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RDC : Devant la diaspora RD-congolaise de France à Paris, Sesanga enfonce le Régime et déploie son projet de la refondation du pays

A Paris, capitale de la France, Delly Sesanga, candidat d’Envol à la présidentielle de décembre 2023, a décliné son «Projet de refondation de la RD-Congo» à l’attention de la diaspora RD-congolaise à la faveur d’une conférence-débat animée le samedi 6 mai 2023.

Dans l’exposition de son projet, Sesanga a noté que «le changement de régime et d’alternance politique sont une nécessité aujourd’hui au regard du bilan du régime actuel». Ce bilan, fustigé par le leader d’Envol, est marqué par l’accroissement du «niveau de souffrance des RD-Congolais, devenu indicible». Il se caractérise notamment par «l’insécurité endémique, le déficit de l’autorité de l’Etat, le faible maillage administratif du territoire, la précarité de l’administration de l’Etat, l’absence de la justice, l’enclavement des territoires et des villes privées d’infrastructures routières».

En ces termes, Sesanga a dépeint un tableau sombre de la situation du pays sous le régime Tshisekedi. De quoi enfoncer ce dernier en plus de le clouer au pilori.

Candidat déclaré à la prochaine présidentielle, le leader d’Envol n’a pas que critiquer. Il s’est présenté à la diaspora RD-congolaise avec son projet de refondation du pays qui, selon ses dires, répond à un certain nombre «d’interrogations fondamentales, liées à notre existence comme Etat libre et indépendant».

Les 5 axes stratégiques du projet de Sesanga

Ce projet, qui fonde la conviction de Delly Sesanga de prendre part à la course à la magistrature suprême, ambitionne d’amener la RD-Congo à «renouer avec son aptitude à agir librement dans l’intérêt de notre peuple».

Par cette prévision, l’élu de Luiza entend «rassembler nos compatriotes de partout, dans le pays et à l’étranger, autour d’un projet planifié, visant à la construction d’un nouveau Congo, digne de nos espérances». Il a assuré, la main sur le cœur, l’avoir «minutieusement conçu pour servir d’alternative crédible capable de faire face aux défis majeurs de notre pays»

Le projet de refondation du Congo de Sesanga est articulé autour de 5 axes stratégiques: la sécurité et l’indépendance nationales, l’emploi des jeunes par l’inclusivité d’une croissance économique enfin diversifiée, l’unité nationale par le renforcement de la cohésion physique de notre territoire national par des infrastructures d’intégration de notre espace économique national, la réhabilitation de l’intérêt général et du sens du bien commun dans le cadre d’une saine gestion des finances publiques et la réaffirmation de la primauté et de la centralité de l’Etat, au service de la justice, de l’administration du territoire national et de la protection des intérêts nationaux au service du congolais.

«Ces cinq axes stratégiques sont pour moi, des vrais impératifs qui nous appellent au rassemblement, pour porter ensemble, ce projet fédérateur, à travers une dynamique de rupture fondée sur la transformation sociale, pour mettre enfin la démocratie au service de la société toute entière dans notre pays», a-t-il affirmé.

Gestion saine des fonds publics

Dans son projet, Sesanga a réservé une part belle à son credo: «la saine gestion des finances publiques».

«Les finances publiques représentent un aiguillon dans la voie de la reconquête et de la préservation de notre indépendance nationale. Il n’y a pas d’État fort sans finances publiques saines et fortes! Il faut sortir de la conception de l’État distributeur automatique des privilèges et avantages à des clientèles politiques, pour une conception moderne de l’État : un État modeste mais efficace au service de l’intérêt général et des missions de service public. Il faut sortir du système où les dirigeants ont transformé l’Etat en rente de situation pour eux-mêmes, pour certains hauts fonctionnaires et mandataires de l’Etat, qui ont asservi l’Etat à leur service», a-t-il préconisé, non sans revenir sur son plan de réduction du train de vie des institutions comme l’une des recettes pour une gestion saine des fonds publics. Ce plan est reparti en «dix engagements qui peuvent devenir des mesures en vue de certaines réformes».

Il s’agit entre autres de la réduction à 250 membres de l’effectif du cabinet du Président de la République, la réduction de la taille du gouvernement à 35 membres, la réduction du coût de fonctionnement de l’Assemblée nationale et du Sénat, la réduction de la taille de l’Assemblée nationale de 500 membres à 300 ou 350 membres à partir de la 4ème législature. Ce plan prévoit également l’abrogation de deux Décrets déterminant les avantages et devoirs reconnus aux anciens Premiers ministres et anciens membres du gouvernement, la révision du régime des avantages accordés aux anciens Présidents de la République et la limitation dans le temps des avantages accordés aux anciens chefs de corps constitués, etc.

Le paradoxe RD-congolais

Delly Sesanga, plus d’une fois élu député national à Luiza dans le Grand Kasaï, a affirmé que son projet de refondation de la RD-Congo est conçu de manière à «renoncer à une approche contemplative de la grandeur et de la puissance de notre pays qui entretient l’illusion et le déni de la réalité, cette autre maladie des sociétés décadentes».

«Des chiffres sur les atouts -que possède la RD-Congo- masquent l’ignoble réalité des RD-Congolais: la pauvreté touche 71% de la population, l’analphabétisme touche encore 29% de la population âgée de 15 ans et plus, 84% de la population est sans emploi, l’accès à l’eau potable est de 33% pendant que le taux de desserte en électricité est moins de 10%», a-t-il énuméré pour soutenir le paradoxe RD-congolais, à la base d’une «spécificité RD-congolaise» consistant à «penser généralement que les prodigieuses ressources naturelles dont est pourvu notre pays, pourtant épuisables, auront de la bienveillance pour le bien-être des RD-Congolais».  

«Depuis des décennies, les pouvoirs publics par déni et autosatisfaction vantent le taux de croissance économique, parfois supérieur à la moyenne africaine mais oublient de noter qu’il s’agit d’une croissance tirée par un seul secteur: le secteur minier. Celui-ci peine à résorber le chômage, créer l’emploi et à insuffler efficacement un développement des autres secteurs. Bien au contraire, cette économie de rente mono sectorielle est engluée dans la corruption, les détournements et la mauvaise gouvernance», a regretté Sesanga, attendu cette semaine à Kinshasa pour participer à la marche de l’opposition pour «dire non à l’insécurité grandissante à l’Est, à la cherté de la vie et aux élections chaotiques».

Delly Sesanga, qui a été aux côtés d’autres leaders de l’opposition lors des assises de Lubumbashi le mois dernier, mobilise ses troupes et affûte ses armes en prélude non seulement de la marche de ce samedi 13 mai 2023 mais aussi de la présidentielle de décembre prochain.

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