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Rien ne va entre Minaku et Matata

Y aura-t-il une autre réunion entre le speaker de l’Assemblée nationale et le Premier ministre?
Y aura-t-il une autre réunion entre le speaker de l’Assemblée nationale et le Premier ministre?
Y aura-t-il une autre réunion entre le speaker de l’Assemblée nationale et le Premier ministre, après la rencontre avortée lundi à cause d’un incident lié à l’interprétation discordante des mesures sécuritaires? C’est presque non, à en croire des sources proches de la Majorité craignant une crise institutionnelle, appelant à l’arbitrage du Président de la République
Aubin Minaku ou Matata Ponyo? Kabila va devoir trancher, sinon peser de tout son poids pour que l’harmonie revienne entre le président de l’Assemblée nationale et secrétaire général de la Majorité présidentielle, et le Premier ministre chef du gouvernement. Les deux personnalités sont presqu’en froid et leur attitude a fini par provoquer un sale temps au sommet de l’Etat. A la base: plusieurs petits conflits dont le couronnement a été l’ajournement de la réunion destinée à l’exécution du budget de l’Assemblée nationale, jamais exécuté dans sa totalité, selon la chambre basse, alors que des sources proches de la Primature évoquent les difficultés de trésorerie. A la base de l’incident: le refus des services de sécurité du Parlement de laisser passer tous les véhicules de la suite du Premier ministre, qui n’a pas apprécié ce manque d’égard et a dû rebrousser chemin quand le speaker l’attendait dans ses bureaux.
Selon des sources sécuritaires proches du Palais du peuple, il existe des dispositions particulières pour la prise en charge de la sécurité des autorités du pays en visite ou séance de travail au siège du Parlement. L’on apprend que la Garde Républicaine se charge de la sécurité du Palais du peuple quand le Président de la République y fait le déplacement. Et que seulement 4 véhicules doivent y accompagner le Premier ministre, question de consigne. Mais lundi, après le passage de Matata Ponyo à l’entrée principale de l’enceinte du siège du Parlement, les Policiers commis à la garde ont interdit d’accès les autres véhicules de sa suite, jugés de trop. Un dialogue des sourds s’est installé entre les deux gardes. «Le Premier ministre Matata Ponyo est personnellement descendu de sa jeep pour s’enquérir de la situation et demander aux gardes du Palais du peuple de laisser passer toute sa suite», témoigne un député qui affirme avoir vécu l’événement.
Quelques bonnes minutes s’écoulent, le temps que les intéressés entrent en contact avec leur hiérarchie, leur commandement. L’incompréhension et l’attente n’ont pas été du goût du Premier ministre qui a dû rebrousser chemin. Quand le président de l’Assemblée nationale et d’autres responsables attendus à la réunion dédiée aux échanges sur le budget de l’Assemblée nationale sont mis au courant, il est trop tard. Visages renfrognés, ils n’ont pas digéré, à leur tour, mais ils sont finalement obligés de se disperser, apprend-on. Chargé de la sécurité des VIP, le colonel Kasongo est arrivé au Palais du peuple pour des enquêtes appropriées dont la primeur est certainement réservée au Président de la République.
Entretemps, la réunion attendue par tous les députés soucieux de voir une solution trouvée au budget de leur institution n’a pas eu lieu. «C’est la crise au sommet de l’Etat», s’exclame un élu. A la veille d’une rentrée réputée de tous les enjeux, le gouvernement joue gros et certains de ses membres issus de la Majorité présidentielle le savent. Y aura-t-il une autre réunion entre le speaker et le PM, après ce déplorable accroc né de l’interprétation discordante des mesures sécuritaires? C’est presque non, à en croire des sources proches de la Majorité.
«Le gouvernement pense être protégé par le Président de la République. L’Assemblée nationale l’est aussi, étant donné que le Président de la République est le garant du bon fonctionnement des institutions»,  estime un autre député, craignant une crise au sein de la Majorité et, partant, au sommet de l’Etat et appelant, logiquement, à l’arbitrage du Président de la République. Sans nul doute, il règne un sale temps dans les arcanes du pouvoir.
Serait-on déjà en pleine crise de succession comme au PALU et à l’UDPS? Kabila, déjà amené à trancher d’autres précédents litiges entre le président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre, n’a pas besoin d’une nouvelle brouille entre deux de ses principaux lieutenants. Il est invité de trancher, sinon peser de tout son poids pour un retour à l’harmonie. L’image qui reste pour l’instant est en tout cas celle d’une Majorité désaccordée.
AKM 

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