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RDC: Après le «pseudo audit externe du fichier électoral», les premières analyses des experts indépendants font état d’une répartition arbitraire et fantaisiste des sièges par la CENI

Avec environ 44 millions d’enrôlés sur les 500 sièges, c’est 88.000 électeurs par siège. Mais les résultats des premières analyses quantitatives des experts indépendants après la publication du projet de Loi font état d’une répartition des sièges arbitraire et fantaisiste. A en croire les premiers résultats mis en circulation, la CENI attribue 32 sièges au Haut-Katanga au lieu de 33, 15 sièges au Haut-Lomami au lieu de 16 et 11 sièges au Haut-Uele au lieu de 12.

L’Ituri est également victime de l’arbitraire de la CENI avec 28 sièges contre 29 tout comme le Kasai avec 19 sièges contre 20. C’est aussi le cas pour Kinshasa qui aurait dû avoir 58 sièges au lieu 56. Le Kwango a 13 sièges au lieu de 14 alors que le Nord-Kivu en reçoit 47 plutôt que 34. Le Kwilu doit se contenter de 28 sièges au lieu de 29 tout comme le Lualaba limité à 13 sièges au lieu de 14. Maindombe 12, Maniema 12, Mongala 11, Sud-Kivu 32 et Tanganyika 14 auraient pu avoir chacun un siège supplémentaire si la CENI avait bien fait ses calculs.

Affirmant que cette liste est longue, les mêmes experts jugent qu’il est aussi difficile de savoir par quelle magie ou formule la CENI a attribué 8 sièges au territoire de Masisi avec 18.676 enrôlés à égalité avec Beni qui a 719.313 enrôlés.

Impensables aussi les 7 sièges offerts au territoire de Rutshuru avec 79.905 enrôlés à égalité avec Djugu avec 612.870 enrôlés. Pourtant perturbé par les conflits communautaires Teke-Yaka, Kwamouth a tout de même 1 siège avec 6 électeurs. Simplement scandaleux.

Il est désormais évident, qu’ayant un fichier électoral déjà infecté par le chaos qui a accompagné les opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs, la CENI ne pouvait ni se fier à un audit externe sérieux, ni produire un avant-projet de loi portant répartition des sièges sur base d’un fichier corrompu. La CENI/Kadima a donc recouru au fichier de la CENI/Nangaa audité par la Francophonie, qu’elle a malheureusement mal dupliqué, mal copié et naïvement mal gonflé les chiffres pour tenter d’apaiser l’opinion nationale et internationale déjà hostile à son encontre.

«L’analyse est tout à fait fondée. La CENI/Kadima a menti en escamotant procédures et méthodologies idoines dans sa campagne accélérée de livraison des statistiques des électeurs au législateur. L’analyse des chiffres étale des insuffisances incontestables d’autant plus que la centrale électorale tient tout en tapinois. À cette allure, le fichier sera source de conflit électoral», commente un ancien membre de l’administration électorale.

Natine K.

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