu les délégués des forces vives et des partis politiques, assurant que Kinshasa ne lâchera rien. «Quand je vois juste aujourd’hui comment ceux qui nous agressent réagissent en commençant à parler à tort et à travers parce que c’est étonnant pour des gens qui ne parlaient pas qui se mettent à parler aujourd’hui. Ce que chez eux aussi maintenant, il y a un problème et ça on ne va pas lâcher, on ne va pas les lâcher, le problème, on va continuer, ils vont le ressentir…».
Rage confirmée après la visite guidée et le dépôt d’une gerbe de fleurs au cimetière de Genocost, à Kibati, territoire de Nyiragongo, où reposent les victimes de l’agression rwandaise tombées lors de l’attaque à la bombe en mai dernier. «Mon choix de débuter par les provinces de l’Est est justifié par la situation à laquelle celles-ci font face, au-delà des enjeux liés au développement, notamment en matière de sécurité et face aux groupes armés présents dans ces régions depuis 30 ans. Nous disposons du rapport sur la sécurité. J’ai jugé essentiel d’être présente. Car ce que l’on sait est une chose, mais le fait de venir ici et d’échanger avec les personnes confrontées à ces problèmes nous permet d’envisager les solutions de manière différente», a-t-elle dit, peu après une longue réunion du Conseil provincial de sécurité mettant en avant les problèmes spécifiques de toutes les provinces.
Pour la Première ministre, qu’accompagnaient le VPM en charge de l’Intérieur Jacquemain Shabani, le ministre d’Etat en charge du Budget Aimé Boji, le ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya et la ministre des Affaires sociales et actions humanitaires Nathalie-Aziza Munana, il était important de pouvoir fournir une assistance vitale à ces compatriotes qui ont besoin quotidiennement d’une assistance humanitaire. «Des tonnes de vivres, des lits, médicaments et autres produits de première nécessité ont été remis par Judith Suminwa aux représentants des populations déplacées et au Gouverneur militaire du Nord-Kivu. De manière régulière, le gouvernement continuera à faire sa part pour répondre aux besoins de ces compatriotes meurtris par la violence et la barbarie des RDF», a précisé le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.
Le même geste a été posé en faveur des vaillants soldats FARDC soignés à l’hôpital régional militaire de Goma et du personnel soignant, nantis des produits pharmaceutiques et hygiéniques en plus des équipements médicaux et des vivres. Autant à Bukavu, où elle a été au chevet des victimes de l’incendie de Nyamugo qui avait ravagé plusieurs habitations le 9 juin, après avoir présidé la cérémonie de retrait définitif de la Monusco au Sud-Kivu. La Cheffe du gouvernement a visité quelques chantiers des routes d’intérêt touristique et économique au Sud-Kivu et à Goma. Dans la capitale du Nord-Kivu elle a dédié sa matinée aux échanges avec les agences du système des Nations unies, les Organisations non gouvernementales internationales et nationales.