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Sociétés ivoiriennes en RDC, marchés légaux ou prédation? Sur la piste «Somec» et «Invest Congo Solar & BTP» dans le Lualaba

En République Démocratique du Congo, la corruption et la fraude font encore partie intégrante de la vie quotidienne. Alors que l’Inspection générale des finances -IGF- se bat contre les personnalités et les sociétés actives dans ces pratiques en indexant la maffia chinoise, des informations recoupées font état des activités louches des sociétés ivoiriennes dans le pays jamais soupçonnées jusque-là. Les investigations menées et les données techniques récoltées sur plusieurs serveurs basés à l’international établissent les faits qui accablent un consortium d’entreprises reliées à une certaine Florence Leboehi Von Heydje. Désignée comme la pièce maîtresse de cette nébuleuse, Leboehi, bientôt 40 ans, appartient à l’ethnie Bété et détient deux nationalités: ivoirienne et allemande.

Détentrice d’un Master en ingénierie financière, délivré en juin 2018 par l’Ecole supérieure libre des sciences commerciales appliquées, elle a rejoint en 2016 le Groupe SK Global Investissement, où elle a tour à tour occupé les postes d’exécutive assistant, de directrice des opérations en RD-Congo avant d’être promue Directrice en charge des opérations et des relations institutionnelles. Le Groupe SK Global Investissement opère dans le Sud-Est de la RD-Congo, dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba où elle s’occupe, selon les données retracées, de trois secteurs principaux: bâtiments et travaux publics, éclairage public et digital. SK Global se trouve être une propriété d’un autre sujet ivoirien, Stéphane Kipre Aymar, d’où elle tire les initiales «SK» de la dénomination du Groupe. En Côte d’Ivoire, le public le reconnaît comme le gendre du président honoraire Laurent Gbagbo. Il avait convolé en juste noce avec Marie-Laurence Gbagbo en 2007.

Des sources bien informées signalent Global SK Investissements est dans diverses opérations frisant la prédation. En attendant le Haut-Katanga et Kinshasa, la première partie des investigations concernant le groupe est consacrée particulièrement à son évolution dans la province du Lualaba, à travers sa filiale dénommée Société Minière du Congo -SOMEC-, également basée dans le Haut-Katanga. SOMEC s’occupe de l’exploitation «durable et responsable» des ressources minières, à en croire ses responsables. Avec elle s’affiche une autre branche du même groupe: Invest Congo Solar & BTP. «Ces sociétés installent leurs pénates dans cette partie riche de la République Démocratique du Congo grâce à la proximité entre Stéphane Kipre et Dany Banza, ancien ambassadeur itinérant du président de la République Démocratique du Congo», confient des sources concordantes.

Éventuels financements politiques à Abidjan et Kinshasa?

Les proches de Dany Banza nient ces informations mais ces sources persistent et affirment: «C’est fort de cette proximité et ce soutien particulier que Kipre avait décidé de développer ses activités en République Démocratique du Congo, obtenant ainsi sans participer à un quelconque appel d’offre, des juteux marchés».

Au Lualaba, Stéphane Kipre avait défrayé la chronique en signant  pour le compte de sa société Invest Congo Solar & BTP un important contrat pour l’éclairage public de la Ville de Kolwezi. Signé avec Madame Fifi Masuka Saini, ce contrat consacrait l’installation de 50.000 poteaux en PVC d’éclairage à travers le chef-lieu du Lualaba à raison de 5.000 dollars l’unité alors que localement, les entreprises concurrentes proposaient un poteaux en fer plus solide que le PVC à 1300 dollars la pièce. Alors qu’elle a les mêmes origines ethniques et la même nationalité que son patron Stéphane Kipre, Florence Lebohei passe aux yeux de nombre d’observateurs comme un pivot central dans le dispositif mis en place par Kipre, apte à exploiter ses accointances avec le premier cercle du président de la République. «Kipre a pu obtenir, en parfaite violation de la loi et des règles en vigueur, des marchés publics tandis que Florence Lebohei s’est occupée de la mise en œuvre de ces juteux contrats», assure-t-on.

Depuis, dans les salons huppés du pays, des personnalités de premier plan s’interrogent sur la destination réelle des fonds ainsi obtenus, allant jusqu’à questionner si une partie n’a certainement pas contribué au financement du nouveau parti politique du président honoraire Laurent Gbagbo, le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire, en sigle «PPA-CI» mais pour les intérêts des politiques et proches du pouvoir basés en République Démocratique du Congo. Ils souhaitent que des investigations plus poussées soient menées pour établir les éventuelles rétrocommissions et/ou des opérations déstabilisation politique et/ou de financement politique pourquoi pas de l’Union Sacrée, des élections des gouverneurs des provinces, pourquoi pas des prochaines échéances nationales.

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