Nouvelles révélations choquantes dans l’affaire des stations des forages avec les détails sur la répartition desdites stations, selon leurs capacités, au terme du «Contrat relatif aux travaux d’installation des forages -unités solaires de pompage et de traitement d’eau- et de construction de stations mobiles de traitement d’eau», conclu en avril 2021 entre le ministère de Développement rural, représentant l’État, et le consortium Stever construct Cameroun SARL et Sotrad water.
Jeudi 9 mai, la Société civile est, une fois de plus, montée au créneau face à de nouveaux «indices de surfacturation» après avoir consulté les détails du contrat avec une pièce inédite: la page 5 du document qui indique que 620 stations sur les 1000 initialement attendues sont d’une capacité de 2,5m3 par heure contre 250 de 5m3 par heure et seulement 130 de 10m3 par heure. Étrangement, les trois débits sont facturées au même prix: 398.000 dollars l’unité, avant finalement de passer à 298.000, faisant passer le total de 1.000 à 1.340 stations.
Face à ces nouveaux indices, la Société civile est revenue à la charge pour demander des comptes à Nicolas Kazadi, le payeur, et à Mike Kasenga, le chef de file du Consortium Stever Construct – Sotrad water, en charge du marché. De la parité des prix pour des débits disparates au nombre réduit des stations à débit élevé, des interrogations fusent.
«Pourquoi les stations des forages de 2.500 litres par heure, donc de faible capacité, sont plus nombreuses que celles de grande capacité?», s’interroge une organisation de la Société civile, non sans chercher à connaitre davantage sur les éléments ayant concouru à cette répartition. L’autre question qui taraude les esprits, c’est l’existence ou non d’un nouvel Avis de non objection -ANO- après la révision à la hausse du nombre des stations et la diminution du coût unitaire.
Dans cette affaire qui semble n’avoir pas encore fini à livrer ses secrets, une instruction a été ouverte au Parquet général près la Cour de cassation. Plusieurs personnes ont notamment été interdits de quitter le territoire national. Une décision que conteste le ministre Nicolas Kazadi qui a récemment saisi le Conseil d’État en référé-liberté.