Recettes fiscales 2023 : la DGI présente la part de chaque province à fin septembre 2023

Le Katanga, à lui seul, se taille la part de mammouth avec 1 004 915 295 347,38 francs -402 millions USD-, soit 73,12% du total des assignations dévolues aux onze directions provinciales de la DGI. Vient ensuite, et loin derrière, Kinshasa, avec 252 931 615 616,19 francs -101 millions USD. En queue de peloton se trouve le Bandundu avec seulement 1 335 291 329 ,67 francs -534 116,53 USD…

La Direction générale des impôts -DGI- a publié les chiffres de la mobilisation des recettes fiscales à fin septembre 2023. Elles s’élèvent à 8 039 299 741 510,36 francs sur les assignations de 10 843 027 911 723,00 francs, soit 74,14% de taux de réalisation, ce qui correspond à 3,2 milliards de dollars américains au taux actuels -certainement plus si on applique le taux de change moyen de l’année.

Selon «finance-cd.com», ces recettes se répartissent ainsi: direction des grandes entreprises: 6 665 035 186 618,27 francs -2,7 milliards de dollars US-, sur des assignations de 9 401 508 208 859,05 francs, soit un taux d’exécution de 70,89%, contre 1 374 264 554 872,09 francs pour la direction urbaine des impôts de Kinshasa et les différentes directions provinciales des impôts toujours organisées dans la configuration des 11 provinces, soit 549 705 821,95 dollars US, sur des prévisions de l’ordre de 1 441 519 702 863,98, soit un taux d’exécution de 95,33%.

Concernant donc les directions urbaine et provinciales, le total de recettes montre d’énormes disparités. Le Katanga, à lui seul, se taille la part de mammouth avec 1 004 915 295 347,38 francs -402 millions USD-, soit 73,12% du total des assignations dévolues aux onze directions provinciales de la DGI. Vient ensuite, et loin derrière, Kinshasa, avec 252 931 615 616,19 francs -101 millions USD. En queue de peloton se trouve le Bandundu avec seulement 1 335 291 329 ,67 francs -534 116,53 USD-, à peine devancé par le Maniema, avec ses 1 974 614 013,64 francs -789 845,61 USD-, et l’Equateur avec 2 008 981 682,71 francs -803 592,67 USD.

Les autres ne valent pas mieux: le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Kongo Central et la Province Orientale tirent tant bien que mal leur épingle du jeu, alors que le Kasaï Occidental et le Kasaï Oriental font des performances ridicules. Si l’on tient compte que la majeure partie des grandes entreprises se trouvent essentiellement dans le Katanga -Haut Katanga et Lualaba-, à Kinshasa et Kongo central -pour les pétroliers producteurs-, ceci montre la faiblesse économique du reste des provinces de la RD-Congo, qui, en majorité, ne sont même pas viables. Et qu’on a disséquées davantage pour les porter à 26, juste pour des raisons politiques.

Ainsi, les pauvres 800.000 dollars américains mobilisés par l’Equateur sont à répartir entre les cinq provinces issues de l’ancienne province aujourd’hui démembrée. Ce qui donne une moyenne de 160.000 USD par province. Ce qui, en 9 mois, donne à chacune de ces provinces une rétrocession moyenne de seulement 64 000 USD. Même en y ajoutant les recettes de la parafiscalité, et les rétrocessions issues de la DGRAD et de la DGDA, comment de telles provinces pourraient-elles des budgets annuels de 10 millions USD?

Dans des pays qui ont les moyens de leurs ambitions, une ville comme Johannesburg, en Afrique du Sud, affiche un budget de 4,2 milliards de dollars pour l’année budgétaire 2023-2024. Et la province du Cap occidental, la deuxième la plus riche du pays, réalise un budget de 13 milliards de dollars, soit plus même que la RD-Congo toute entière. Même une simple municipalité comme Yopougon, commune d’Abidjan, est capable de se donner un budget de 17,4 millions de dollars. En RD-Congo, dirigeants et populations adorent emboucher la trompette de la richesse du pays. Une richesse qui reste du domaine des incantations, lorsque la majorité des provinces ont une capacité de mobilisation des recettes aussi ridicule.

Source : DGI